toutes ces vérités. Mais, grâce à Dieu, Voire
dévoué sujet, ayant le Iront pur et clair
devant Dieu et devant Mahomet, sa fidélité
envers Votre Majesté é t a n t à toute é p r e u v e ,
et préférant mille lois
à
ses intérêts et à sa
vie même , l'accomplissement de son devoir
sacré patriotique, j ' a i tenu à dire
à
Votre
Majesté toutes ces vérités et terribles événe–
ments qui s'approchent
à
pas de g é a n t s de
notre Empire.
Ces flatteurs ignorants qui vous entourent
et vous disent qu'ils sont prêts à sacrifier
leur vie,
à
verser leur sang pour Votre
Majesté, ne sont autre chose que des char–
latans. Car la fidélité
à
Son Souverain ne
peut être prouvée qu'en montrant de la fidé–
lité envers son pays qui est l'âme et le corps
du Souverain. Et, pour que cette fidélité soit
considérée sincère, h o n n ê t e et digne de foi,
il faut faire le sacrifice de soi-même pour le
salut de son pays qui est confié
à
son Ro i .
Votre dévoué serviteur, quoique encore
jeune n'étant âgé que de trente ans, a vu
blanchir ses cheveux par suite des soucis,
des occupations et des études faites sur les
affaires politiques de l'État.
Dans le temps, ayant été n o mm é en com–
pagnie de mon père agent d'affaires poli–
tiques dans la plus grande partie de la Tu r –
quie d'Asie et presque dans tous les pays, et
quelquefois même dans les parties les plus
délicates de la Turquie d'Europe, je suis
à
même de comprendre l'importance et le
danger de l'insurrection qui se p r é p a r e sur
ce territoire. L a grandeur de ce péril est
plus considérable que Votre Majesté ne peut
le s o u p ç o n n e r . Je ne crois pas que les rap–
ports présentés par Haliz et S a a d é d d i n e
Pachas soient suffisants pour d é t o u r n e r le
danger. Néanmoins, ma l g r é tonte l'insulli-
Sânce
de ces réformes présentées dans les
susdits rapports, j ' a i la ferme conviction que
certaines gens de votre entourage, trop
jeunes et trop ignorants pour pouvoir com–
prendre l'importance de ces é v é n eme n t s ,
vous emp ê c h e r o n t de faire exécuter entière–
ment ces réformes prescrites, arguant de
leur •fidélité et croyant fermement parce fait
rendre service à leur pays. Ceci donnera la
force et fournira l'occasion à d'autres plus
mé c h a n t s de vouloir en emp ê c h e r totalement
l'exécution. Il est d'une nécessité absolue
que, si on veut sauver la Turquie d'Europe,
il faut commencer
à
faire des réformes admi –
nistratives en Albanie.
11
y en a qui vous conseilleront actuel–
lement de ne pas froisser les Albanais.
Si Votre Majesté les écoutait et, voulant
sauvegarder la liberté des Albanais, ne vou–
lait pas faire introduire les réformes s é –
rieuses, afin d'éviter l'insurrection "qui se
p r é p a r é en Macédoine ; sans aucun doute,
l'année prochaine, les puissances euro–
p é e n n e s vous p r é s e n t e r a i e n t une note
identique à celle p r é s e n t é e autrefois pour la
Crête, ayant pour but la formation de la
Macédoine et l'Albanie en Principauté. 0
mon Souverain, pour l'amour de Dieu et du
Prophète, prenez en pitié le sort de cette
nation et de cet Empire qui a été conquis
par tant de sang
Avant qu'il soit trop
tard et que le pays soit perdu, ordonnez
l'application des réformes nécessaires en
Albanie et dans tout le pays de la Turquie
d'Europe
Sauvez votre pays du malheur
certain qui approche
et que le Dieu Tout-
Puissant vous vienne en aide et couronne
alors d'un plein succès vos efforts.
Majesté, grâce à votre haute intelligence
et capacité, vous pourriez sauver votre em–
pire et notre patrie, si vous n'écoutiez pas si
souvent les conseils des coquins et des ca–
nailles qui vous entourent. J'ai le grand
regret de dire librement, clairement et sans
aucune crainte à Votre Majesté que le cinq
pour cent à peine de votre entourage est
h o n n ê t e et loyal ; et que tout le reste n'est,
comme j
'
ai
eu l'honneur de l'exposer précé–
demment et à plusieurs reprises, qu'une
masse d'intrigants p o s s é d a n t toutes les
mauvaises qualités possibles et imaginables,
et qui ne reculeront pas de vendre leur pays,
nation et religion, pour une poignée d'or.
Sire, Dieu tout puissant a dit : «
Ne vous
espionnez pas les uns les autres ».
Ne pas
obéir à ce commnadement divin, c'est s'atti–
rer sur soi-même le courroux et la punition
du ciel; m ê m e les rois ne peuvent y échapper.
Une puissance ne peut vivre qu'avec la jus–
tice. Regardez comme exemple les nations
e u r o p é e n n e s ; mais elles ne peuvent pas
vivre avec l'injustice et la c r u a u t é : Des
milliers de faits le prouvent.
Le Secrétaire-Gérant
:
J E A N L O N G U E T .
L'Emmancipalrice
(
Imprimerie), rue de Pondichéry, 3. Paris.
Ed. GAUTHIER,
Administrateur-délégué.
(
Syndiqués en commandite généralisée.)
L I R E l es J3roch.uures pub l i é e s
P A R
L 'UNION DES ÉTUDIANTS ARMÉNIENS D ' EUROPE
A . V A N D A L (de l 'Académi e Fr ança i se ) :
Les Arméniens et la Réforme de la Turquie.
E . B E R N S T E I N (dépu t é au Reischtag) :
Die Leiden des Armenischen Volkes und die Pflichten Europas.
F R A N C I S D E P R E S S E N S É (député' à la Chambre française) :
L'Arménie et la Macédoine .
G E O R G B R A N D È S :
Arménien und Europa.
I L S E F R A P A N :
Fin* Arménien und Mazedonien
Tr aduc t i on allemande des discours p r o n o n c é s au meeting du Ch â t e a u - d ' E a u , par M M . :
D ' E S T O U R N E L L E S D E C O N S T A N T , D E N Y S C O C H I N , F R A N C I S D E P R E S S E N S É ,
J AURÈ S , L E R O L L E (déput és à la Chambre française).
A vec une préface de la
traductrice.
Fonds A.R.A.M