rance et leur pe r s évé r anc e dans les
a d v e r s i t é s ; par leur zèle i l l imi t é pour
la c h r é t i e nn e t é et leur d é v o u eme n t
pour la Russie, ils n ' é p a r g n è r e n t aucun
sacrifice et se rendirent à l'appel de la
Russie. «Mo i , deux jours ap r è s que j ' a i
appelé sous les armes la nation a r m é –
nienne, les r é g ime n t s volontaires a r mé –
niens étaient déjà sous nos drapeaux;
O A r mé n i e n s , leur disais-je, vos services
seront r é c omp e n s é s ; d é s o rma i s vous
combattrez sous votre propre drapeau ;
l'empereur de Russie vous donnera des
armes pour que vous»puissiez défendre
votre propre p a t r i e » . E t quel fut le r é - '
sultat des promesses si souvent ré–
pétées? Qand la Russie enlève à la Perse
et à la Tu r q u i e une partie de l ' Armé n i e
Nersès d'Achdaragh demande au géné–
ral P a s s k h é v i t c h d'intervenir a u p r è s
du tzar pour les A r mé n i e n s au sujet
de l ' i nd é p e nd a n c e nationnale p r omi s e ;
le général l u i r é p o n d qu ' i l écrira l u i -
m ê m e à St-Pétersbourg-; cette r é pon s e
évasive ne suffit pas pour ouv r i r les
yeux de Nersès aveuglé par son zèle
patriotique, et sur une invitation i m –
périale, i l se met en route pour St-
Pé t e r s bou r g , mais lorsqu'il arrive sur
les bords du fleuve Do n , i l voit que
l'ordre imp é r i a l était de prendre le
chemi n de Bessarabie, son lieu d'exil.
Nersès y reste pendant quatorze ans et
il travaille' sans cesse de rappeler à
l'empereur russe, sous diverses formes
les promesses imp é r i a l e s . E n
1843,
quand i l est é lu catholicos, rentrant
dans son pays, i l acquit enfin la con–
viction que la Russie l'avait t r omp é et
qu'elle était l o i n d'accorder à la nation
a r mé n i e n n e son i n d é p e n d a n c e ; tout au
contraire, elle viole la libre admi n i s –
tration et les privilèges dont'jouissait
déjà l'Eglise, par le r è g l eme n t bien
connu sous le nom de
Polojénia
qu i
régit aujourd'hui l'Eglise a r m é n i e n n e
en Russie. Nersès, le patriote vieillard,
fait tous ses efforts pour faire suppri–
mer ce r è g l eme n t , et au nom de la
nation a r mé n i e n n e toute entière i l ne
cesse de protester contre la violation de
l ' i nd é p e nd a n c e de l'Eglise a r mé n i e n n e
et i l fait valoir la convention de
1768
pleine de promesses réitérées de la
Russie. E n
1857,
au mois de février,
quand i l était oc cupé à écrire longue–
ment au prince Ba r i a t h i nsk i pour la
défense des droits de l'Eglise a r m é –
nienne contre l'acte d'accusation de
l'évêque Ma t h é o s de Bessarabie, que
celui-ci avait présenté au gouvernement,
on dit, que l'évêque Sa rk i ns Tcha l a l i an
donnera manger à Nersès une grenade
emp o i s o n n é e , et ainsi le chef patrio–
tique des A r mé n i e n s expire, la plume
à la ma i n . Tc h a l a l i a n , enlève à Nersès
tous les documents dangereux pour la
Russie et les remet au prince Baria–
t h i n s k i , vice-roi du Caucase. C'est ainsi
que le gouvernement russe r é c omp e n s e
la reconnaissance et le mé r i t e de Nersès.
L'empereur Nicolas mentionne dans sa
lettre : « Vous autres en maintes occa–
sions, vous vous êtes mo n t r é s prêts et
disposés à tous les sacrifices pour la
Russie, et vous qu i avez rendu de
grands services, notamment dans la
guerre contre la Perse affrontant la
mort et les plus grands dangers, vous
avez prêté aide et assistance à l ' a rmé e . »
(
A- suivre)
DOCUMENTS
Correspondance diplomatique sur les
affaires de Zeïtoun (Octobre 1895-
Avril 1896).
(
Livre Jaune de 1897).
(
SUITE)
87.
M . P . C A M B O N , Ambassadeur de la
Ré p u b l i q u e française à Constanti–
nople, à M . B E R T H E L O T , ministre des
affaires é t r a ng è r e s .
Péra, U i
er
février
i8g6.
Les délégués des puissances se trouvent tous
réunis à Zeïtoun après un voyage extrêmement
pénible.
Les troupes ottomanes souffrent beaucoup
du froid et de la dysenterie, et une épidémie
de scorbut règne dans le camp de insurgés.
Les trois Franciscains réfugiés à Zeïtoun
avec trente catholiques de Yenidjé-Kalé sont
sortis de la ville. Notre agent a assuré leur trans–
port jusqu'à Marache, de concert avec le com–
mandant des forces turques.
P. CAMBON.
88.
M . P . C A M B O N , Ambassadeur de la
Ré p u b l i q u e française à Constanti–
nople, à M . L E D O U L X , consul géné–
ral de France à J é r u s a l em .
Péra, le
/
<T
février
i 8 g 6 .
Les trois Franciscains espagnols de Yénidjé-
Kalé qui s'étaient réfugiés à Zeïtoun ont été
délivrés à la suite de notre intervention auprès
des insurgés et d'Eldhem Pacha; ils sont depuis
hier à Marache dans le couvent de leur ordre.
L'assassinat du Père Salvatore à Mudjuk-
Deressi est malheureusement certain mainte–
nant, et des soldats turcs ont participé à ce
meurtre. J'ai saisi la^Porte de cette affaire, et
j'ai fait mes réserves au sujet des indemnités
qui seraient dues aux religieux dont les cou–
vents ont été pillés ou incendiés. Avisez le
Custode.
P. CAMBON.
89.
Le Sup é r i e u r des Franciscains réfugiés
à Ze ï t oun , à M . P . C A M B O N , Ambas –
sadeur de la Ré p u b l i q u e française à
Constantinople.
Marache, le
;
er
février
i 8 g 6 .
Nous avons l'honneur de vous annoncer,
avec nos remerciements, que nous sommes
rentrés à Marache, sains et saufs, avec nos pro–
fesseurs et nos élèves, grâce à Votre Excellence,
ainsi qu'aux louables efforts de notre consul,
M . Barthélémy.
Padre EMMANUEL.
-
90.
M . L E D O U L X , Con s u l géné r a l de France
à J é r u s a l em , à M . P . C A M B O N Am –
bassadeur de la Ré p u b l i q u e française
à Constantinople.
Jérusalem, le
2
février
i 8 g 6 .
Le Custode et tout son Conseil expriment à
Votre Excellence leur respect et vive gratitude..
Ils sont pleins de confiance dans son énergique
appui.
Le Custode a l'intention de faire venir à Jéru–
salem les trois religieux espagnols et d'envoyer
sur les lieux deux religieux expérimentés pour
constater la situation.
LEDOULX.
91.
M . L E D O U L X , Con s u l géné r a l de France
à J é r u s a l em , - à M . P . C A M B O N , Am –
bassadeur de la Ré p u b l i q u e française
à Constantinople.
Jérusalem, le
4
février
i 8 g 6 .
Ainsi que Votre Excellence prescrivait, je me
suis empressé de communiquer au Père Cus–
tode, de Terre Sainte, le télégramme qu'EUe
m'a fait l'honneur de m'envoyer le rec de ce
mois. Je crois devoir transmettre à Votre Excel–
lence la traduction de la lettre que ce supérieur
religieux m'a adressée pour m'çn accuser ré–
ception.
LEDOULX.
Le Secrélaire-Gérant :
J E AN LONGUET.
/
^SÊMTION-UV/ES
L'Émaneipatrice
(
Imprimerie),
>> P^^|g™.'
R
Çr
R u e
de Pondichéry, 3, P a n s .
E d . GAUTHIER,
Administrateur-délégué.
(
Syndiqués en Commandite
généralisée.
Fonds A.R.A.M