p r o g r è s ; les tailleurs font des v ê t eme n t s sur
mesure d'après le g o û t et la mode d'Europe,
des manteaux d'hiver, des robes de femme,
etc. Les jeunes lilles apprennent mainte–
nant à l'école la couture et là coupe ; i l y a
60
tailleurs.
Cordonniers.
—
Ils sont au nombre de
110;
ils font des chaussures en tout genre,
des bottes, des galoches, des bottines, des
souliers, des chaussons, etc.
Charpentiers.
—
Les charpentiers, qu i
sont en m ê m e temps menuisiers, fabri–
quent des portes de tout genre, des châssis
de fenêtres, des malles, des armoires, des
bureaux, des chaises de luxe, des tabourets,
des c a n a p é s , etc.; i l y a
8
patrons charpen–
tiers.
Orfèvrerie.
—
Ce mé t i e r est en grand
p r o g r è s ; i l y a en tout
14
orfèvres, qu i fa–
briquent des plats en or et en argent, des
coupes ciselées, des parures de femmes,
des c h a î n e s , des bagues, des bracelets, etc.;
de m ê m e ils savent éma i l l e r des épées, des
armes à feu, et font des dorures en tout
genre.
Horlogerie
—
Il y a
6
horlogers, qu i font
des r é p a r a t i o n s de montres et de pendules,
et en font aussi le commerce.
Chaudronnerie.
—
L e succès et l a pros–
périté de ce métier vont en d imi n u a n t , car
on emploie g é n é r a l eme n t aujourd'hui des
objets en porcelaine ou en z i n c ; i l y a en
tout
25
chaudronniers, q u i fabriquent de
jolis vases en cuivre, des chaudrons, des
assiettes, des cuvettes, des plateaux, des
vases à eau, des poêles.
Elameurs.
—
Les é t ame u r s sont au
nombre de douze ; ils r é p a r e n t et é t ame n t
les objets en cuivre.
Ferblanterie.
—
L e mé t i e r de la ferblan–
terie est très prospère, la classe pauvre fai–
sant usage surtout des objets en fer blanc,
q u i sont bon m a r c h é ; i l y a
i 5
ferblantiers,
q u i fabriquent des ustensiles de cuisine,
des lampes, des lampions, des tuyaux, etc.
Fonderies.
—
C'est u nmé t i e r assez pros–
p è r e ; i l y a
4
fondeurs, q u i fabriquent des
chandeliers de fonte, des flambeaux, des
cassolettes, des robinets, des étriers, des
martelets; Khatchik D e u k m é d j i a n , ma î t r e
fondeur, par son propre travail et par des
efforts persévérants, est arrivé à occuper un
rang exceptionnel p a rmi ses confrères. I l
réussit à fabriquer, i l y a un mois, une
grande cloche en fonte pour l'église Sou r p
Nichait ; elle surpasse toutes celles des au–
tres églises à tous les points de vue ; ce qu i
est une preuve éclatante de l'habileté de
•
l'artisan dans son métier.
Poteries.
—
Il y a
4
patrons potiers, qu i
ont déjà de vastes fabriques o ù travaillent,
dans chacune,
4
o u
5
ouvriers en moyenne;
ils fabriquent des pots, des cruches, des
pots à eau, d ' é n o r me s jarres, et aussi des
tuiles, des briques et des conduites d'eau.
Sucreries.
—
Il v a
2
fabricants de sucre–
ries; ils fabriquent des dragées et des bon–
bons p a r f umé s ; des « l oukoums », et
des confitures de tout genre.
Bouchers.
—
Il y a
i 5
bouchers, qu i
vendent de la viande de mou t on , de chèvre
et de bœuf. Ils n'ont pas g é n é r a l eme n t la
propreté exigée pour leur mé t i e r .
Marchands de vin.
—
Il y a
4 0
à
45
mar–
chands de v i n , q u i fabriquent du v i n et du
«
raki » et font le commerce des boissons
alcooliques de toutes sortes. Ces liquides,
qui sont nuisibles moralement et physique–
ment ont un débit extraordinaire; l'alcoo–
lisme prend des proportions regrettables
parmi notre population, et pour prendre
les devants de ce ma l , i l a fallu une inter–
vention é n e r g i q u e de notre Ré v é r e n d Père
«
l'aratchnorte ». A l'exemple de « l'arach-
norte » de Paperte, le père Daniel, avec
l'appui d u gouvernement pourrait mettre
un terme à l ' œu v r e destructive des mar–
chands de v i n et fermer un grand .nombre
de boutiques.
Cafés.
—
Il y a
35
cafés et
3
jardins pu –
blics où se r é u n i t une foule immense ; on y
joue aux dé s , aux cartes et au footbal, en y
consacrant m ê m e les heures d'occupation.
Il est inutile d ' é n um é r e r les dangers et les
maux qu i sont les c o n s é q u e n c e s i mm é d i a –
tes du jeu. Par c o n s é q u e n t , les gens raison–
nables doivent, dans leur propre intérêt, ne
pas s'adonner au jeu, comme aussi à l a
boisson, donnant ainsi le bon exemple à
son voisin.
Outre ces mé t i e r s , i l y a aussi ceux de l a
ma r é c h a l l e r i e , la sellerie, l a cuisine, l a
boulangerie, le corroyage, le cardage, l a
tapisserie, etc., qu i n'offrent pas un intérêt
manifeste, et dans lesquels les A r m é n i e n s
ne forment pas une catégorie distincte.
DOCUMENTS
Correspondance diplomatique sur les
affaires de Zeïtoun (Octobre 1895-
Avril 1896).
(
Livre Jaune de 18'J7).
(
SUITE;
N°
6 7 .
M . P . C A M B O N , amb a s s a d e u r de l a
R é p u b l i q u e f r a n ç a i s e à C o n s t a n t i –
n o p l e , à M . B E R T I I E L O T , m i n i s t r e
des affaires é t r a n g è r e s .
t'i'ra,
24
d é c e m b r e 189a.
Les i n s u r g é s a r m é n i e n s de Z e ï l o u n r é –
sistent encore. L e u r vallée est devenue le
refuge de lous les c h r é t i e n s de la r é g i o n
de Marache et d ' Al e x a nd r e l l c é c h a p p é s
aux massacres. L e j o u r o ù , faute d'appro-
visionnemenls, les i n s u r g é s mettront bas
les aunes, une population de 30.(M)0 à
40.(100
â m e s , dont 4.000 à peine forment
l ' a rmé e de l'insurrection, sera livrée à lous
les e x c è s d M vainqueur.
La Poi'le u l'ail r é c emn i e n l aux ambas–
sades des c ommun i c a t i on s d ' a p r è s les–
quelles les habitants de Ze ï t o u n s o mm é s
tle se rendre avec promesse d ' un Iraile-
mr n l é q u i t a b l e , auraient refusé -faute de
confiance dans les promesses des a u t o r i t é s
turques.
Les patriarches, a r m é n i e n , g r é g o r i e n et
catholique ont r é c l amé noire interven–
tion pour é v i t e r une catastrophe san–
glante.
,
Le s ambassadeurs, r é u n i s aujourd'hui,
sonl lombes d'accord pour demander à
leurs gouvernements l'autorisation d'offrir
leurs bons offices à l a P o r t e ' e l de l u i con–
seiller amicalement île les accepter en vue
do r é t a b l i r la paix.
Celle intervention officieuse servirait l a
Porte qu i ne voil pas sans a p p r é h e n s i o n
durer la r é s i s t a n c e et elle serait accueillie
avec reconnaissance par la population
c h r é t i e n n e .
No s consuls à A l e p ou leurs d é l é g u é s
pourraient au besoin se rendre sur les
lieux pour amener une capitulation accep–
table el en assurer l ' e x é c u t i o n .
Je serais o b l i g é à Vo i r e Excellence de
me donner d'urgence l'autorisai ion d'agir
dans ce sens avec tous mes c o l l è g u e s
P .
C
.
AMBO.N.
N°
6 8 .
M .
B E R T H E L O T , M i n i s t r e des Affaires
é t r a n g è r e s , à M . P . C A M B O N , Am b a s –
s adeu r de l a R é p u b l i q u e f r a n ç a i s e à
C o n s t a n t i n o p l e .
Paris, le
24
d é c e m b r e
1895.
Je veux espérer avec vous que l a Porte
saura comprendre combien l'intervention
officieuse des Ambassadeurs au sujet de
Z e ï t o u n serait favorable à ses intérêts en
p r é v e n a n t une catastrophe d ' où pourraient
sortir de nouvelles et graves complications.
Je vous autorise donc à agir d'accord
avec vos collègues a u p r è s de l a Porte dans
le sens que vous m'avez i n d i q u é .
B E R T H E L O T .
A suivre.)
7
Vient cle paraître :
Nouveau Dictionnaire illustré
français-arménien
Par Guy de LUS1GNAN
Deux forts volumes de 1,060 et 816 par/es.
5 0
f r .
Chez
l'Auteur:
108,
Avenue de Neuiily (Heuilly-sur-Seine).
Le Secrétaire-Gérant
:
J E A N L O N G U E T .
Fonds A.R.A.M