La vérité sur les massacres d'Arménie

Un Philarmène

La vérité sur les Massacres d'ArménieDiarbékir, 21 décembre 1878

Les fils de Bédirklan Pacha, entraînés par le chef kurde Hamid Agha, se sont soulevés contre le gouvernement. Leur premier acte a été d'envahir le village arménien de Dehé, où ils ont mis à sac et au pillage, après avoir violé aussi bien les petites filles de huit ans que les femmes plus âgées...

Lettre du Sassoun, juillet 1895

L'Arménia de Marseille apprend que le R.P. Arsène Yérétzian, supérieur du couvent de Dérik, a fait remettre en liberté un brigand kurde, arrêté pour avoir essayé de saccager le couvent.

Les Kurdes Hamidié ont pillé et brûlé douze villages arméniens entre Mousch et le Sassoun, tout en massacrant une partie des habitants. Un brigand kurde, Tchendi, a fait tuer à Boghazkessen l'Arménien Apcar, qui avait protesté contre ses méfaits. Les Kurdes ont assassiné deux jeunes arméniens à Daghéran, le fils d'un prêtre à Armizon et un autre arménien à Keutchar ; les deux frères de ce dernier sont morts de frayeur quelques jours après l'assassinat. Zéki Pacha, commandant le 4e corps d'armée, qui avait reçu la décoration de l'Osmanié pour avoir écrasé les Arméniens du Sassoun, vient de recevoir du Sultant une médaille agronomique et technique.

Les massacres de Constantinople en 1895

Les Arméniens s'étaient donné rendez-vous à la cathédrale de Coum-Capou. Après la messe, quatre dames du Sassoun se présentent à S.B. Mgr Mathéos Izmirlian, le patriarche de fer des Arméniens de Turquie, et l'une d'elles décrit, dans une touchante allocution, le terrible sort des chrétiens en Arménie. «Monseigneur, dit-elle à la fin de son discours, nous avons recours à vous, pour vous prier de présenter aux puissances européennes notre désespoir et nos protestations. Adressez-vous à elles, et dites-leurs que nous avons perdu patience, que nous n'avons plus de force pour résister. Vous avez été élu par les suffrages du peuple et vous devez aller où vous appelle la voix du peuple.

Dites à cette impassible Europe que si elle n'intervient pas en notre faveur, elle rougira de honte en apprenant bientôt l'extermination de tout un peuple chrétien. Dites aux ambassadeurs de ne pas nous laisser à la merci du plus affreux despotisme qui existe au monde. Dites tout cela, Monseigneur, et si l'Europe continue son mutisme, nous saurons comment mourir.»


Un Philarmène, La vérité sur les massacres d'Arménie, Stock Paris, 1896