de Macédoine. Et, quand, las de siècles de
violences, ces peuples prennent les armes
contre lés oppresseurs, on ditque ce sont des
rebelles et l'Europe regard'' tranquillement
et dit aux Turcs de supprimer la rébellion.
M . Bryce par des extraits du
Standard
et du
Times
donne une idée des d e r n i è r e s
a l r o c i l é s hamidiennes.
Et en présence de, ces horreurs, quel re–
mède apporte-t-on ? Est-ce projet de réfor–
mes d o n n é comme un i rréduclible minimum ?
Ce projet est mort avant d'être né . I l est
mort parce que son exécution est remise aux
Turcs et que les Turcs ne font jamais de r é –
formes. Il en sera de celles-là comme des
réformes promises aprèsla guerre de Crimée :
les promesses des Turcs sont aussi nom–
breuses que leurs victimes.
Depuis cent ans la G r è c e , lu Serbie, la
Bu l g a r i e , la C r è t e ont é l é affranchies en
fait de l'empire turc m ê m e quand il sub–
siste u n lien officiel de s u z e r a i n e t é . L e
point essenliel fut de soustraire ces pays
au pouvo i r direct de la Tu r q u i e , à son
pouvoir de nuire. Le s Tu r c s e u x - m ê m e s
savent bien qu ' i l s devront quitter un j o u r
l'Europe : pou r quo i prolonger l'agonie de
leur empire ? el pourquoi ne pas faite une
é p a r g n e de violences e l de. crimes ?
Cela ne regarde pas seulement l'Autriche
et la Russie : le cynisme d'une puissance
quelconque ne nous relève, ni de notre droit
ni de notre devoir.
Quelle doit ê t r e l'action p r é c i s e de l ' A n -
'
gleterre : nous ne le pouvons dire a i s éme n t
sans c o n n a î t r e l'altitude de différentes
puissances.
Mais la p r emi è r e chose à faire, c'est de
faire pression sur les autres Puissances, en
particulier sur la France et sur l'Italie dont
les généreux sentiments, croyons-nous, sont
les nôtres, dans le sens de la résolution pro–
posée. E t s ' i l est é n e r g i q u e notre effort ne
sera pas vain Nous qui avons rejeté ce mal–
heureux peuple dans la g é h e n n e de la domi–
nation turque, a p r è s que la liberté commen–
çait à luire pour lui au traité de San Stefano,
nous devons avant toute aulie nation l u i
apporter vingt-cinq ans plus tard le r emè d e
qui ne fut pas a p p l i q u é alors
(
Applaudisse–
menls).
Depuis le jubilé de 1897, nous avons
fait grand é t a t de notre grandeur nationale,
de notre, force, de nos immenses territoires,
de la puissance de notre marine. Ce n'est pas
cela seulement qui l'ail un grand peuple.
Trois dangers nous menacent : ex t e rmi –
nation des Ma c é d o n i e n s ; guerre o ù serait
acculée la Bu l g a r i e
(
tour
d é f e n d r e des
hommes de son sang et de sa f o i ; guerre
e u r o p é e n n e dont on a tant p a r l é .
Le meilleur moyen d'écarter tous ces dan–
gers c'est d'adopter la présente résolution
qui mettrait fin aux horreurs de la guerre,
sans préjuger de la question territoriale en
Macédoine. C'est le moyen de salut pour la
Macédoine et l'Europe, le moyen que toutes
les c o n s i d é r a t i o n s d ' h uma n i t é et de justice,
ordonnent à l'Angleterre d'adopter.
(
Longs
applaudissements).
\
Sir Edward Fry
et le
R. J , Camp–
bell
appuient la r é s o l u t i o n , ce dernieravec
une e x t r ême v é h é m e n c e ; i l reproche aux
puissances, dites c h r é t i e n n e s , leur honteux
cynisme, alors qu'en celle a s s e mb l é e i l
n'est pas un homme qui n'apprit avec sa–
tisfaction que c'en est fini du sultan et de
son empire.
Les gouvernements d'Europe ne r e p r é s e n –
tent pas les aspirations des peuples d'Eu–
rope en cette matière et la lettre de M . Ba l -
four ne r e p r é s e n t e pas les sentiments de ses
propres partisans.
Il est important pour le prestige mo r a l
de l'Angleterre, atteint (à tort ou à raison)
par la d e r n i è r e guerre, qu'elle reprenne-
son rang de c h amp i on traditionnel des
nations o p p r i m é e s .
Nous devons presser le gouvernement
d'abord de commencer une intervention im–
mé d i a t e et en second lien d'agir sur les
gouvernements e u r o p é e n s pour qu'ils adop–
tent la politique qui a été esquissée i c i . S ' i l
est nécessaire, un déploiement de forces doit
avoir lieu
à
Constantinople et nous devons
demander le retrait i mmé d i a t des troupes
turques de la frontière bulgare.
L a r é s o l u t i o n a p p u y é e encore par M
;
.
Ev e -
lyn As h l e y est adoptée à l ' u n a n i m i t é .
L a seconde r é s o l u t i o n touchant l ' é t a b l i s –
sement d ' un gouvernement
responsable
devant l'Europe et irresponsable devant le
sultan est développée, par l o r d S t ammo r e
el a p p u y é e par M. Cr ook s et s i r T . F o w e l l
Bu r t o n . E l l e est a d o p t é e à l ' u n a n i m i t é .
L a t r o i s i ème r é s o l u t i o n (organisation
i mm é d i a t e de secours) est a d o p t é e à l'una–
n i m i t é a p r è s des discours de l ' é v ê q u e de
Hereford, de M . H . N . Brailsford et de
M. T . P. O ' Conno r , M . P.
Il est d é c i d é qu'une copie des r é s o l u t i o n s
sera transmise à M. Balfour et aux autres
membres d u gouvernement.
UNE CIRCULAIRE
D E
Miss Alice Stone Blackwell
Nous recevons de Miss Alice Stone Black
well qui défend si g é n é r e u s eme n t e l si i n –
telligemment, en Amé r i q u e , la cause a r m é –
nienne, la circulaire suivante.
Poétesse de grand talent, Miss Alice Stone
Blackwell a traduit en anglais nombre, de
poésies a r m é n i e n n e s ; mais c'est aussi une
femme, de beaucoup de sens pratique et nos
amis A rmé n i e n s comprendront a i s éme n t
que, faute de documents, i l est impossible à
leurs défenseurs d'Amérique et d'Europe de
faire œuvre utile ; c'est à eux donc de nous
fournir les documents dont nous faisons
I le meilleur emploi possible, avec toute la dis–
crétion requise. Voici la circulaire :
Une Société appelée
Les Amis de
l'Arménie,
vient de se fonder en Amé–
rique. Son objet est de répandre des
nouvelles et des informations dans les
journaux américains, touchant la ques–
tion arménienne et les Arméniens. La
Société est présidée par Mrs JuliaWard
Howe ; l'Hon. Samuel J . Barrows et
d'autres hommes étninenls en sont les
vice-présidents ; et je suis chargée des
rapports avec la presse. Tous les mem–
bres de la Société sont Américains.
C'est, comme son nom le dit, une As –
sociation d'amis de l'Arménie.
L'association est en état de faire cir–
culer des nouvelles et informations
dans la presse américaine. J'invite sé–
rieusement tous les Arméniens qui peu–
vent fournira la Société des documents
et des faits de nature à intéresser le
public américain au sujet des affaires
arméniennes en Turquie, en Russie ou
n'importe quelle colonie arménienne ;
j'invite les Arméniens à me communi–
quer ces faits afin que je puisse les en–
voyer à mon tour aux journaux améri–
cains.
Si ces nouvelles me sont envoyées
en anglais ou en français, je peux les
lire moi-même; si elles sont en turc, en
arménien ou en russe, j'ai beaucoup
d'amis arméniens qui me les traduiront.
On est prié de prendre soin que les
nouvelles soient strictement vérifiées. Si
nous envoyons des nouvelles qui soient
reconnues ensuite inexactes, notre So–
ciété perdra tout crédit.
Les directeurs de journaux arméniens
qui veulent seconder noire effort, sont
priés, de m'envoyer leurs journaux et
les Sociétés et les particuliers son! invi–
tés à entrer en correspondance avec
nous.
La source des informations ne sera
pas divulguée, si on désire qu'elle ne le
soit pas.
L'utilité de la Société dépendra en–
tièrement de la coopération qui peut
nous venir de nos amis arméniens et de
l'aide qu'ils nous donneront en nous
envoyant des nouvelles.
Alice
S T O N E
B L A C W E L L ,
J
.5,
Boutwell
Avenue,
Dorchester, Massachussets.
United States
of
America.
On ne saurait mieux dire et nous r é p é t o n s
avec instance, pour notre compte personnel,
la requête de Miss Alice Stone Blackwell aux
A r mé n i e n s de tous pays.
Fonds A.R.A.M