mer. Ma i s i l engloutit dans une corn
        
        
          damnation sans appel les c r imi ne l l e s
        
        
          t o l é r a n c e s de la diplomatie anglaise.
        
        
          Il faut c o n s i d é r e r comme un pas
        
        
          vers l ' h o n n ê t e t é que ce recueil ne
        
        
          contient pas des suggestions pour que
        
        
          les Tu r c s introduisent des r é f o rme s en
        
        
          A rmé n i e . S i nous avons saisi enfin que
        
        
          nous ne pouvons pas é c h a p p e r à nos
        
        
          r e s p o n s a b i l i t é s en conseillant à la Porte
        
        
          de jouer aux r é f o rme s , nous avons du
        
        
          moins compris' quelques é l éme n t s de
        
        
          la situation. Ma i s en s omme s - nou s
        
        
          donc venus à admettre notre impu i s –
        
        
          sance ?
        
        
          Ces d é p ê c h e s sont un t émo i g n a g e
        
        
          de défiance courtoise et indirecte, mais
        
        
          aucunement insolente. Au plus fort de
        
        
          la crise au Sassoun, les consuls d ' A n –
        
        
          gleterre, de France et de Russie, en–
        
        
          v o y è r e n t de Mo u s h un t é l é g r amme
        
        
          identique, se plaignant que les auto–
        
        
          r i t é s accueillissent leurs observations
        
        
          par des d é n é g a t i o n s s y s t éma t i q u e s et
        
        
          accusant la Porte d'encourager ses
        
        
          agents à « n é g l i g e r leurs r e p r é s e n t a –
        
        
          tions ».
        
        
          Est-ce là le but- de l'intervention
        
        
          e u r o p é e n n e ? Nou s serions
        
        
          fâchés
        
        
          de d é c r i e r l ' œu v r e de nos consuls.
        
        
          Av e c des pouvoirs illusoires et des
        
        
          reculades d i s p r o p o r t i o n n é e s , ces hom–
        
        
          mes humains et capables de faire
        
        
          quelque chose, arrivent à rendre leur
        
        
          puissance sensible. Ma i s i l ne peut y
        
        
          avoir d ' amé l i o r a t i on tant que l ' Eu r ope
        
        
          ne sera pas r e p r é s e n t é e par des agents
        
        
          de critique, mais par des agents d
        
        
          '
        
        
          exé–
        
        
          cution. Du moins, l ' é cha f audage d'une
        
        
          œu v r e réelle de r é f o rme s a été d r e s s é en
        
        
          Ma c é d o i n e . Le s besoins de l ' Armén i e
        
        
          sont imcomparablement plus grands.
        
        
          L a r é f o rme la plus facile, maintenant
        
        
          qu ' i l y a un p r é c é d e n t r é c e n t , serait de
        
        
          placer la gendarmerie sous le comman–
        
        
          dement d'officiers e u r o p é e n s dans les
        
        
          provinces a rmé n i e n n e s et remettre le
        
        
          recouvrement des imp ô t s à l'adminis–
        
        
          tration internationale de la Delte P u –
        
        
          blique ottomane.
        
        
          Ce ne serait pas une réforme défini–
        
        
          tive parce que jamais rien n'insinuera
        
        
          l'idéal d'un gouvernement civilisé dans
        
        
          la p e n s é e du Tu r c nomade. Ma i s cela
        
        
          diminuerait l'insécurité g é n é r a l e et
        
        
          allégerait les charges financières des
        
        
          paysans.
        
        
          Il n'y a pas de raison pour qu'une
        
        
          telle innovation soit suspecte à la
        
        
          Russie, pourvu que nous la proposions
        
        
          dans un esprit manifestement d é s i n t é –
        
        
          r e s s é . Aujourd'hui
        
        
          l'Angleterre, la
        
        
          France et la Russie exercent un c on t r ô l e
        
        
          nominal et inefficace. S i cela devait
        
        
          apaiser la tension diplomatique, nous
        
        
          agirions peut être sagement en laissant
        
        
          l'initiative aux deux autres puissances,
        
        
          pourvu que la France et la Russie
        
        
          voulussent accepter pour l ' Armé n i e la
        
        
          r e s p o n s a b i l i t é que l'Autriche et la
        
        
          Russie ont a c c e p t é e pour la Ma c é d o i n e .
        
        
          Ce qu i est i n t o l é r ab l e , c'est que nous
        
        
          gardions notre position traditionnelle
        
        
          et privilégiée en ignorant les devoirs
        
        
          qu'elle nous impose. S i c'étaient nos
        
        
          c r é a n c e s et nos dividendes qui fussent
        
        
          en j eu , nous ne trouverions pas de
        
        
          difficulté à introduire un s y s t ème de
        
        
          c o n t r ô l e e u r o p é e n en A rmé n i e . L e s
        
        
          financiers n'ont pas c o n s i d é r é la tradi–
        
        
          tion de la s o u v e r a i n e t é de la Turquie
        
        
          comme un obstacle, quand i l Icurconve-
        
        
          nait de n é go c i e r un monopole lucratif
        
        
          ou de prendre en gage les revenus
        
        
          d'une province. S i les hommes de
        
        
          c œ u r des Ltats Occidentaux é t a i en t
        
        
          aussi unis et aussi tenaces que les por–
        
        
          teurs de bons turcs, le p r o b l ème d'em–
        
        
          p ê c h e r les massacres et d ' a t t é n u e r le
        
        
          mauvais gouvernement, prendrait un
        
        
          aspect tout différent.
        
        
          H . N . B R A I L S F O R D .
        
        
          
            NÉCROLOGIE
          
        
        
          
            Le baron Adolphe d'Avril.
          
        
        
          Le baron Ado l phe d ' Av r i l , ministre
        
        
          p l é n i po t e n t i a i r e en retraite, officier de
        
        
          la Lé g i o n d'honneur, est mort le 27 oc–
        
        
          tobre, au c h â t e a u de Co p p i è r e s (Seine-
        
        
          et-Oise), à l'âge de 82 ans.
        
        
          11
        
        
          avait accomp l i en Orient presque
        
        
          toute sa c a r r i è r e diplomatique, comme
        
        
          agent à Bucharest, d é l é gu é à la Com–
        
        
          mission du Danube et à la Commission
        
        
          de Constantinople.
        
        
          Outre de nombreux ouvrages d'his–
        
        
          toire et de voyages, le baron d ' Av r i l
        
        
          laisse un recueil de
        
        
          
            Documents
          
        
        
          
            relatifs
          
        
        
          
            aux Eglises d'Orient
          
        
        
          et un important
        
        
          travail de codification des
        
        
          
            Négociations
          
        
        
          
            relatives au traité de Berlin
          
        
        
          
            (1875-
          
        
        
          
            1886).
          
        
        
          Il connaissait admirablement, par
        
        
          profession et par g o û t , les affaires
        
        
          turques, et en particulier la situation
        
        
          des populations o p p r i mé e s , tant de
        
        
          Ro umé l i e que d'Anatolie. Le. jour où i l
        
        
          prit sa retraite, il ne, se d é s i n t é r e s s a
        
        
          pas des pays et des é v é n eme n t s pa rmi
        
        
          lesquels i l avait vécu. P l u s libre d'ex–
        
        
          primer son opinion depuis qu'il n ' é t a i t
        
        
          plus astreint au silence par ses fonc–
        
        
          tions, i l ne faillit pas à d'honorables
        
        
          devoirs.
        
        
          Dè s qu'en 1895, les r é v é l a t i on s de la
        
        
          presse anglaise e l , plus tard, des
        
        
          
            Livres
          
        
        
          
            Bleus
          
        
        
          el du martyrologe a rmé n i e n ,
        
        
          pub l i é par le p è r e Charmetant, d ' a p r è s
        
        
          le rapport collectif deo ambassadeurs,
        
        
          eurent s u s c i t é en France un premier
        
        
          mouvement d'ingnation auquel s'asso–
        
        
          c i è r en t a u s s i t ô t M M . Georges Clemen–
        
        
          ceau, Anatole France, Jean J a u r è s ,
        
        
          V i c t o r Bé r a r d , Ernest Lav i s s e , L é o n
        
        
          Ma r i l l i e r , P . (Juillard et quelques
        
        
          autres, le baron Ado l ph e d ' Av r i l se
        
        
          rangea parmi ceux qui d é n o n c è r e n t ,
        
        
          sans se lasser, jour.par j ou r , les crimes
        
        
          du gouvernement hamidien et l'infamie
        
        
          de l ' Eu r ope . Il fit partie de la Soc i é t é
        
        
          f r a n c o - a rmé n i e n n e , p r é s i d é e par M .
        
        
          Ernest Lav i s se avec M M . Al be r t V a n -
        
        
          dal, Denys Co c h i n , Pau l V i o l e t , le
        
        
          pasteur Mounier, le pasteur Ve rnhes ,
        
        
          avec G i r y mort aussi comme L é o n
        
        
          Ma r i l l i e r et trop d'ouvriers de la pre–
        
        
          mi è r e heure.
        
        
          Il unissait à la plus parfaite cour–
        
        
          toisie, à la mesure la plus dé l i c a t e dans
        
        
          le choix des termes, une éga l e f e rme t é
        
        
          de p e n s é e et agissait selon sa cons–
        
        
          cience, sans aucune ostentation. Pe r –
        
        
          s é v é r a n t e et d i s c r è t e , sa propagande
        
        
          personnelle pour la cause a r mé n i e n n e
        
        
          ne cessa qu'au j ou r où les forces l u i
        
        
          ma n q u è r e n t tout à fait : mais de cœu r ,
        
        
          i l prenait part à toutes les justes cam–
        
        
          pagnes pour les o p p r i mé s et toujours
        
        
          envoyait son • a dh é s i on et ses s ympa –
        
        
          thies, quand é t a i e n t o r g a n i s é e s des ma–
        
        
          nifestations publiques où i l ne pouvait
        
        
          plus assister. '
        
        
          "
        
        
          JL
        
        
          "";
        
        
          ,(
        
        
          
            Vagarchag Bagdassarian
          
        
        
          
            (
          
        
        
          
            Gaïdzag)
          
        
        
          Va g a r c h a g Bagdassarian ( Ga ï d z a g ) chef
        
        
          de la bande de cavalerie qu i portait son
        
        
          n om e l q u i fut, avec l u i presque e n t i è r e m e n t
        
        
          a n é a n t i e , le 6 j u i n , dans l ' h é r o ï q u e et i n é -
        
        
          Fonds A.R.A.M