souffre d e s mains des Lazes sauvages du
        
        
          Pont. Ceux-ci, race de vipères, qui font la
        
        
          contrebande de tabac, s'introduisent par
        
        
          force dans les villages de Kémagh et avec des
        
        
          menaces ils abandonnent les charges de
        
        
          tabac aux pauvres paysans et réclament de
        
        
          l'argent.
        
        
          Un fait de ce geiwe a eu lieu dans le v i l –
        
        
          lage Pakaridj, de Kéma g h . Une bande de
        
        
          Lazes s'introduisent dans ce village et après
        
        
          avoir a b a n d o n n é aux paysans le tabac dont
        
        
          soixante-dix ans, est rouée de coups i mp i –
        
        
          toyablement et laissée à moitié morte.
        
        
          Les paysans ne pouvant plus tolérer ces
        
        
          sauvageries, s'en vont à la ville de Kémagh
        
        
          et amè n e n t deux agents de police pour pren–
        
        
          dre les devants du danger; quand les agents
        
        
          entrent au village, vingt Lazes qui y étaient
        
        
          lestés s'éloignent vers le nord du village ;
        
        
          les agents crient aux Lazes : « Le gou-.
        
        
          vernement vous défend de vendre du ta–
        
        
          bac ».jLes Lazes r é p o n d e n t : « L ' o r d r e de
        
        
          douze Lazes arrive au village. Deux per–
        
        
          sonnes du village, l'un Arménien et l'autre
        
        
          un Turc s'en vont trouver les Lazes et leur
        
        
          disent : « Allez-vous encore une l'ois agir
        
        
          par violence et allez-vous encore imposer à
        
        
          tout le monde d'acheter votre tabac? » « Ou i ,
        
        
          r é p o n d e n t les Lazes, i l faut que tout le monde
        
        
          achète. » Le Turc Hussni s'y oppose, et i l est
        
        
          r o u é de coups par les Lazes.
        
        
          Le soir, les paysans se réunissent en Co n –
        
        
          seil : « Notre patience n'a plus de borne, i l
        
        
          
            
              ' ' 4
            
          
        
        
          
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          Les C'onit»a.tta.tits de F»a«sen-
        
        
          (1
        
        
          -6
        
        
          Octobre igo3
        
        
          ils étaient c h a r g é s , ils leur en r é c l ame n t le
        
        
          prix ; les malheureux paysans supplient,
        
        
          mais les Lazes farouches sans y l'aire atten–
        
        
          tion s'écrient et disent : « Que vous ayez de
        
        
          l'argent ou non, cela nous est égal, vous
        
        
          n'avez qu'à vendre ce que vous possédez et
        
        
          nous donner de l'argent pour que nous nous
        
        
          en allions. » Les paysans r é p o n d e n t : « S i
        
        
          l'on vous paye même cette fois-ci, deux jours
        
        
          après vous serez encore-là, et comment pour–
        
        
          rons-nous vous payer; vous nous avez déjà
        
        
          vendu trop de tabac. » Les Lazes, furieux,
        
        
          s'introduisent dans les maisons, veulent en–
        
        
          lever le mobilier, et quand les femmes s'y
        
        
          opposent, ils les frappent; la femme de
        
        
          léretzian Manough agha, qui est àtjée de
        
        
          votre gouvernement n'a pas de valeur pour
        
        
          nous ; nos femmes nous ordonnent de ga–
        
        
          gner notre vie quotidienne, fusil à la ma i n . »
        
        
          Imaginez-vous cela une fois : les femmes des
        
        
          Lazes ont beaucoup plus d'influence que le
        
        
          sultan Ilamid.
        
        
          Quand les Lazes quittent le village, les
        
        
          agents qui étaient venus p o u r . p r o t é g e r les
        
        
          paysans leur demandent le prix de leur dé–
        
        
          rangement en d i s an t : « N o u s autres, nous
        
        
          sommes venus pour vous de la ville jus–
        
        
          q u ' i c i ; i l faut que vous nous payiez notre
        
        
          d é r a n g eme n t 150 piastres ». Que pouvaient
        
        
          faire les malheureux paysans; désespérés,
        
        
          ils sont obligés de payer. Un quarl d'heure
        
        
          après leur d é p a r i , une bande c omp o s é e de
        
        
          laut_songer aux moyens de résistance, frap–
        
        
          per et être frappé. » Le lendemain matin,
        
        
          tout le peuple se rend à l'église ; les Lazes
        
        
          sauvages s'introduisent dans l'église et a p r è s
        
        
          avoir sorti par force Der-Istépan et deux
        
        
          notables du village, ils les obligent d'ache–
        
        
          ter leur tabac. A ce moment la c é r émo n i e à
        
        
          l'église est troublée, tout le peuple, jeunes,
        
        
          vieillards, g a r ç o n s et filles, sont sur pied,
        
        
          et commencent à sonner les cloches de
        
        
          l'église ; ils menacent les Lazes et leur crient :
        
        
          «
        
        
          Ou vous devez quitter ce village ou on
        
        
          vous b r û l e r a , en voilà assez tout ce que
        
        
          nous avons souffert de vous. » Les Lazes
        
        
          tentent de se servir de leurs armes, mais ils
        
        
          ne peuvent y arriver, et ils demandent qu'on
        
        
          Fonds A.R.A.M