a nn é e , à l ' Armén i e en la personne du
docteur Lo r i s Me l i k ow .
Pa rmi les dé f en s eu r s e u r o p é e n s de
la cause a rmé n i e n n e qu i assistaient a u
Co n g r è s , il faut citer l'évoque de Here-
ford, Es, Moneta, le s é n a t e u r Houzeau
de Leha i e , Henri L a Fontaine, Jouet,
Ruyssen, etc. Dè s la s é a n c e d'ouver–
ture, l ' évêque de Herel'ord a d é n o n c é
la terrible situation des A rmé n i e n s . Il
est intervenu à nouveau lors de la d i s –
cussion s pé c i a l e sur la question a r mé –
nienne.
L ' o r d r e du j ou r sur ce sujet a été
p r o p o s é par M . Houzeau de Leha i e ,
p r é s i d e n t de la Commi s s i on des actua–
lités, et soutenu par le docteur Lo r i s
Me l i k ow qui a fait un e xpo s é de la
situation actuelle.
L e mémo i r e du bureau de Berne
demandant l'exécution du traité de
Be r l i n , d a n s son rapport annuel, a é t é
é g a l eme n t bien accueilli.
L a sympathie en Amé r i q u e est d'ail–
leurs g é n é r a l e pour la cause a rmé –
nienne et dans les villes o ù les congres–
sistes se sont rendues ensuite, à New-
Yo r k , où un diner a été d o n n é eu
l'honneur de James Reynolds, à P h i l a –
delphie où les A r mé n i e n s ont o r g a n i s é
une r é c e p t i on , le meilleur accueil a é t é
r é s e r v é à la d é l é g a t i on du catholicos.
[
Nous espérons pouvoir donner dans le
prochain n umé r o un compte rendu plus d é –
taillé des séances du Congrès de la Paix
N . D. L . R.]
Finances hamidiennes.
Constantinople, 13 octobre.
On lit dans les journaux turcs, sous
la rubrique
Ministères
et
départements
officiels:
Une note officielle c ommu n i q u é e , ce ma–
tin, aux journaux, porte que S. M . I. le
Sultan, désirant assurer une plus grande
régularité dans les affaires financières de
l'Empire, comme cela s'est effectué dans les
autres branches de l'administration, vient
d'ordonner la formation d'une haute Com–
mission financière, pour atteindre ce but
S. E . Zilini pacha, minist-e du commerce et
des travaux publics, en a été n omm é pre–
mier membre. Les membres en sont : L L .
E E . Hadji A k i f pacha, p r é s i d e n t de la section
législative du Conseil d ' É t a t ; Izzet pacha,
chambellan et 2e secrétaire de S. M . I. le
Sultan ; Nouri bey, président du Conseil du
ministère des finances, et directeur des
caisses de retraite civile et militaire, et Zia
bey, membre du Conseil du Malié et inspec–
teur financier des d é p a r t eme n t s centraux.
Un r è g l eme n t d é t e rm i n a n t les attributions
de cette Commission sera élaboré. Ceux des
fonctionnaires de la Sublime-Porte ou des
départements, de l'État, qui agiront contrai–
rement à l'esprit du susdit r è g l eme n t et de
ma n i è r e à entraver l'exécution prompte des
décisions et o p é r a t i o n s de cette haute Com–
mission financière, seront considérés comme
ayant commis des abus dans l'exercice de
leurs fonctions et seront, en c o n s é q u e n c e ,
punis avec toute la rigueur de la l o i .
Cette décision Impériale a été c ommun i –
quée à tous les d é p a r t eme n t s de l'Etat et
aux vilayets.
Constantinople, 13 octobre.
Le sultan vient d'instituer à nouveau
ce qu'on appelle une « haute Commi s –
sion » pour apporter plus d'ordre dans
l'administration des finances, en réalité
pour l u i confier le soin, a p r è s le fiasco
de toutes les Commi s s i ons a n t é r i e u r e s ,
de trouver des moyens pour parer aux
plus urgents besoins d ' É t a t , qui mon–
tent à 700.000 livres et ne pourront
ê t r e a s s u r é s sans un emprunt.
(
Franckfurter
Zeitung.)
Constantinople,
2'
A
octobre.
L a nouvelle Commi s s i on des finan–
ces a l'ait envoyer à tous les d é p a r t e –
ments d'Etat l'ordre que sans son
approbation aucun paiement ne peut
ê t r e effectué. Cette mesure est particu–
l i è r eme n t d é s a g r é a b l e à tous les c r é a n –
ciers du T r é s o r : ils p r é vo i e n t de ce
fait de nouvelles difficultés pour se
faire payer.
LA QU I NZA I NE
Le Livre Blanc
II
Dans un rapport du 14 j u i n a d r e s s é
de Va n , à S i r N . O' Cono r , le vice-
consul capitaine Ty r r e l l indique une
excellente mé t h o d e pour
c onn a î t r e
exactement et p r éven i r , si possible,
les é v é n eme n t s toujours niés par l'au–
t o r i t é , qui ensanglantent les vilayets
a rmé n i e n s : i l est impossible, dit-il,
de c o n n a î t r e la pleine vérité sur ces
affaires, à moins de se trouver sur
place et i l demande à ê t r e a u t o r i s é à se
rendre d'urgence, sans en référer à son
gouvernement, aux endroits me n a c é s .
S i cette mé t h o d e eû t été a p p l i q u é e ,
comme nous n'avons c e s s é de le de–
mander i c i , il est probable que les der–
niers massacres de Sassoun auraient
pu ê t r e év i t é s . Ham i d l'avait admira–
blement compris, l u i qui une fois le
massacre t e rmi n é s'opposait encore à
toute e n q u ê t e s é r i e u s e , et demandait
qu'on n ' e n v o y â t pas de consul à Ta l o r i :
«
car cela servirait seulement à encou–
rager les i n s u r g é s et à prolonger les
troubles existants ».
P l u s on relit le L i v r e B l a n c et plus
on se rend compte que tout l'effort du
sultan se fût dirigé en ce sens, d è s
qu ' i l eut d é c i d é d ' e x é c u t e r en 1904, le
mauvais coup attendu en 1903 et qu'il
ne put parfaire alors, parce que les
Kurdes refusaient de marcher. L ' e n v o i
d'une d é l é g a t i on de p r ê t r e s a rmé n i e n s
qui étaient, en réalité, beaucoup plus
des otages que des n é g o c i a t e u r s , aux
i n s u r g é s de Sassoun, l u i permit de
gagner du temps. On put tuer d'avril à
mai, sans que les consuls en eussent
connaissance que par de vagues r u –
meurs et môme lorsque les premiers
réfugiés a r r i v è r e n t à Mo u s h , Y l d i z et
-
loTPzts
au]
Juio son^fTjfti
soit .onTRT^ioq
la sublime Porte c o n t i n u è r e n t à nier
l'évidence : c'est seulement le 11 j u i n
que le vali de Bitlis donna par télé–
gramme une version officielle des faits.
Cependant, d è s le 15 ma i , un r é c i t
sommaire des é v é n eme n t s était pub l i é
i c i , alors que le premier rapport con –
sulaire de Bitlis ne parvenait à S i r N .
O' Cono r que le 16 mai. L a divulgation
des a t r o c i t é s commises, l'annonce d'une
question de M . de P r e s s e n s é à la Ch am–
bre française, les instructions plus
é n e r g i q u e s e n v o y é e s alors aux ambas–
sades et aux consulats p a r è r e n t proba–
blement à de pires tueries. A l o r s que
d è s le mois d ' a v r i l , l'ambassade russe
s'inquiétait de la mob i l i s a t i on insolite
de 38.000 hommes, les armements con–
tinuaient en Ma i et 25 bataillons du
4
e
corps à l'effectif de guerre de 900
hommes é t a i en t p r ê t s à marcher sur
Mo u s h . Ma i s à cette date l'éveil é t a i t
don n é et le premier crime a c comp l i ,
il n ' é t a i t plus possible d'en commettre
d'autres, provisoirement.
Hami d n'en avait pas moins partielle–
ment atteint son but : lorsque le capi–
taine Tywe l l l u i -môme visita la r é g i on
d é s o l é e par les massacres, i l était trop
tard pour é t ab l i r l'entière v é r i t é . I l
s ' é t onna alors de ne pas rencontrer
autant de cadavres qu'il l u i en avait é t é
a n n o n c é et sembla estimer douteuse
l'explication des A rmé n i e n s que les
corps avaient
élé
jetés à l'eau par les
soldats et les Ku r d e s : l'explication l u i
eut paru moins douteuse, s'il eut connu
Fonds A.R.A.M