lage et la population est dispersée dans
les environs.
Les Tu r c s massacrent sans pitié les
A r mé n i e n s qu'ils rencontrent dans le
village ou dans les environs.
Le chef de police attaque ensuite vers
la pointe du jour le village a rmé n i e n Da -
d r akom, mais ne trouve pas là An t r a –
n i k et sa troupe qui étaient déjà partis
sains et saufs.
Merké T a m a ï a n , Ha t ch i k S a k o ï a n ,
Stephan Osseïan furent tués devant le
couvent de Sourp-Ohannes. Le village
fut pillé et le bétail enlevé.
Le i
e r
j u i n , les Tu r c s et les Kurdes
pillent le village Blel et dispersent
toute la population.
Le I
e r
j u i n , Shazar, un vieillard,
chef du village Ch e n i k de Sassoun fut
assassiné à 5 heures à Gho r ank par le
Kurde n o mm é Bandjo et ses c i nq cama–
rades. Son cadavre fut mis en pièces.
Kourdjs, le compagnon de Ghazar fut
g r i è v eme n t blessé. Les populations des
trois villages saccagés se trouvent dans
un état lamentable et errent actuelle–
ment dans les rues de Mou s h . Le i
c r
j u i n , le chef du village Poghergow,
Racho, fut assassiné dans sa maison
par les beys kurdes de la localité qui
menacent de passer au fil de l'épée
tout le village mais qui hé s i t en t à
l'exécution de leur projet.
Le
2
j u i n , dans le village de Tz a g h -
tehan, Houn a n Gardilien fut tué dans
son champ par les Kurdes de Sé ï dan .
Le
3
j u i n . — Les villageois de Drogh
qu i étaient a r r i vé s à Mou s h pour p r o –
tester contre l'achiret kurde de Badi-
kan pour la menace qu ' i l avait faite de
ma s s a c r e r leur village, ont été à leur
retour de Mo u s h , a t t a qu é s près de
Dr ogh , par les Kurdes de Badigh et de
Mi r r é . Le chef du village, Hagop et
Kéro furent t ué s . Gh o g h é , Ar dag et
Ohan ont été g r i è v eme n t blessés.
Le 6 j u i n . — Ce jour, eut lieu le dé-
sastredu v i l l a g e T e r g u é v a n k . L ema t i n ,
de bonne heure, le chef de police avec
ioo policiers et autant de gendarmes,
auxquels s'unit i mmé d i a t eme n t un ré–
giment de soldats et des achirets kurdes
cerne le village T e r g u é v a n k . Le chef
de police n'a t r ouvé aucun fédaï dans
le village, mais comme son intention
était de massacrer des A r mé n i e n s i l a
aus s i t ô t d o n n é l'ordre de fusiller.
L a population commence à s'enfuir,
mais l'ordre du massacre a été d o n n é ;
on tire sans pitié sur la malheureuse
population sans armes et sans protec–
tion. Les A r mé n i e n s furent tués les
uns dans le village, les autres dans
leurs champs ou dans leurs prairies.
Le massacre de T e r g u é v a n k fut plus
terrible que ceux des autres villages de
la plaine, caries populations de Pertak
et d'Aragh s'étaient réfugiées là. Voilà
les noms des tués et des blessés.
Sont tués : Mesrobet Varto Bogossian,
Bghdo Ha t c h i k i a n , Bédros Ohan i an ,
Chahnazar, Ar c h a g Za r oy a n ,
Mh i g
K r k é ï a n , Keho Serkoyan,
Mardiros
Meguerditchian , Mardiros Eretzian ,
Ez i g Boghossian.
Sont b l e s s é s : Gr i go r Ne l o ï a n , Hatc–
h i k Ohannessian, Mh i g Gou l o ï a n , Mo u -
chegh F a r o ï a n , Ohan Ch a h i n i a n , Gopé
Melkéïan, Iguit Béd r o s s i an .
On assure q u ' i l y a eu encore plu–
sieurs cadavres disparus. Les consuls
ont con s t a t é de visu cette scène de car–
nage. L a population de la ville est
t e r r o r i s é e ; .les boutiques furent i mm é –
diatement fermées.
A Bitlis.
C o n s t a n t i n o p l e ,
23
juillet.
Le bazar de Bitlis, presque exclusive–
ment c ompo s é de boutiques apparte–
nant aux A r mé n i e n s , a été i nc end i é
avant-hier. Les marchandises et biens
des A r mé n i e n s ont été pillés. L'évêque
a r mé n i e n avait d ema n d é t é l é g r a ph i qu e -
ment des secours d'urgence. La cen–
sure d'ici a interdit aux journaux d'an–
noncer l'incendie. On ne sait encore si
le feu a éclaté accidentellement ou a été
mis.
(
Pester Lloyd.)
B e r l i n ,
26
juillet.
Le
Berliner
Tageblati
reçoit de
Constantinople la nouvelle qu'on craint
un grand s ou l è v eme n t en A r mé n i e . Les
ambassadeurs ont reçu une nouvelle
d'après laquelle la ville de Moush est
en flammes et les Kurdes pillent tout.
Une grande partie des habitants au–
raient été tués. On ' p r é t e n d q u ' i l s'agit
d'un incendie c r imi n e l .
[
Les d e u x d é p ê c h e s ci-dessus ne diffèrent
que
par le n o m de la ville : elles sont d'accord sur le
fait de l'incendie et ses causes possibles.]
A la frontière turco-russe.
T a u r i s ,
26
juillet.
Une bande r é vo l u t i onn a i r e a r m é –
nienne, au nombre de
61
hommes, a
eu une rencontre avec les troupes tur–
ques près de Zardanis (district d'Alas-
chgherd), le combat a attiré les gardes
frontières russes. On s'est battu du
matin jusqu'au soir : pris entre deux
feux, les A r mé n i e n s perdirent
32
h om–
mes et
14
d'entre eux furent faits p r i –
sonniers. Les pertes turques sont de
près de 5o homme s ; un russe a été lé–
g è r eme n t blessé.
Une autre bande a r mé n i e n n e de
14
personnes a fait son apparition près
de Ut chk i l i s s é . Le 6 juillet, ap r è s un
combat a c h a r n é , où il y eut quelques
centaines de t ué s , les Kurdes ont mas–
sacré les villages a r mé n i e n s de DjoJjan,
Saribekh,
Koumkubond j a kh .
T i f l i s ,
26
juillet.
Le
13
juillet, le chef Ch e i k h Salon at–
taqua avec son achiret les villages
d'Utckilisse et de
Koumkubond j a kh ,
les ravagea et passa la population au fil
de l'épée. D'autres tribus kurdes déva s –
tèrent les villages de Djouban et de
Gharabazar. Plus de vingt-cinq h om–
mes furent t ué s , des femmes violées.
Dans les districts de Soudja et de
Bayazid, des massacres se p r é p a r e n t .
Des secours i mmé d i a t s sont néces–
saires.
(
Daily News.)
L'Enquête des Consuls.
C o n s t a n t i n o p l e ,
19
juillet.
De nouvelles dépê che s consulaires
annoncent que dans le sandjak de
Mou s h la pacification continue et que
la distribution de vivres et de semences
se poursuit, bien qu'en q u a n t i t é insuf–
fisante. Les dépê che s annoncent l'envoi
par lettres de rapports détaillés sur la
situation dans le sandjak de Mo u s h .
(
Wiener Korrespondenz
Bureau.)
L'Evêque de Moush en prison.
C o n s t a n t i n o p l e ,
22
j u i l l e i .
L'évêque a r mé n i e n g r égo r i en
de
Mou s h est toujours en prison à T r é b i -
zonde. L a Porte a notifié officiellement
au patriarcat a rmé n i e n grégorien que
cette mesure avait été rendue nécessaire
à la suite d'une instruction qui avait
été faite touchant un écrit adressé à
l'évêque par un r é v o l u t i o n n a i r e rési–
dant à l'étranger.
(
Source turque.)
Fonds A.R.A.M