Liste nominative des Prisonniers politiques Arméniens
NOMS
Stépàn
MOUCHMOULIAN . .
T h a t é o s AVÉDIAN
Va r t é r è s FERMANIAN . . .
A r m é n a g GARIJNIAN. . . .
Ag o f KHAYÉ B I AN
K r i k o r YALDIZDJIAN. . . .
Ë r é v o um GAZMADJIAN . .
A l i k s s a n MALHANDIAN . .
A r d a c h è s ANTIKADJIAN . .
Ch a bouh SÉROVPIAN . . .
Ag o p LANPAZIAN
O h a n n è s CIIAMLIAN . . .
A r c h a k MARDAZANIAN . .
Na h r am
. .
Ov a g h im ATGHIKGENZIAN .
Kassbar
Mc l k o n
L é o n
T h a t é o s
Khatchik ELLOUKIIIAN . .
Ké v o r k KHATZAKHIAN. . .
L é o n
. . .
Ar o u t i o n
. . .
Mourad
. . .
O h a n n è s TIRIAN
S t é p a n
K l o r e n
M i l i r a n
HAMAMDJIAN . . .
L I E U X
de
N A I S S A N C E
ARRÊTS
Sivas.
de mort.
Ma r z o u a n .
E r z r o um .
Constantinople.
Détention perpétuelle dans une enceinte fortifiée.
Ar s s l a n b e g .
\
10
ans.
Co n s l a n l i n o p l e .
Ar s s l a nb e g .
10 —
Adapazar.
10
10 —
Constantinople.
Détention perpétuelle dans une enceinte fortifiée.
C é s a r é e .
Fa t n a ( T r é b i z o n d e ) .
P a l o u .
K h i g h i .
Constantinople.
Rodosto.
Constantinople.
Mo u s c h .
Rodosto.
Constantinople.
5
ans.
L I E U X
de
D É T E N T I O N
Constantinople.
Sinope.
Constantinople.
T r i p o l i de Syrie.
S t - J e an - d ' Ac r e .
P r i s o n de Bodroutn.
T r i p o l i de Syrie
Sinope.
Depuis l'époque de
l'arrestation
jusqu'à aujourd'hui
ans.
9
ans.
9 —
10 —
13 —
4
mois
4 —
4 —
2
2
2
2
2
5
6
3
4
6
G
5
6
2/3.
1/2.
5
5
5
6
6
6
4
2/3.
2/3.
1/2.
L e d i s c o u r s d u D o c t e u r J . - L o r i s Mélikoff
A U C O M I C E D E R O M E
Nous nous sommes i mp o s é , en ce
journal, de n'engager aucune p o l émi q u e
avec aucun de ceux qui protestent et
luttent contre le r é g ime hamidien.
Mais i l advient parfois que des adver–
saires officiels de la Rète empruntent
le langage des valis et des valets impé–
riaux et qu'ils emploient, par exemple,
les propres arguments d ' Hi lmi - Pa c h a
parlant à un journaliste français plein
d'une bonne volonté s i ngu l i è r e pour le
Sultan.
Au Comice de Rome, le professeur
Sergi, p r é s i d e n t , inaugura la s é a n c e
par une allocution où se trouvent ces
paroles :
Le temps est venu de réclamer la libéra–
tion de l'Arménie et de la Macédoine. Mais
celte délivrance ne peut venir de celui qui
persécute les Juifs et qui a privé les F i n –
landais de leur liberté.
(
Applaudissemenls).
Elle doit venir de nous qui avons conquis
au prix de notre sang la liberté et l'indé–
pendance et qui avons l'honneur de n'avoir
pas livré Michel Golz à la vengeance de la
tyrannie russe.
(
Applaudissemenls
prolongés;
cris de :
A bas la Russie.)
Cependant les auxiliaires inattendus
de S. M . I. se plaisent à d é n a t u r e r le
sens et la p o r t é e de manifestations
comme celles de Paris et de Rome, et
s'imaginent ou feignent de s'imaginer
que les A rmé n i e n s et leurs amis d ' Eu –
rope favorisent une intrigue russe, de
même que M . Gabriel Ilanotaux et les
journalistes français à la solde de Y l d i z
d é n o n ç a i e n t n a g u è r e les môme s per–
sonnes comme favorisant une intrigue
anglaise.
Nous estimons donc p a r t i c u l i è r eme n t
utile de publier i n t é g r a l eme n t le dis–
cours p r o n o n c é à Rome , le 21 mai, par
le D
1
'
J ean -Lo r i s Mélikoff, d'origine
a rmé n i e n n e russe, citoyen français.
(
P- Q0 -
MFSDAMES et MESSIEURS,
Je regrette de ne pouvoir m'adresscr à vous
en italien et i l me faudra même solliciter
votre indulgence pour mon
français
appris,
je ne sais comment, au cours de mes é t u d e s
scientifiques. J'ai pour ces deux langues, qui
ont exprimé tour à tour dans sa noblesse et
sa grâce la pensée des nations latines, une
admiration sans égale. Mais cette admiration
est faite do respect et de crainte car je nie
sens inhabile a les manier etc'esl par la sin–
cérité de mon émotion et de ma reconnais–
sance que j ' e s p è r e me l'aire comprendre de
vous.
Et comment ne serais-jc pas ému en l'ace
de celte réunion imposai.te et magnifique,
qui apporte à ma patrie lointaine le témoi–
gnage de sa sympathie < I. de son généiciix
appui.
L'Arménie, enfermée derrière ses hautes
montagnes, enserrée comme dans une i m –
mense forteresse naturelle, qui la livre d é –
s a rmé e aux entreprises sanglantes du plus
féroce, du plus a t t a r d é des despolismes, en–
tendra, cependant cette voix venue de loin,
cette voix douce et fortifiante de la coura–
geuse nation, qui lui vient en aide. E t c . Ile
voix serait celle de la plus ancienne, de la
plus puissante jadis des nations du monde,
aujourd'hui la plus jeune et la plus aelive
dans la floraison de sa renaissance.
Ouantaux c o n s é q u e n c e s de cel le belle ma–
nifestation, elles sont incalculables. Tout
d'abord j'en signale une qui a été prévue
par Gladstone avec une clairvoyance digue
Fonds A.R.A.M