La Question arménienne
au Congrès de Boston.
Berne, l*
1
'
novembre.
L e Bulletin du bureau international
permanent de la Pa i x , publie le texte
de la r é s o l u t i on v o t é e unanimement au
Co n g r è s de Boston touchant la question
a rmé n i e n n e :
Considérant
que la situation de l'Ar–
ménie semble empirer et que les atroces
massacres continuent dans ces
contrées;
Considérant
que les réformes
proje–
tées pour la Macédoine
par les Puis–
sances n'ont pas suffi pour assurer la
pacification de ce pays;
Vu le caractère
international de la
question d'Orient el la
responsabilité
commune des grandes puissances signa–
taires du Traité de Berlin, touchant la
terrible situation qu'il a créée;
Le Congrès fait appel aux gouverne–
ments de l'Europe et des États-Unis
en
les priant de rechercher sans délai les
meilleurs moyens de mettre un terme
aux souffrances de toutes les popula–
tions de l'empire turc et de restreindre
ou de supprimer la domination
directe
du Sultan sur ces
populations.
Violences russes.
Genève, 0 novembre.
L e gouvernement russe vient de
commettre un nouvel acte de violence
contre les A r mé n i e n s . P a r ordre du
nouveau ministre, les A r mé n i e n s au
nombre de 8.000, originaires de Tu r –
quie et é t ab l i s depuis dix ou môm e
quinze ans sur les bords de l a mer
Noire, comme cultivateurs des planta–
tions de tabac, doivent, dans le délai
d'une semaine, quitter le pays et rentrer
en Tu r qu i e , ou bien i l leur faudra
devenir sujets russes, et, dans ce cas,
ils seront tenus de s'établir dans les
régions les plus septentrionales de la
Bussie, dans les provinces
d'Arkhangelsk
et de Volda.
C'est la ruine c omp l è t e pour cette
population qu i , par ses efforts p e r s é v é –
rants, a défriché et cultivé cette r é g i on
jadis sauvage des bords de la mer
Noire et où le gouvernement de P é t e r s -
bourg voudrait maintenant é t ab l i r des
colons russes.
Le s fabricants russes ont d ema n d é au
ministre d'ajourner l'exécution de cet
ukase qu i leur cause des pertes éno r –
mes. Il est impossible de dé c r i r e la
d é t r e s s e des malheureux qu i ne peuvent
songer à s'établir dans les r é g i o n s où
on voudrait les envoyer et dont le
climat n'est pas supportable pour eux,
n i rentrer en Turqu i e , ce qu i leur est
interdit par le gouvernement hamidien.
(
Drosçhak.)
L a mesure prise par le gouvernement russe est
d'une inexplicable extravagance. Les A r m é n i e n s qu'on
veut expulser avaient été installés dans le domaine
d'Etat du gouvernement de Tchernomoresk, entre N o -
vorossisk et Soukboum-Kalé ; l a région était alors d é –
serte et forestière. Les A r m é n i e n s l'ont défrichée en–
tièrement et par leur travail, l a valeur de l'hectare a
m o n t é e de ."iO francs à plusieurs centaines de francs.
C'est maintenant la « Riviera » russe. Dans un docu–
ment officiel peu suspect, rapport sur le gouvernement
de Tchernomoresk, le chef du service agronomique
impérial Klingen a reconnu que les A r m é n i e n s étaient
la population la plus honnête, la plus intelligente et la
plus laborieuse de ce pays. L'expulsion projetée est
donc de la part du gouvernement russe un acte de
pure démence. — N . D . L . R .
Changement de méthode ?•"
Saint-Pétersbourg, 11 novembre.
D ' a p r è s une information de Simfero-
po l , l'autonomie scolaire a é t é de nou–
veau reconnue aux A r mé n i e n s . On s'at–
tend à ce que-la confiscation des biens
de l'église a r mé n i e n n e soit r a p p o r t é e .
(
Kolnische
Zeitung).
L'Anniversaire du Sultan.
On lit dans les j ournaux turcs des
25
et 26 octobre :
L e patriarche des A r mé n i e n s a p r é –
s en t é au Souverain une adresse de d é –
vouement au nom de toute la c ommu –
n a u t é a rmé n i e n n e .
*
S. B . Mg r Orman i an , patriarche des
A r mé n i e n s , a p r é s i d é un service d'ac–
tions de g r â c e s , c é l éb r é en l'église
patriarcale de Coum-Capou , à l'inten–
tion de S. M . I. le Su l t an .
S. B . Mg r Sabbaghian, patriarche
des A rmé n i e n s catholiques, qu i a é t é
r e ç u , hier, en audience avec les autres
chefs religieux des c ommu n a u t é s non
musulmanes, a été p a r t i c u l i è r eme n t
l'objet de la plus haute bienveillance
imp é r i a l e , le patriarche actuel se trou–
vant pour la p r em i è r e fois en p r é s e n c e
de S. M . I. le Sultan. A u moment où
les patriarches quittaient l a salle d'au–
dience, le souverain a d a i gn é adresser
au patriarche a rmé n i e n catholique
quelques paroles bienveillantes.
Mg r Sabbaghian i r a encore aujour–
d'hui au Pa l a i s afin de faire parvenir à
S. M . I. le Sultan l'expression de ses
sentiments de profonde reconnaissance
pour la bienveillance Imp é r i a l e dont i l
a é t é l'objet hier.
Les affaires sont les affaires.
Constantinople, 28 octobre.
Le s frères Séidel de Pf o r zhe im ont
conclu avec la liste civile un contrat,
en vertu duquel l'exploitation de toutes
les mines de l'île de Tharas leur est
c o n c é d é e . L e s concessionnaires don –
nent une avance de 40.000 L . t. sur
leur ga i n .
(
Frankfurter
Zeitung.)
Constantinople, 29 octobre.
L'avance d o n n é e par les frères Se i -
del à la L i s t e civile est de 55.000 L . t.
et non de 40.000.
L a concession est d o n n é e p o u r
40
ans et peut ê t r e a u gme n t é e . L a part
de la L i s t e civile est de 12 0 / 0 du re–
venu brut.
(
Frankfurter
Zeitung.)
Constantinople, 3 novembre.
Sur l ' a r r i vé e r é c e n t e de l'entrepre–
neur de constructions bien connu, le
comte V i t a l i , à Constantinople, on r a –
conte ce qui suit dans les cercles bien
i n f o rmé s .
L e but p r i nc i pa l du voyage n'est pas
un emprunt, comme on l'avait dit, mais
en premier lieu la prolongation de la
ligne Ra y a k -Hama j u s q u ' à A l e p , envi–
ron 148 k i l omè t r e s avec garantie k i l o –
mé t r i q u e d'Etat, et en second lieu le
r è g l eme n t de l a r é c l ama t i o n touchant
la construction du chemi n de fer turc
de la Mecque , p a r a l l è l e à la ligne de
Damas-Daraa, qu i . sur une longueur
d'environ 100 k i l omè t r e s , suit le m ê m e
t r a c é que la ligne appartenant à la
Compagnie Dama s -Mez r i b . L a So c i é t é ,
r e p r é s e n t é e par le comte V i t a l i , de –
mande ou l'achat de la ligne Damas-
Me z r i b par la Por t e pour 7 millions 1/2
de francs ou une i n d emn i t é annuelle
pendant la d u r é e de sa concession pour
le dommage que l u i causera la cons–
truction de l a ligne turque p a r a l l è l e .
(
Pester
Llogd.)
Assassinats
et émeutes militaires.
Constantinople, 28 octobre.
A Ma k r i , vilayet de Smyrne , les
troupes l i c e n c i é e s et r a p a t r i é e s de M a -
Fonds A.R.A.M