ment impérial se propose d'en commander
deux autres, à la même maison.
Ordre a été donné à l'usine Kranrps, de Phila–
delphie, qui a construit le croiseur de i " classe
Medjidié,
d'avoir à apporter dans l'armement
de ce navire de guerre les modifications jugées
nécessaires à la suite des derniers combats
navals qui ont eu lieu entre la Russie et le
Japon.
D'autre part, un iradé impérial ordonne de
faire procéder aux travaux de construction de
sept contre-torpilleurs, commandés à l'étranger
pour le compte de la marine impériale.
DÉCORATIONS.
Les journaux turcs du
i
e r
mars publient la longue liste des déco–
rations accordées par le sultan à des fonc–
tionnaires russes, liste qu i leur est c ommu –
n i q u é e par l'ambassade de Russie. Trente-
huit fonctionnaires moscovites et onze de
leurs parentes reçoivent ainsi des t émo i –
gnages de la faveur hami d i enne ; i l faut
noter dans le nombre des consuls, en A r -
mé n i e et en Ma c é d o i n e , des agents de po–
lice, des agents des postes, des aides de camp
de Galitzine :
Osmanié,
2
e
classe : M . Maschkow, consul
général à Bagdad; M . llvochansky, directeur
des eaux minérales du Caucase.
Medjidié,
2
<-
classe : M . Soukhotine, consul
à Koniah; Pctrow, capitaine de frégate, com–
mandant la canonnière
Teret^.
Osmanié,
3 "
classe : MM . K.alh, consul à
Mon.astir; Yavorowsky, chef du bureau de poste
à Yalta.
Medjidié,
3"
classe : MM . Joukowsky, vice-
consul à Andrinople; Stroyew, vice-consul à
Samsoun; Sabbea, drogman du consulat gé–
néral à Damas; Averianow, drogman du con–
sulat général à Erzeroum; Temnikow, officier
d'ordonnance du commandant militaire' de
Tiflis.
Osmanié,
4 "
classe : MM . Zonyew, secrétaire
du consulat à Damas; Katardji, attaché de l'am–
bassade, secrétaire du consulat à Sarajevo;
Kohmansky, vice-consul à Mitrovitza; Pissarew,
drogman de l'ambassade; Razoumowsky, se–
crétaire du consulat à Uskub; Tewetko Yakitch,
drogman du vice-consulat de Prisrend; Etmas-
sian, drogman du vice-consulat à Brousse;
Tchemerzine, gérant du vice-consulat à Mitro–
vitza; Maximenko, i " mécanicien; Williams,
aide-dc-camp du commandant militaire de
Tiflis.
Medjidié,
5'
classe : M . Chalalow, courrier
du cabinet de S. M . le Czar.
Liakat
en argent : M . Yacovlew, agent de
police à Livadia.
L a nation'amie et alliée de la Russie n'a
pas été oubliée non plus. Les journaux d u
4
mars enregistrent d'importantes promo–
tions p a rmi nos gens de finance.
S. M. . I . le Sultan vient de donner un nou–
veau témoignage de sa haute estime et de sa
particulière bienveillance à M . Deffès, directeur
général de la Banque Impériale Ottomane. Le
souverain ayant apptécié les rares qualités du
nouveau chef de sa Banque Impériale, lui a
conféré le grand cordon de son ordre impérial
de
VOsmanié.
Sa Majesté s'est, en même temps, plû à con–
férer le grand cordon du
Chef
ahat
à M" " ' Rou-
vier, femme de M . Rouvier, ministre des finances
de France.
. ,
La
3 "
classe'(commandeur) de l'ordre impé–
rial du
Medjidié,
à M . Jacques Patlain, secré–
taire général dé la Banque de France, et la
4
c
classe (officier) du même ordre, à M . Cum-
balat, secrétaire particulier de M . Rouvier. et à
M . Luké, inspecteur financier en France.
P. Q.
Russes et Arméniens
Nous avons sous les yeux l'histoire
authentique des p r emi è r e s relations des
Russes avec les A r mé n i e n s , des entre–
prises commerciales et politique, celle,
plus tard, de la c o n q u ê t e de l ' Armé n i e
et de la Géorgie par les Russes, sous la
conduite et par l ' i n t e rmé d i a i r e des A r –
m é n i e n s ; cette histoire est puisée aux
sources suivantes :
Les chroniques
de
Bedross di Sarkiss; Les mémoires
de
l'archevêque Ovssef' Arzouthaniz
dans
la revue
Ghironk
Haïolz
Achghari;
L'histoire
du commerce
rusie,
par
Scherer ; L'histoire des Arméniens
et
des Géorgiens à la fin du XVIII
e
siècle,
par Der Ohan de Vagarchabad
:
Es–
quisse de l'histoire
de l'Arménie
de
Garabed vartabed
Chahnazariantz
;
L'histoire des Méliksde
Gharnabagh,
parRaffi ; Les Arméniens
du Caucase
et le Catholicossal des Arméniens,
par
Ierelziantz,
et plusieurs autres docu–
ments manuscrits de moindre impo r –
tance.
Les p r emi è r e s relations des A r mé –
niens avec les Russes ont c omme n c é
au x
e
siècle; le grand-duc Alexandre
de Ki e v , é t an t en guerre avec la Polo–
gne, appela à son secours les A r mé –
niens, par une lettre spéciale, leur pro–
mettant la liberté religieuse, commer–
ciale et professionnelle; à celte époque ,
le nombre des A r mé n i e n s était assez
grand à Ki e v , et m ê m e les mé d e c i n s de
la Cou r russe n'étaient que des A r mé –
niens. A u commencement du siècle
dernier, Gha r abagh , un- pays fertile,
t r ave r s é par les fleuves Ar a x et Ghou r ,
se trouvait sous la domi na t i on persane
et n'était en réalité qu'un territoire ar–
mé n i e n avec cinq provinces et trois ou
quatre cent mille A r mé n i e n s ; chaque
province était a dmi n i s t r é e par un prince
qui s'appelait « Mélik ».
A cette é poqu e , la Bavière, amie des
c h r é t i e n s d'Orient, pensa à délivrer
l ' Armé n i e et la Géorgie du joug persan;
à cet effet, au d é b u t du x vm
1
'
siècle,
vers
1706,
Ma x i m i l i e n IX de Bavière
e n v o y a à S a i n t - P é t e r s b o u r g Mi n a s sVa r –
tabed et Israël O r i , comme délégués,
pour demander le concours de Pierre
le G r a n d ; celui-ci voyant dans cette
entreprise l'accroissement futur de son
influence et de sa puissance, se mit
d'accord, et, en
1709,
i ! envoya Israël
Ori comme délégué de Sa i n t - Pé t e r s –
bourg en Perse, pour se renseigner sur
l'état de choses et p r é p a r e r les A rmé –
niens à la révolte contre la Perse, en
leur promettant son aide.
Les A r mé n i e n s se révoltèrent, mais
la Russie ne leur vint point en aioe,
aussi r e t omb è r e n t - i l s sous la domi na –
tion persane, ap r è s avoir subi de gros–
ses pertes, jusque vers la fin du
x v i t i
0
siècle. Quand, en
1722,
Pierre le
Gr and déclara la guerre au Ch a h de
Perse, Ma hmo u d , i l trouva en Minass
Vartabed, s u s n omm é , un actif aux i –
liaire de sa c o n q u ê t e ; ce dernier aussi
eut sous la ma i n Bedross di Sarkiss de
Kélan, s u s n o mm é , qu i se trouvait en
Perse d ' où i l commun i qua i t tout à
Minass Vartabed et celui-ci renseigna à
son tour le tzar Pierre le Gr a nd . D ' a i l –
leurs, nous vovons dans les chroniques
de Bedross d i Sarkiss, combien la re–
n o mm é e du gouvernement russe est
grande pa rmi les A r mé n i e n s , et quelle
sympathie les A rmé n i e n s de Tc hough a
nourrissaient à l'égard de « l'impera-
tor*» des Russes.
Nous rapportons
ainsi
quelques
phrases des susdites chroniques écrites
à ce sujet dans leur langage :
Le chef de la nation a r mé n i e n n e ré–
pondit : « Nous n'avons point besoin
de~grandeurs, ni d'argent, ni de terri–
toire; nous ne vous demandons rien,
et nous vous reconnaissons; nous som–
mes r é u n i s pour l'empereur-roi, nous
sommes ses serviteurs, nous nous met–
tons en roule sous sa protection ; si par
la g r â c e de Dieu le grand empereur
s'empare de ce pays, nous allons vers
l u i , ou bien nous ferons comme il l'or–
donnera ; si, à Dieu ne plaise, le grand
empereur ne vient dans notre pays, ou
s'il n'écrit rien pour nous, nous, autres
nous nous disperserons et nous retour–
nerons chez nous, comme nous étions
r é u n i s . »
Cette sympathie pour le tzar, cette
foule r éun i e avec son chef prête à émi -
Fonds A.R.A.M