Le Gouvernement continue toujours sa
        
        
          marche en avant ; i l s'approche du village de
        
        
          Héghine et d'autres villages ; son intention
        
        
          est de, les..étouffer en hiver, et au d é b u t du
        
        
          printemps de si; rendre, maitiv de toutes les
        
        
          bailleurs. ,
        
        
          , ...
        
        
          ,
        
        
          • •
        
        
          lit voilà, c'est ainsi que le Gouvernement
        
        
          veut nous enchaîner, et au printemps, nous
        
        
          étouffer subitement.
        
        
          Mais nous autres aussi nous ne resterons
        
        
          pas iiiaclifs...
        
        
          (
        
        
          D'après
        
        
          
            llai/i'vnik,
          
        
        
          de Boston.)
        
        
          LKTTJRK I1K LA P L A I N E DE MOUSH
        
        
          
            o\>
          
        
        
          npoi
        
        
          
            iuy/ii
          
        
        
          ]!
        
        
          firini:oji oibc)5r
        
        
          j
        
        
          ul) tKÎféïri^K di904j;l
        
        
          Chers frères el s œu r s !
        
        
          Voilà que Sassoun est en feu et l'incendie
        
        
          se propage ; c'est peut-être notre d e r n i è r e
        
        
          lettre. Le combat livré par ces six jeunes
        
        
          fédaïs aux agents de police, dans la plaine,
        
        
          a secoué non seulement la population d'ici-
        
        
          mais encore tout Sassoun. Les Sassouniotes
        
        
          sans même attendre des instructions, accou–
        
        
          rent vers la plaine pour sauver d'une seule
        
        
          l'ois, la population, qui est en voie d'anéan–
        
        
          tissement par le régime infernal, dans lequel
        
        
          elle vit. S é b o u h , l'un de nos camarades,
        
        
          arrive avec une partie de ses soldats au vil–
        
        
          lage de H . . . de la plaine, où i l rencontre la
        
        
          population a rmé n i e n n e de Sassoun, et ap–
        
        
          prend le combat livré par nos braves et leur
        
        
          brillante, victoire. Le lendemain Andranik
        
        
          qui'suivait S é b o u h avec ses hommes vient à
        
        
          passer la nuit au village a rmé n i e n de D.:.,
        
        
          dans la partie de Sassoun appelée Ch . . . où
        
        
          habitent 15 à 20 familles Kurdes de la tribu
        
        
          de Bozik; ces Kurdes, vivaient, jusqu'ici, en
        
        
          bon termes et rapports avec nous; c'est le
        
        
          seul village où i l y ait une population Kurde,
        
        
          et c'était, jusqu'en automne passé, la rési–
        
        
          dence du Ka ïma k am de Sassoun.
        
        
          Là, deux Kurdes tentent, de tuer Andranik
        
        
          mais ils n'y réussissent point. Andranik,
        
        
          après être arrivé au village a rmé n i e n de K . . .
        
        
          avec ses hommes, et après y avoir passé
        
        
          quelques jours, apprend que les Kurdes l a i
        
        
          tendaient des emb û c h e s . Aussitôt, i l appelle
        
        
          près de l u i S é b o u h du village de H . . . avec ses
        
        
          soldats, et i l retourne avec l u i au village de
        
        
          l)..., où ils emprisonnent les Kurdes, ils s'em–
        
        
          parent, de leurs armes, et les familles se dis–
        
        
          persent dans les villages a r mé n i e n s . Le bruit
        
        
          court ensuite que les tribus de Yôussouf de
        
        
          Balakh, réunis à Khoïth, se p r é p a r e n t à atta–
        
        
          quer Sassoun,et que les soldats de Bitlis
        
        
          s'uniront à elles, etc.. Notre camarade V . . .
        
        
          communiqua cotte nouvelle i mmé d i a t eme n t ,
        
        
          pour que j e vous avertisse, d'un côté, «-que
        
        
          la lutte a c omme n c é et que l'incendie se
        
        
          propage », et de l'autre, pour réunir lotîtes nos
        
        
          forces et de ne pas laisser nos camarades
        
        
          seuls vis-à-vis du gouvernement qui pour–
        
        
          rait les devancer.
        
        
          '
        
        
          Nous avons souvent répété, souvent i m –
        
        
          ploré votre concours pour nos besoins i n –
        
        
          dispensables, mais toujours ce 'i'nt
        
        
          
            vox
          
        
        
          
            cla-
          
        
        
          
            manlis in deserto.
          
        
        
          L a neige est abondante, le
        
        
          froid vif et rigoureux, la population est nue
        
        
          et sans ressources, la lutte est inégale...
        
        
          qu'advieiidra-t-tl demain ou quelle couleur
        
        
          prendra notre situation générale, nous n'en
        
        
          savons rien ; à vous d'y songer...
        
        
          (
        
        
          D'après.
        
        
          
            Hayrénik,
          
        
        
          dcllpstôa.)
        
        
          
            ; . . . .
          
        
        
          
            i f I
          
        
        
          
            , !
          
        
        
          
            L E T T R E Ij'ARABliJLS
          
        
        
          ; .• •
        
        
          •' . ' ,
        
        
          ,10 .
        
        
          février, lOOi,..,,!
        
        
          La situation é c o n omi q u e de notre endroit
        
        
          laisse beaucoup à d é s i r e r ; il n'y a plus de
        
        
          commerce. La misère r è g n e partout comme
        
        
          une épidémie ; le nombre des affamés aug–
        
        
          mente de jour en jour. L a population déses–
        
        
          pérée ne sait que l'aire pour gagner son
        
        
          pain quotidien. D'un autre côté, à cause de
        
        
          l'approche du mois de mars, f e s i mp ô t s sont
        
        
          sévèrement perçus, et dans beaucoup d'en–
        
        
          droits, on vend les maisons, le mobilier, à
        
        
          moitié de leur prix, par autorité de justice,
        
        
          (
        
        
          si la justice peut r é g n e r dans cet enfer qui
        
        
          s'appelle « L a Turquie »), de tous ceux qui
        
        
          ne peuvent payer leurs dettes i n t é g r a l eme n t .
        
        
          Telle est fa vie que nous menons i c i , et
        
        
          d'ailleurs, i l serait é t r a n g e de s'attendre à
        
        
          une situation meilleure.
        
        
          Les emprisonnements, les coups, les b r i –
        
        
          gandages, les violences sont devenus des
        
        
          faits habituels et quotidiens. Charpie Tu r c ou
        
        
          chaque Kurde se considère i c i comme un
        
        
          roi ; ils nous crient ouvertement : « O
        
        
          Gh i a o ù r s , nous allons vous massacrer en–
        
        
          core, et cette fois-ci, jusqu'au dernier en–
        
        
          fant. » Tous les jours des soldats partent
        
        
          d'ici et de Kharpourt, pour les environs de
        
        
          Moush. Le bruit court que des combats san–
        
        
          glants auraient eu lieu l à - b a s , entre les
        
        
          l'édaïs a rmé n i e n s et les Kurdes et les soldats
        
        
          turcs, etc. Notre situation est très mauvaise
        
        
          et intolérable.
        
        
          Et nous autres, tandis que nous nageons
        
        
          ici dans le sang et les larmes, et nous som–
        
        
          mes en voie d ' a n é a n t i s s eme n t tous fes jours,
        
        
          vous autres, Armé n i e n s , vivant à l'étranger,
        
        
          sous un ciel libre, que pensez-vous donc de
        
        
          tout cela ?
        
        
          (
        
        
          D'après
        
        
          
            Hayrènik,
          
        
        
          de Boston.)
        
        
          MACEDOINE
        
        
          
            La comédie des réformes.
          
        
        
          Les officiers e u r o p é e n s , q u i porteront
        
        
          d é c i d é m e n t le ka l pak , vont rejoindre leurs
        
        
          postes avec une sage lenteur.
        
        
          Il s'en faut de beaucoup d'ailleurs'que
        
        
          toutes les difficultés soient aplanies : la
        
        
          question du paiement de la solde el des
        
        
          garanties est toujours pendante.
        
        
          L e s ' e m b a s s a d é u r s des puissances c o o p é - ,
        
        
          rantes, auxquelles s'est adjoint l'arnbassa-
        
        
          deur anglais, .demandent qu'une s omme
        
        
          de 50,000 livres soit a s s u r é e par la Banque
        
        
          Ot t oma n e ; ie Palais rechig'ne.
        
        
          Cependant, - l e s i n s u r g é s ne restent pas
        
        
          e n t i è r e m e n t ina'ctifs : au commencement
        
        
          du mois p r é s e n t , de nombreuses- ren–
        
        
          contres ont eu lieu autour de Mo n a s l i r ;
        
        
          à Su r o v i c , une forte Lande a été a t t a q u é e
        
        
          par les troupes qu i durent se retirer a p r è s
        
        
          une j o u r n é e de lutte, avec, de fortes pertes.
        
        
          Il en a été de m ô m e p r è s du village de
        
        
          Ko s i n a c , dans l e ' d i s t r i c t de Ka s t o r i a (un
        
        
          i n s u r g é et six soldais tués). A L é r i n a , une
        
        
          bande a surpris une compagnie d ' a s k é r i é s
        
        
          et leur a t u é . c i n q hommes.
        
        
          
            Lettre de Salonique.
          
        
        
          
            .
          
        
        
          
            „ :
          
        
        
          
            i
          
        
        
          
            -
          
        
        
          
            i .
          
        
        
          Mars
        
        
          J Q O / J ;
        
        
          R
        
        
          ,
        
        
          I. — L e if> février, le soldat A b d u i - O n b a c h i , en
        
        
          g a r n i s o n au village G o u m e n e t z , K a z a de P é t r t t c h ,
        
        
          s ' é t a n t introduit dans la m a i s o n de M i t r o Stovanotf,
        
        
          a v o u l u e mm e n e r sa fille K f i s t a n a contre p a v eme n t
        
        
          de d i x livres turques. S u r le refus d u p è r e , i l s'en
        
        
          est allé, m e n a ç a n t de revenir et d ' e x é c u t e r s o n plan
        
        
          "}
        
        
          >àif fOTcelO'-H o u j i t i f
        
        
          i j i / j
        
        
          , ,
        
        
          i J
        
        
          i
        
        
          J
        
        
          no
        
        
          J ....
        
        
          J
        
        
          c
        
        
          II.
        
        
          —
        
        
          L e 5 mars, les soldats ont e m p o r t é u n tapis
        
        
          d u p r ê t r e G b e o r g i P . Stoyanoff et pillé toute la
        
        
          m a i s o n de S t o y b o Mitreff.
        
        
          III. — L e
        
        
          27
        
        
          février, u n g e n d a r m e d u m u d i r l i k
        
        
          de G o r e m , escortant des o u v r i e r s q u ' i l e mm e n a i t à
        
        
          la c o r v é e , a tiré sur l'ouvrier C h r i s t o Ilieff, parce
        
        
          q u e celui-ci avait pris la fuite p o u r ne pas ê t r e battu
        
        
          par le g e n d a r m e .
        
        
          I V . — L e 3 mars, en p l e i n m a r c h é m o u s t a p h a
        
        
          B a r o u t ç h i e f f d ' E n i d j é V a r d a r a i n j u r i é et battu le
        
        
          g e n d a r m e c h r é t i e n C h r i s t o Tanetf M e c h k i n e , p o u r
        
        
          le m o t i f que ce dernier l u i d e m a n d a i t la restitution
        
        
          d'une s o mm e q u ' i l l u i avait p r ê t é e . L e s plaintes d u
        
        
          g e n d a r me a u p r è s d u K a ï m a k a m n'ont pas é t é prises
        
        
          en c o n s i d é r a t i o n .
        
        
          V . — L e
        
        
          
            2 4
          
        
        
          mars, K a s t a d i n e Kostadinoft", de
        
        
          K r o u c h e v o , kaza de N e v r o c o p , se r e n d a n t à S e r r é s ,
        
        
          a é t é d é v a l i s é p r è s d u village D o u t l i i par des sol–
        
        
          dats q u i l u i ont pris n o n s e u l eme n t les h a b i t s q u ' i l
        
        
          portait mais encore d e u x c h em i s e s et d e u x c a l e ç o n s .
        
        
          V I . — D e u x j o u r s auparavant, les m ê m e s soldats
        
        
          s ' é t a n t i n t r o d u i t s dans le m o u l i n d u village D o u t l i i ,
        
        
          s ' e m p a r è r e n t de la farine et de tous les effets y
        
        
          t r o u v é s , sans o u b l i e r m ê m e les chaussures des
        
        
          ..
        
        
          dcjmestiqwes;.
        
        
          
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            Russes et Arméniens
          
        
        
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          A u s s i le s u l t a n H a m i d , e n c o u r a g é
        
        
          p a r le c o n s e n t eme n t o u l ' i n d i f f é r e n c e
        
        
          de ces P u i s s a n c e s , e n t r e p r i t , m a l g r é les
        
        
          t r a i t é s de L o n d r e s , de P a r i s et de Ber–
        
        
          l i n en f aveu r des A r m é n i e n s , à a c c o m –
        
        
          p l i r ses actes t y r a n n i q u e s . E t d ' a b o r d ,
        
        
          p o u r se d é b a r r a s s e r des h a u t s f o n c t i o n –
        
        
          naires d u g o u v e r n eme n t p r é c é d e n t , i l
        
        
          les e x i l a à m o r t ; p u i s i l c o m m e n ç a à
        
        
          o p p r i m e r les A r m é n i e n s ; a p r è s a v o i r
        
        
          s u p p r i m é les p r i v i l è g e s d o n t i l s j o u i s –
        
        
          saient, i l poussa sa t y r a n n i e a u p o i n t
        
        
          de p r o h i b e r , par- l a c e n s u r e , les l i v r e s
        
        
          s é c u l a i r e s e c c l é s i a s t i q u e s de ces der-
        
        
          "
        
        
          nfiersobjol
        
        
          f ; r n i ; ' l
        
        
          n / î l l u e
        
        
          i o y p i u o ' l
        
        
          L e s A r m é n i e n s en furent b l e s s é s et
        
        
          e n t r e p r i r e n t de r e p r e n d r e l e u r r e v a n c h e
        
        
          en r é c l a m a n t n o n s e u l eme n t l e u r s a n –
        
        
          c i e n s p r i v i l è g e s , m a i s enco r e l ' e x é c u –
        
        
          t i o n de l ' a r t i c l e .tii d u t r a i t é de B e r l i n ,
        
        
          s i g n é par les d é l é g u é s o t t oma n s . S u r
        
        
          cette e x i g e n c e des A r m é n i e n s , le s u l t a n
        
        
          H a m i d r e d o u b l a sa t v r a n n i e ; les A r m é –
        
        
          n i e n s furent e n f l amme s p a r le d é s i r
        
        
          Fonds A.R.A.M