grande douleur nous était réservée de le voir
        
        
          disparaître, un an plus tard, alors qu'il
        
        
          avait encore à rendre tant de services à
        
        
          toutes les causes de justice et d'humanité.
        
        
          
            P A.
          
        
        
          
            Nouvelles d'Orient
          
        
        
          
            Appel du Comité de Milan
          
        
        
          
            "
          
        
        
          
            Pro Armenia e Macedonia "
          
        
        
          Les graves é v é n eme n t s d'Orient nous
        
        
          obligent à répéter nos protestations et
        
        
          nos v œ u x .
        
        
          Une lutte sauvage est engagée en
        
        
          Ma c édo i ne .
        
        
          D'une part, les i n s u r g é s aspirant à
        
        
          la d é l i v r a n c e , a p p r é h e n d a n t les dangers
        
        
          des r ép r e s s i on s brutales, l'indifférence
        
        
          et l'hostilité de l'Europe, se battent dé–
        
        
          s e s p é r éme n t , voué s à la mort.
        
        
          D'autre part, les Tu r c s avec des hor–
        
        
          des ame n é e s d'Asie Mineure, excités
        
        
          par le fanatisme s'abandonnent à de
        
        
          féroces représailles, saccagent et b r û –
        
        
          lent, les villages, emprisonnent et exi–
        
        
          lent des centaines d'hommes, rebelles
        
        
          ou pacifiques, violent, tuent.
        
        
          De part et d'autre, la rage de tuer est
        
        
          élevée en s y s t ème ; le seul arbitre est la
        
        
          force brutale que les p r og r è s même s de
        
        
          la science rendent plus féroce. L a ca–
        
        
          non tonne du côté turc. L a dynamite
        
        
          r é p o n d du côté des i n s u r g é s .
        
        
          L ' Eu r op e à qui serait réservé le rôle
        
        
          d'arbitre, à qui les traités internatio–
        
        
          naux reconnaissent la sauvegarde des
        
        
          populations c h r é t i e nn e s de l'Orient et
        
        
          qu i a a s s umé de veiller au respect des
        
        
          clauses du T r a i t é de Berlin est ma i n –
        
        
          tenant arrivée au terme.
        
        
          Et tandis que les c h r é t i e n s de Macé–
        
        
          doine sont a b a n d o n n é s au fer et au feu
        
        
          des Tu r c s , de semblables périls mena–
        
        
          cent les c h r é t i e n s d ' A rmé n i e , par un
        
        
          réveil du fanatisme mu s u lma n .
        
        
          A u nom de l ' h uma n i t é foulée aux
        
        
          pieds en Ma c édo i ne , le premier « Co –
        
        
          mi t é italien pour l ' Armé n i e et la Ma –
        
        
          cédoine », ap r è s un imposant comice
        
        
          et le vote unanime de quatre mille c i –
        
        
          toyens de tous les partis politiques i n v i –
        
        
          tait l'Italie à accomplir une œu v r e de
        
        
          paix et de justice conforme aux prin–
        
        
          cipes de son droit public.
        
        
          Co n s i d é r a n t que la situation aggra–
        
        
          vée et que les tueries r enouve l é e s , les
        
        
          dangers d'une nouvelle guerre
        
        
          en
        
        
          Orient et formulant le sentiment com–
        
        
          mu n d'indignation, le Com i t é fait le
        
        
          v œ u :
        
        
          Que l'Europe civilisée sache rappeler
        
        
          le gouvernement ottoman au respect
        
        
          des lois de l ' h uma n i t é et des traités
        
        
          internationaux ;
        
        
          Qu'uneconstitution autonome vienne
        
        
          pacifier en Ma c édo i ne les é l éme n t s dis–
        
        
          parates des na t i ona l i t é s diverses en fai–
        
        
          sant taire les haines de religion et de
        
        
          race;
        
        
          Que la politique du gouvernement
        
        
          italien agisse efficacement dans le con–
        
        
          cert e u r op é e n en d é t e r m i n a n t une ac–
        
        
          tion commune , sereine et pacificatrice,
        
        
          inspirée de ces principes;
        
        
          Que, sans troubler l'assiette
        
        
          de
        
        
          l'Orient ottoman, pour ne pas exciter
        
        
          les jalousies et les ambitions des gran–
        
        
          des puissances, soient a s s u r é s à l a M a –
        
        
          cédoine les bénéfices de l'ordre et de
        
        
          la paix.
        
        
          
            Pour le Comité :
          
        
        
          E . - T .
        
        
          M O N I T A ,
        
        
          président. —
        
        
          GRAZIADIO A S C O L I ,
        
        
          sénateur du
        
        
          royaume. — Professeur
        
        
          F R A N -
        
        
          CESCO ANGIOLINI,
        
        
          conseiller mu–
        
        
          nicipal.
        
        
          
            —
          
        
        
          G . - A .
        
        
          BIANCHI,
        
        
          du
        
        
          
            Corrierre
          
        
        
          
            délia Sera.
          
        
        
          —
        
        
          Avv.
        
        
          *
        
        
          GIUSEPPE BOLOGNESI,
        
        
          publiciste.
        
        
          —
        
        
          Dott.
        
        
          G . C A L V I ,
        
        
          de la
        
        
          
            Vita
          
        
        
          
            Internationale.
          
        
        
          Avv .
        
        
          INNOCENZO
        
        
          C A P P A ,
        
        
          directeur de
        
        
          
            l'Italia del
          
        
        
          
            Popolo.
          
        
        
          —
        
        
          Ing.
        
        
          L U I G I DE A N -
        
        
          DREIS,
        
        
          député. — Avv .
        
        
          L U I G I
        
        
          MA J N O ,
        
        
          député. — Avv.
        
        
          G I O –
        
        
          VANNI M I C E L I ,
        
        
          publiciste. — Dott.
        
        
          GIUSEPPE P I NA R D I ,
        
        
          publiciste. —
        
        
          M
        
        
          m e
        
        
          ALESSANDRINA R AV I Z Z A . •—
        
        
          Avv.
        
        
          C A R L O ROMUSSI,
        
        
          directeur
        
        
          
            del Secolo.
          
        
        
          E N MAC É DO I N E .
        
        
          
            —
          
        
        
          Par ordre de S. M . I.
        
        
          Abdul Hamid, tous les correspondants de
        
        
          journaux européens viennent d'être expul–
        
        
          sés de Macédoine, en sorte que la pacifica–
        
        
          tion par le massacre puisse s'accomplir en
        
        
          l'absence de tous témoins gênants. Mais
        
        
          les nouvelles antérieures à cette mesure
        
        
          administrative permettent de se faire une
        
        
          idée de ce qu'est la répression hamidienne
        
        
          par l'affaire de la Kruschewo. Les protesta–
        
        
          tions du premier ministre grec et les cor–
        
        
          respondances concordantes du
        
        
          
            Times
          
        
        
          et de
        
        
          la
        
        
          
            Frankfurter Zeitung,
          
        
        
          ainsi que les dé–
        
        
          pêches du
        
        
          
            Temps,
          
        
        
          établissent les faits à
        
        
          peu près ainsi, à quelques morts près. Les
        
        
          lo.ooo habitants de la ville étaient en
        
        
          grande partie des Valaques hellénisés.
        
        
          Lorsque les insurgés en prirent possession,
        
        
          ils brûlèrent le quartier turc ou mieux le
        
        
          quartier des casernes et des administrations
        
        
          publiques et soixante maisons helléno-va-
        
        
          laques furent atteintes par l'incendie, mais
        
        
          aucun habitant ne fut molesté ; on les in–
        
        
          vita seulement à se joindre aux bandes.
        
        
          Les Turcs reprirent la ville; ils détruisi–
        
        
          rent le petit quartier bulgare qui pouvait
        
        
          être miné, mais ils brûlèrent aussi 366 mai–
        
        
          sons helléno-valaques et tuèrent 44 habi–
        
        
          tants non bulgares. Après quoi, comme
        
        
          autrefois en Arménie, on voulut faire signer
        
        
          aux chefs de la ville une adresse au Sultan,
        
        
          rejetant tout sur les
        
        
          
            komitadjis
          
        
        
          et célébrant
        
        
          la mansuétude des troupes de Bahtiar-
        
        
          Pacha. Le docteur Nicolaki, hellène, qui
        
        
          n'avait pas voulu déposer dans le sens •
        
        
          agréable au gouvernement, fut assassiné.
        
        
          Et i l en fût à Armensko comme à Krus-
        
        
          chevo, selon le
        
        
          
            Times :
          
        
        
          11
        
        
          n'y avait pas d'insurgés dans le voisinage,
        
        
          la population du village consistant presque
        
        
          exclusivement en fidèles du patriarcat grec.
        
        
          Néanmoins les bachibouzoucks sont entrés
        
        
          dans le village et se sont mis à tirer sur les
        
        
          habitants. Les soldats n'ont pas tardé à suivre
        
        
          et un pillage général a eu lieu. Le métropolite
        
        
          grec avait engagé les paysans patriarchistes à
        
        
          ouvrir leurs portes aux Turcs, ils ont, en con–
        
        
          séquence, laissé pénétrer les Turcs dans leurs
        
        
          habitations, et ont été immédiatement pillés.
        
        
          Le butin fut emporté à quelque distance, puis
        
        
          le feu fut mis au village, et les soldats et les
        
        
          bachi-bouzoucks fusillèrent les habitants qui
        
        
          fuyaient les flammes. Beaucoup de ceux-ci ont
        
        
          péri dans l'incendie en cherchant à se dissi–
        
        
          muler.
        
        
          Les journaux bien pensants devraient
        
        
          réserver pour tes serviteurs d'Hamid un
        
        
          peu de la vertueuse indignation qui les
        
        
          anime contre « les brigands bulgares » et
        
        
          méditer le mémo r andum adressé aux gou–
        
        
          vernements d'Europe par les chefs de
        
        
          l'Organisation intérieure.
        
        
          Le mémo r andum rappelle que les Puis–
        
        
          sances, malgré l'appel qui leur fut adressé,
        
        
          le
        
        
          12
        
        
          août, n'ont pas fait de représentations
        
        
          à la Porte, au sujet de la méthode d'exter–
        
        
          mination employée contre les chrétiens
        
        
          pacifiques; quelques-unes d'entre elles,
        
        
          au contraire, ont fait des déclarations
        
        
          tendant à encourager les Turcs dans
        
        
          leur politique de massacre et de destruc–
        
        
          tion. Les soldats et les bachibouzouks
        
        
          appliquent ouvertement cette politique sous
        
        
          les ordres des autorités militaires. Le mé–
        
        
          morandum énumère ensuite trois villages
        
        
          brûlés ou pillés dans les quatre vilayets,
        
        
          village où la population était, sauf quelques
        
        
          communes mixtes, entièrement chrétienne.
        
        
          Dans le seul caza d'Okhrida, 37 villages ont
        
        
          été brûlés et 65.
        
        
          000
        
        
          personnes sont sans
        
        
          abri. La Turquie a été encouragée à exter–
        
        
          miner ainsi les chrétiens par les conseils
        
        
          des grandes puissances qui l'ont invitée à
        
        
          Fonds A.R.A.M