civilisé, mais qu i n'a point de goû t pour
        
        
          le militarisme, bien qu'il sache se dé–
        
        
          fendre quand il le peut, comme à
        
        
          Zeïtoun : les marchands allemands ne
        
        
          lui vendront n i fusils, ni canons, ni c u i –
        
        
          rassés ; mais l'agriculture et le c om–
        
        
          merce y sont en honneur, Des écoles
        
        
          nombreuses ont été fondées en A r mé –
        
        
          nie, plusieurs par' des allemands, et les
        
        
          œu v r e s classiques allemandes ont été
        
        
          traduites en langue a r mé n i e n n e . Quant
        
        
          à la littérature a r mé n i e n n e e l l e -même ,
        
        
          M
        
        
          m e
        
        
          Use Fr apan la fait c o n n a î t r e à ses
        
        
          auditeurs par la lecture de quelques
        
        
          po ème s choisis.
        
        
          Peut-on, contrairement aux engage–
        
        
          ments solennels des traités laisser sup–
        
        
          primer un tel peuple par la barbarie
        
        
          ottomane ? Même pour les gens pra–
        
        
          tiques et point sentimentaux, il y au–
        
        
          rait lieu d'intervenir en sa faveur :
        
        
          est-ce qu'un peuple mi s é r a b l e peut
        
        
          acheter des marchandises e u r o p é e n n e s ?
        
        
          N i le T u r c paresseux, ni le Ku r de p i l –
        
        
          lard n ' a c h è t e r o n t rien aux marchands
        
        
          allemands.
        
        
          Cette intervention est possible., sans
        
        
          guerre, mais par une pression concertée
        
        
          de l'Europe pour arracher au Sultan
        
        
          les réformes promises, au lieu de
        
        
          continuer à l u i t émo i g n e r de l'amitié
        
        
          comme le font encore certains mo –
        
        
          narques d'Europe. A Paris, le i5 février,
        
        
          une immense manifestation où par–
        
        
          l è r en t des hommes politiques de tous
        
        
          les partis, m o m e n t a n é m e n t réconciliés,
        
        
          a voté une r é s o l u t i on en ce sens. Que
        
        
          fait l'Allemagne, appelée par Maeter–
        
        
          l i n c k , la conscience de l'Europe? Bebel
        
        
          et Bernstein ont porté la question au
        
        
          Reichstag. Mais i l faut créer en A l l e –
        
        
          magne une agitation plus vaste : les
        
        
          malheureux A rmé n i e n s tendent leurs
        
        
          regards vers l'Allemagne : ils e s pè r en t
        
        
          toujours que le traité de Berlin devien–
        
        
          dra une réalité.
        
        
          U n ordre du jour fut voté à l'una–
        
        
          n imi t é exprimant une profonde i n d i –
        
        
          gnation contre les atrocités a r mé –
        
        
          niennes et par lequel les assistants
        
        
          s'engagent à provoquer dans la me–
        
        
          sure de leur force un changement à
        
        
          cette situation sur les bases du traité de
        
        
          Be r l i n .
        
        
          Dans l'assemblée se trouvaient des
        
        
          personnes qui avaient vécu en A r m é –
        
        
          nie et qui c o n f i rmè r e n t toutes les pa–
        
        
          roles de M
        
        
          m e
        
        
          Use Fr apan , entre autres,
        
        
          une garde-malade allemande qui avait
        
        
          été à Marash et qu i vint dire à la confé–
        
        
          rencière : « Les faits sont encore plus
        
        
          cruels que vous ne l'avez dit; et vous
        
        
          auriez dû ajouter que les A r mé n i e n s
        
        
          sont des gens qu ' i l faut aimer et res–
        
        
          pecter. Mo i je donnerai ma vie pour
        
        
          eux ! »
        
        
          M
        
        
          m e
        
        
          Use Frapan avait, dans une lettre
        
        
          adressée à la
        
        
          
            Zukunft
          
        
        
          de Be r l i n , i n –
        
        
          d i qu é déjà é n e r g i q u eme n t quel doit
        
        
          être le rôle de l'Allemagne dans la ques–
        
        
          tion a r mé n i e n n e . Vo i c i la conclusion
        
        
          de cette lettre :
        
        
          L'Allemagne aussi doit protester; i l doit, en
        
        
          Allemagne aussi, se former un haut tribunal où
        
        
          disparaîtraient toutes les . distinctions de parti
        
        
          pour agir contre la honte de ce temps.
        
        
          L'empereur est l'empereur, mais il n'est pas
        
        
          le maître de la conscience allemande.
        
        
          Une ligue allemande pour l'Arfnénie et la
        
        
          Macédoine : voilà ce qu'exigent l'honneur alle–
        
        
          ma n d , la conscience allemande, la civilisation
        
        
          et la solidarité humaine.
        
        
          
            En Italie.
          
        
        
          
            ^
          
        
        
          Le
        
        
          21
        
        
          ma i , à l'université populaire
        
        
          de Mi l a n , a eu lieu une nouvelle confé–
        
        
          rence de M . M . Ar d u i n o , du Comi t é
        
        
          milanais.
        
        
          Le
        
        
          7
        
        
          j u i n , comices à Valenza, L e -
        
        
          gnano et Busto A r i z i o . Nous en ren–
        
        
          drons compte dans le prochain nu –
        
        
          mé r o .
        
        
          L a
        
        
          
            Fraternité
          
        
        
          
            ouvrière
          
        
        
          de Lu ç c a ,
        
        
          le
        
        
          24
        
        
          ma i , a adressé au Comi t é mi l a –
        
        
          nais la motion suivante :
        
        
          Le Conseil directeur de l'association, sur l'in–
        
        
          vitation de la
        
        
          
            Societa Internationale
          
        
        
          
            par la
          
        
        
          
            Pace-Unione
          
        
        
          
            Lombarda.
          
        
        
          
            —
          
        
        
          
            Comitato
          
        
        
          
            Pro-
          
        
        
          
            armenia e Macedonia :
          
        
        
          Décide d'adhérer à l'action commencée par
        
        
          ce Comité pour agiter l'opinion publique en
        
        
          faveur des droits sacrés des nationalités;
        
        
          Et d'inviter le député de la circonscription à
        
        
          persuader au gouvernement italien qu'il est né–
        
        
          cessaire d'adopter une politique nationale, des–
        
        
          tinée à obliger le gouvernement turc à exécuter
        
        
          les réformes promises pour empêcher les dé–
        
        
          sastres plus graves résultant d'une révolte inté–
        
        
          rieure et d'une intervention armée des puis–
        
        
          sances.
        
        
          
            Le
          
        
        
          
            Président,
          
        
        
          G. IARDELLO.
        
        
          U n meeting aura lieu prochainement
        
        
          à N a p l e s ; trente conseillers mun i c i paux
        
        
          ont d o n n é leur a d h é s i o n . Le d é pu t é
        
        
          Mirabelli y prendra la parole.
        
        
          Dans son n um é r o du i5 ma i , la
        
        
          
            Chronache
          
        
        
          
            délia
          
        
        
          
            Civilia
          
        
        
          
            Elleno-La-
          
        
        
          
            tina
          
        
        
          publie i n t é g r a l eme n t le beau dis–
        
        
          cours p r o n o n c é au Comice de Rome par
        
        
          Angelo de Gubernatis. Celui-ci, ap r è s
        
        
          avoir mo n t r é le rôle c on s i d é r a b l e joué
        
        
          par les A r mé n i e n s dans l ' an t i qu i t é et au
        
        
          moyen âge, ap r è s avoir é n umé r é les
        
        
          plus illustres A r mé n i e n s de notre temps
        
        
          et lu des po ème s (chants d ' émi g r é s ,
        
        
          chants guerriers de Ze ï t oun ) conclut en
        
        
          ces termes :
        
        
          «
        
        
          Pou r le moment, et peut-être pour
        
        
          longtemps encore, les A rmé n i e n s ne
        
        
          demandent pas et ne demanderont pas
        
        
          à se reconstituer en un état i nd é p e n –
        
        
          dant. Pou r le p r é s en t , ils se contente–
        
        
          raient de vivre en paix avec leurs biens,
        
        
          avec leurs femmes, avec leur âme .
        
        
          Vrais nobles d'une race antique, ils
        
        
          aiment leurs traditions et les d é f e nd e n t ;
        
        
          ardents patriotes, ilsadorent leurs mon –
        
        
          tagnes. Ils se sentent forts et ne veulent
        
        
          plier leur cou à aucune servitude; ils
        
        
          portent encore en eux la primitive
        
        
          flamme p r omé t h é e n n e de leur l um i –
        
        
          neuse divinité arienne, r a l l umé e au
        
        
          zèle de leur grand saint l'Illuminateur.
        
        
          Cette grande flamme bienfaisante a
        
        
          besoin de se r é p a n d r e et de se pro–
        
        
          pager pour se confondre avec la l u –
        
        
          mi è r e de notre civilisation.
        
        
          «
        
        
          L ' un i t é politique pourra peut-être
        
        
          un jour dans la dislocation fatale des
        
        
          grands empires, lors de la r é s u r r e c t i on
        
        
          des peuples librement confédérés, de–
        
        
          venir une nouvelle nécessité historique
        
        
          et créer un centre vivant pour un nou–
        
        
          vel et puissant organisme oriental.
        
        
          «
        
        
          Mais aujourd'hui, les A r mé n i e n s
        
        
          n'ont pas de si grands rêves, et ce peu
        
        
          qu'ils dé s i r en t , nous le demandons pour
        
        
          eux à haute voix.
        
        
          «
        
        
          Il leur suffit de reconstituer dans
        
        
          des gouvernements humains leur un i t é
        
        
          spirituelle. Mais qu'un barbare bachi-
        
        
          bouzouk kurde, qu ' un ignorant zaptieh
        
        
          de Stamboul doive être encore l'arbitre
        
        
          aveugle et brutal d'un peuple intelli–
        
        
          gent, non, non cela ne peut être plus
        
        
          longtemps toléré. »
        
        
          P . A .
        
        
          
            Nouvelles d'Orient
          
        
        
          L A TUERIE DE BELGRADE.
        
        
          
            —
          
        
        
          U n complot
        
        
          militaire, e x é c u t é a v e c la plus hideuse sauva–
        
        
          gerie, a s u p p r i m é la dynastie des Obreno-
        
        
          vitch ; le roi Alexandre, la reine Draga et
        
        
          ses frères et plusieurs ministres ont été i mp i –
        
        
          toyablement massacrés. Il est impossible de
        
        
          prévoir les c o n s é q u e n c e s d'un tel é v é n eme n t
        
        
          et de présager si le roi probable de Serbie, le
        
        
          prince Pierre Karageorgevitch se souviendra
        
        
          q u ' i l fut, voilà t a n t ô t trente ans, l'un des
        
        
          premiers chefs de l'insurrection en Bosnie-
        
        
          He r z é g o v i n e .
        
        
          Fonds A.R.A.M