contraire, de nouvelles atteintes ont
        
        
          été portées à la Po l og é n i é de
        
        
          1
        
        
          836.
        
        
          De
        
        
          nouveaux r è g l eme n t s , en date du 3 i dé –
        
        
          cembre, restreignent encore les droits
        
        
          des A r mé n i e n s et le catholicos a été
        
        
          emp ê c h é d'ordonner de nouveaux prê–
        
        
          tres. Les A r mé n i e n s de Tu r qu i e cher–
        
        
          chent le moyen de venir en aide à
        
        
          leurs frères du Caucase, mais les auto–
        
        
          rités turques emp ê c h e n t toutes r éu –
        
        
          nions, m ê m e d'évêques, et i l ne peut y
        
        
          avoir ainsi que des entretiens privés
        
        
          entre les intéressés.
        
        
          
            L'Ararat,
          
        
        
          revue mensuelle du pa–
        
        
          triarcat, a cessé de pa r a î t r e j u s qu ' à
        
        
          nouvel ordre : la chancellerie du gou–
        
        
          vernement général du Caucase exigeait
        
        
          que l'acte du
        
        
          12
        
        
          j u i n y fût i n s é r é dans
        
        
          la partie officielle et le catholicos s'y
        
        
          refusait ne voulant point avoir l'air de
        
        
          porter à la connaissance de son peu–
        
        
          ple, en forme de l o i , des mesures qu ' i l
        
        
          con s i dé r a i t comme contraires au droit.
        
        
          Enfin le s émi n a i r e ecclésiastique de
        
        
          Schucha a été fermé. On ne sait encore
        
        
          si cette fermeture est provisoire ou défi–
        
        
          nitive. L a résistance à Schucha avait
        
        
          été très é n e r g i q u e : i l y eut
        
        
          120
        
        
          arresta–
        
        
          tions à la suite desquelles le maire fut
        
        
          exilé ainsi que sept élèves du gymnase
        
        
          et trente élèves du s émi n a i r e .
        
        
          Mais dans les c o mm u n i q u é s
        
        
          offi–
        
        
          cieux à la presse e u r o p é e n n e , hospita–
        
        
          lière volontiers à ce genre de mé p r i s a –
        
        
          bles paperasses, M . de P l ehwe fait son
        
        
          propre éloge : « On peut être s û r , fait-il
        
        
          écrire, que le gouvernement russe ne
        
        
          s'arrêtera pas à mo i t i é c h emi n , mais
        
        
          qu ' i l réussira à briser la puissance du
        
        
          parti r é v o l u t i o n n a i r e a r mé n i e n , ma l g r é
        
        
          le soutien que l u i p r ê t e n t follement aux
        
        
          meurtriers et dynamitards a r mé n i e n s ,
        
        
          en Allemagne et en Angleterre, cer–
        
        
          tains organes de la presse. Le ministre
        
        
          de Pl ehwe est en tout cas homme à
        
        
          conduire à son terme victorieusement
        
        
          sans hé s i t a t i on ni faiblesse l ' œuv r e
        
        
          c omme n c é e . »
        
        
          «
        
        
          Quoi ! s'est-il écrié, vous parlez de re–
        
        
          manier les limites territoriales des districts
        
        
          politiques en Macédoine par nationalités, et
        
        
          de leur accorder une certaine autonomie l o –
        
        
          cale ; mais ne cherchez-vous pas par là à
        
        
          frapper l'élément bulgare, à le morceler au
        
        
          profit des Musulmans, des Albanais et des
        
        
          autres éléments c h r é t i e n s ? Et puis pourquoi
        
        
          excluez-vous la Thrace, le vilayet d'Andrino–
        
        
          ple de votre programme de réformes ?
        
        
          L e comte Go l u c hows k i n'a point
        
        
          r é p o n d u au d é l é gu é S t r ansk i dans ses
        
        
          d é c l a r a t i o n s sur les
        
        
          afaires
        
        
          ba l kan i –
        
        
          ques, dont vo i c i le passage le plus i m –
        
        
          portant :
        
        
          Quant à l'assertion de M . Kramarcz, qui a
        
        
          douté du résultat des réformes dans les Bal–
        
        
          kans et a déclaré qu'il doutait que la Turquie
        
        
          se modifiât, je ne peux pas souscrire à cet
        
        
          avis.
        
        
          L'Autriche-Hongrie et la Russie ont re–
        
        
          connu que la Turquie, sans que cela fût
        
        
          toujours de sa faute, est incapable d'exécu–
        
        
          ter les réformes d ema n d é e s , et elles ont d é –
        
        
          cidé de prendre e l l e s -même s certaines me–
        
        
          sures en vue d'introduire un contrôle plus
        
        
          actif.
        
        
          En ce qui concerne la Macédoine, les puis–
        
        
          sances sont d'avis que deux a n n é e s suffiront
        
        
          pour exécuter les mesures de contrôle. Ce
        
        
          terme a été choisi pour montrer que l'Au–
        
        
          triche-Hongrie et la Russie ne veulent pas
        
        
          s é q u e s t r e r la Macédoine.
        
        
          Après ce délai, les fonctionnaires du con–
        
        
          trôle seront retirés, mais on continuera la
        
        
          surveillance générale notamment sur le ser–
        
        
          vice financier ainsi que sur le rapatriement
        
        
          des fugitifs dont le nombre est évalué de 15
        
        
          à 18.000 environ ; la Turquie devra secourir
        
        
          ces r a p a t r i é s .
        
        
          Parmi les mesures projetées et dont l ' i m–
        
        
          portance est réelle, figure la réforme de la
        
        
          gendarmerie. Les résuftats excellents obte–
        
        
          nus en Crète, é t a n t dus, en p r em i è r e ligne,
        
        
          aux Italiens, c'est pour ce motif qu'on a
        
        
          chargé un général italien de la réorganisa–
        
        
          tion de la gendarmerie. Des délégués des
        
        
          divers É t a t s seront a t t a c h é s à ce général et,
        
        
          après que le statut aura été élaboré, les délé–
        
        
          gués seront répartis dans les divers sandjaks.
        
        
          Cette gendarmerie sera aussi c h a r g é e de
        
        
          surveiller les autorités turques et l'adminis–
        
        
          tration, ainsi que d ' emp ê c h e r les violences
        
        
          contre la population c h r é t i e n n e .
        
        
          E n ce qui concerne l'assertion de M . K r a –
        
        
          marcz, qui a blâmé les éloges a d r e s s é s par
        
        
          le ministre à la Grèce, je rappellerai qu ' à
        
        
          plusieurs reprises, les a n n é e s dernières,
        
        
          nous avions dû critiquer d'une ma n i è r e s é –
        
        
          vère l'attitude de la Grèce ; mais, au mo–
        
        
          ment où existe la preuve positive que la
        
        
          Grèce a a d h é r é au programme de réformes,
        
        
          c'est seulement justice de relever ce change-
        
        
          Il faut aussi constater que, tandis que les
        
        
          anciens gouvernements bulgares s'oppo–
        
        
          saient aux réformes, le gouvernement bul–
        
        
          gare actuel s'efforce d'observer une attitude
        
        
          correcte.
        
        
          
            Le voyage de MM. Buxton
          
        
        
          
            et Hugh Law.
          
        
        
          M M . Noël Buxton et Hu g h L a w
        
        
          M . P . qui se sont a r r ê t é s à Pa r i s , le
        
        
          13
        
        
          et le 14 janvier, au retour de leur-
        
        
          voyage à Sofia, Constantinople, A n -
        
        
          drinople, Ki r k -Kl i s s é et Ma l o -T i r novo
        
        
          r é s ume n t ainsi leurs impressions :
        
        
          1
        
        
          ° Le s Comi t é s ma c é d o n i e n s ont
        
        
          pub l i é des listes de villages b r û l é s ou
        
        
          a b a n d o n n é s . Pou r les six villages de la
        
        
          r ég i on de K i r k -K l i s s é et Ma l o -T i r novo
        
        
          qui ont été visités par eux, ma l g r é la
        
        
          mauvaise vo l on t é des a u t o r i t é s turques,
        
        
          ils ont pu constater l'exactitude des
        
        
          statistiques pub l i é e s par les Comi t é s :
        
        
          Raklitsa et Ku r u k e ï n sont e n t i è r eme n t
        
        
          b r û l é s ; Mok r o s hevo a b a n d o n n é ; la
        
        
          récolle de ma ï s est r e s t é e sur pied ;
        
        
          2
        
        
          ° L a d é t r e s s e des paysans est com–
        
        
          p l è t e ; aussi les d é l é g u é s du Balkan
        
        
          Committee pensent-ils que l'insurrec–
        
        
          tion recommencera dans quelques se–
        
        
          maines ;
        
        
          3
        
        
          ° Ils ont lè sentiment qu'une guerre
        
        
          turco-bulgare est e x t r êmeme n t pro–
        
        
          bable.
        
        
          M M . II. N . Brailsford et H . W . Ne -
        
        
          vinson, d é l é g u é s du « Macedonian
        
        
          relief fund » avaient rendu p r é c é d em–
        
        
          ment compte de leur voyage dans deux
        
        
          rapports. L a description qu'ils ont
        
        
          d o n n é e de la d é t r e s s e des paysans
        
        
          ma c é d o n i e n s n'est point e x a g é r é e : le
        
        
          ministre anglais des affaires é t r a n –
        
        
          g è r e s a, en effet, c ommu n i q u é au p r é –
        
        
          sident du Comi t é une lettre de sir N .
        
        
          O' Conno r , ambassadeur à Constanti–
        
        
          nople, et un rapport de M . R. W .
        
        
          Graves, consul g é n é r a l à Salonique,
        
        
          confirmant les dires des d é l é gu é s et
        
        
          laissant craindre «
        
        
          
            que cette détresse ne
          
        
        
          
            se prolonge et ne s'accroisse. »
          
        
        
          
            Rapport de M. Brailsford
          
        
        
          Ce rappore est d a t é d'Okhrida (4 novembre).
        
        
          
            Monastir.
          
        
        
          —
        
        
          A douze mille de Monastir
        
        
          nous a r r i v âme s au village en ruines de
        
        
          Gjavat. C'était pour la Macédoine un pays
        
        
          riche et quelques-unes de ses maisons
        
        
          étaient relativement spacieuses et bien b â –
        
        
          ties; avec les é c o n omi e s de, plusieurs a n n é e s
        
        
          les villageois avaient acquis de nombreux
        
        
          troupeaux.
        
        
          
            Sur 235 maisons deux seulement
          
        
        
          
            avaient échappé au feu;
          
        
        
          quelques paysans
        
        
          désespérés labouraient parmi les ruines, ne
        
        
          sachant par où commencer : nous leur de–
        
        
          m a n d â m e s de l'eau, seulement pour appren–
        
        
          dre que
        
        
          
            les puits avaient é t é c omb l é s avec
          
        
        
          
            des cadavres.
          
        
        
          Les gens de Gjavat dont le seul crime
        
        
          était d'avoir refusé de travailler comme serfs
        
        
          pour les beys voisins disaient que la des–
        
        
          truction de leur village était l'œuvre des
        
        
          bachi-bouzouks. Ceux qui s'aventuraient à
        
        
          rentrer dans leurs villages, sur la foi des
        
        
          promesses faites par les autorités turques
        
        
          couraient les plus grands dangers : les ba–
        
        
          chi-bouzouks avaient a t t a q u é r é c emme n t
        
        
          une famille revenue au village voisin, tué
        
        
          une femme, blessé plusieurs autres per–
        
        
          sonnes.
        
        
          A Jancoretz, village valaque près de Res-
        
        
          na, M . Bradsford trouva un grand nombre
        
        
          de réfugiés, bien accueillis par les Valaques,
        
        
          Fonds A.R.A.M