litre du harem de ce prince, est, en
outre, a c c u s é e d avoir a b u s é de ses
fonctions pour servir d ' i n t e rmé d i a i r e
entre le défunt sullan et ses partisans
vivant à l ' é t r a ng e r . Des papiers c om–
promettants t r o u v é s dans une cachette
de la r é s i d e n c e de l'ancien souverain
donnent, dit-on, d'amples preuves à ce
sujet.
Ouant aux mémo i r e s , assez v o l u –
mineux, de Mou r ad V , et qui doivent
ê t r e pub l i é s b i e n t ô t en plusieurs lan–
gues, ils contiennent, assure-t-on, des
r évé l a t i on s sensationnelles su r l e sultan
r é g n a n t Ab d u l - Ham i d et le r é g ime ac–
tuel en Turquie.
La grève de la Régie.
Constantinople, 4 décembre.
La fabrique de la Régie des Tabacs
ayant adopte une machine pour la fa–
brication des paquets, les ouvriers se
sont r évo l t é s , ont b l e s s é g r i è v eme n t le
chef d'atelier et ont a t t a q u é d'autres
chefs qui avaient refusé d'intervenir
pour l'aire obtenir" aux ouvriers une
augmentation de salaire. Le ministre
de la police, averti, a d é c l a r é que les
g r è v e s , é t an t des mouvements r é v o l u –
tionnaires, seraient r é p r imé e s comme
tels, et i l a o r d o n n é l'arrestation des
meneurs, dont deux cent vingt ont été
emp r i s o n n é s .
Uu conflit austro-turc.
Vienne, 7 décembre.
Il y a quelque temps, les fonction–
naires de la poste et des douanes tur–
ques, Scutari (Albanie), d é c i d è r e n t ,
avec l'aide des gendarmes, d ' emp ê c h e r
par la force l'envoi de la malle austro-
hongroise. Le baron de Calice, ambas–
sadeur d 'Au t r i che -Hongr i e à Constan–
tinople, inlorma la Porte de cet i n c i –
dent et demanda la punition des fonc–
tionnaires coupables. Comme on ne
donnait pas prompte satisfaction à sa
demande, l'ambassadeur p r é s e n t a lundi
un ultimatum, demandant que le direc–
teur des douanes et le commandant de
la gendarmerie de Scutari fussent r é –
v o q u é s et punis dans les trois jours.
Au ;as où satisfaction ne serait pas
a c c o r d é e avant demain midi, une forte
escadre austro-hongroise,
c omp o s é e
des c u i r a s s é s
Habsoourg,
Arpard
et
Babenberg,
des croiseurs
Aspern,
Szietoap
et
Zenta,
et du torpilleur
Sa-
tellit,
quittera son mouillage à Fasana,
p r è s de Po l a , pour e x é c u t e r une d é –
monstration navale contre la Tu r qu i e .
Selon toute p r o b a b i l i t é , satisfaction
sera a c c o r d é e aux demandes de l ' u l t i –
matum ; mais i l est possible que l ' A u –
triche profite de cette occasion pour
souligner son mé c o n t e n t eme n t des tac–
tiques dilatoires et de l'attitude peu
satisfaisante de la Porte, en g é n é r a l ,
et notamment en ce qui concerne la
gendarmerie ma c é d o n i e n n e .
(
Times.)
Vienne, 10 décembre, 8" h. 15.
Le conflit qui a surgi en octobre, à
Scutari d 'Al ban i e , entre le consul g é n é –
ral austro-hongrois et ses cavas, les
agents des douanes turcs et leurs zap–
t i é s , à propos de la poste et d'un t im–
bre nouveau sur les paquets, a é l é
aplani par la Turquie à la seule nou –
velle que l'escadre austro-hongroise
avait reçu l'ordre d'appareiller. Ceci
d émo n t r e "encore une fois que l ' A u –
triche-Hongrie ne mé n a g e rien pour
assurer son influence et m ê m e sa p r é –
potence en Al ban i e , où l'Italie l u i dis–
pute la place avec tant de t é n a c i t é .
Les affaires sont les affaires.
Constantinople, 4 décembre.
Le gouvernement turc a s i gné au–
j ou r d ' hu i un contrat avec la Soc i é t é
berlinoise de la t é l é g r a p h i e sans f i l .
L a So c i é t é s'engage à é t ab l i r deux sta–
tions, l'une à Rhodes, l'autre à Derna
(
Tripolitaine). Le s stations devront ê t r e
mises en exploitation le 1
er
ma i . S i
cette tentative r é u s s i t , le Sultan a l'in–
tention d'augmenter le nombre des
postes.
•
;
LA QU I NZA I NE
L'HIYER PACIFICATEUR
To u t le monde ne pense pas comme
les diplomates aiment à le redire, qu'en
A r mé n i e l'hiver soit le grand pacifica–
teur, à moins qu'on n'entende par là la
paix définitive des tombeaux.
Le p r é s i d e n t Roosevelt, dans un docu–
ment solennel, d é n o n c e l'horreur que
doit faire é p r o u v e r à tout homme la
longue, cruelle et s y s t éma t i q u e oppres–
sion des A r mé n i e n s . Quelque jour peut-
être, las de faire entendre des paroles, i l
se verra obligé à quelque action plus
décisive.
En Angleterre, non plus qu'en France,
l'opinion ne c o n n a î t pas de saisons et
voici que les
Daily News,
dans un ar–
ticle v é h éme n t , constatent que la situa–
tion est toujours aussi effroyable en
A rmé n i e , que les massacres n'ont été
qu ' un épisode d'une tragédie plus ample
et très bien conduite par ses auteurs
principaux et qu'en p r é s enc e d e l à mau–
vaise vo l on t é certaine du sultan et de
ses conseillers, i l serait temps de re–
noncer aux n é go c i a t i on s délatoires et
de mettre fin à un état de choses qu i a
trop d u r é .
Et, en effet, les rapports consulaires
concordent avec les rapports ad r e s s é s
au patriarchat a r mé n i e n et; en ce mo –
ment, la famine et le froid parfont
l ' œu v r e si bien c omme n c é e par les sol–
dats, les h am i d i é s et les Ku r d e s ; et le
correspondant du journal anglais pour
la Tu r qu i e donne à son tour de nou–
veaux détails qu i confirment tout sur
l'affaire de Naregh et sur Lt détresse-
croissante dans les six vilayets.
Comme M . Hy n c k , les
Daily News
estiment qu ' i l ne faut plus parler de
r é f o rme s sur le papier, mais q u ' i l faut
mettre en demeure les c r imi ne l s res–
ponsables de cesser leur abominable
besogne ; la mé t h o d e est connue et a
fait ses preuves; M . Camb o n l'appliqua
pour arêter les massacres à D i a r b é k i r :
une d éma r c h e commi na t o i r e à Y l d i z
suffit pour sauver M . Meyrier et les
A r mé n i e n s réfugiés au consulat de
France. C'est à cette mé t h o d e q u ' i l faut
revenir, selon le journal libéral.
Mais qu i prendra l'initiative. Les
Daily News
en voudraient laisser l ' hon –
neur à la Russie. A tort, pensons-nous,
pour des raisons diverses. L a Russie,
engagée dans une guerre dé s a s t r eu s e ,
dont on ne peut encore p r évo i r le terme,
se soucierait fort peu sans doute d ' i n –
tervenir au sud du Caucase, à moins
que ce ne fut par calcul et pour arra–
cher à la sublime Porte le droit de pas–
ser les Dardanelles,' contrairement aux
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D'autre part, ma l g r é l'action quel-
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