A
A Leipzig et
à
Hambourg
Des r é u n i o n s importantes ont eu lieu
é g a l e m e n t en A l l ema g n e . No u s en ren–
drons compte dans le p r o c h a i n n u m é r o .
P . A .
LIRE :
La Vita Internazionale
R E V U E
B I - M E N S U E L L E
I L L U S T R É E
Directeur : E . - T . M o n e t a
Collaborateurs : L . TOLSTOÏ, G . Novicovv, E . D E
AMICIS, C. LOMBROSO, G . SERGI, A . LÔHIA, G . F E R R E H O ,
Y .
GUYOT,
M .
R A P I S A R D I ,
C .
R I C H E T ,
G .
A S C O L I ,
M . NlCEFORO, E . VlDARI, E .
M O R S E L L I , I. SlGHELE,
M . PILO,
etc.
R É DAC T I ON :
21,
Porltci SettrntrionaH,
Milan.
A B O N N E M E N T S : Italie, 10 francs; autres pays,
15
francs ; un numt'ro, 0 fr. 50.
Nouvelles d'Orient
E N MA C É D O I N E .
Chaque j ou r , des en–
gagements partiels ont lieu entre les ban–
des el les Iloupes turques el, m a l g r é le
ruineux d é p l o i eme n t des forces militaires,
il n'y a pas de signe que l'insurrection ma–
c é d o n i e n n e soit é c r a s é e . Cependant, de
nombreux convois d'exilés partent pour
l'Anatolie et la Tripolitaine, et à S a l o n i –
que les prisons de Ka n l a -De r é et les case–
mates des Sept-Tours sont devenues trop
petites, si bien qu'on a construit des bara–
quements s u p p l é m e n t a i r e s . P e u t - ê t r e le
nouveau cabinet bulgare, affranchi des i n –
fluences russe et autrichienne, tentera-t-il
un arrangement direct avec la Tu r q u i e ,
e x é c u t a n t ainsi dans une certaine mesure
le programme de Dellcheff p u b l i é ces jours
derniers.
V o i c i pour les optimistes une d é p ê c h e
entre cent :
Bruxelles, 28 mai.
L a Ligue des Droits de l'Homme vient de recevoir
les renseignements suivants :
Le 15 courant, huit réfugiés chrétiens, voulant fran–
chir la frontière turco-bulgare, furent tués par les au–
torités turques.
Le 16 courant, d i x détenus chrétiens, de la prison
de Razlog, envoyés en exil, furent a s s o mm é s en route
par leurs guides, les gendarmes, près de Cimitly. Le
même jour, un groupe de loi) prisonniers chrétiens de
Sorua-Djoumaia, enchaînés, disparurent dans le trajet
de leur déportation. Il en est de m ê m e dans toute l'ag–
glomération : tout chrétien ayant plus de quatorze ans
disparaît dans les vastes prisons turques.
Le 19 courant, les autorités turques, de Bibra, per–
quisitionnèrent la maison des deux mai treS'd'école
Arseni Alexieff et Peter Alexieff ; au cours de la per–
quisition, les
autorités
aperçurent un
vélocipède
qu'elles prirent pour une machine de dynamite, et,
sans toucher à cet appareil infernal, les autorit s scel–
lèrent le domicile et e m p r i s o n n è r e n t les « dynami-
tards ».
L E SULTAN ET LES DIGNITAIRES ARMÉNIENS.
On lit dans les j ou r n a ux turcs du 23 mai :
S. M , I. le Sultan vient de donner à la c o mm u n a u t é
a r m é n i e n n e une nouvelle preuve de sa haute bienveil–
lance.
Le Souverain, appréciant les services rendus au
pays par les membres des deux conseils du patriarcat,
a conféré les hautes distinctions suivantes :
L a plaque en brillants de l'ordre du Medjidié à S. E .
Gabriel effendi Norrdounghiam, conseiller légiste à la
Sublime Porte, membre du Conseil laïque du patriar–
cat.
Le grand cordon du Medjidié à K r i c o r effendi K a r a -
gheuzian, banquier, membre du m ê m e Conseil.
L a deuxième classe de l'ordre de l'Osmanié à Dikran
effendi Youssoufian, conseiller à la Cour d'appel, et à
Dikran effendi Dernersesian, membre du Conseil de la
préfecture de la ville, membre du Conseil laïque.
Les médailles d'or et d'argent de ITmtiaz à S. E .
Zareh Dilber effendi, conseiller d'Etat, membre du
Conseil laïque.
L a deuxième classe du Medjidié aux archevêques
K . Ohannessian et V . Maugouni, président et vice-
président du Conseil ecclésiastique.
Les appointements de S. E . K r i k o r effendi Hederian,
conseiller à la Cour des Comptes, membre du Conseil
laïque, ont été a u g m e n t é s .
S. B . M g r Ormanian, patriarche, s'est rendu hier au
palais impérial pour présenter l'expression des senti–
ments de dévouement du peuple arménien pour le nou–
veau t é m o i g n a g e de bienveillance impérial dont la
c o mm u n a u t é vient d'être l'objet.
No u s croyons savoir que ces i g n om i –
nieuses d é c o r a t i o n s ont été d o n n é e s à la
suite d'une entrevue plus que vive entre
H a m i d , le Patriarche Orma n i a n et l ' E x a r –
que bulgare, qui avaient refusé avec é n e r –
gie de fulminer contre les perturbateurs
a r m é n i e n s et m a c é d o n i e n s . P o u r pun i r le
patriarche de sa r é s i s t a n c e , q u i l'honore,
le Sultan a a c c a b l é de ses faveurs de no–
tables A r m é n i e n s , dont quelques-uns seu–
lement sont dignes de son infamante s o l l i –
citude.
P RE S S E TURQUE.
Tou s les j o u r n a u x
turcs m è n e n t g r a nd bruit d'une entrevue
entre M . Delyanis, premier ministre grec
et M . Constans. Notre ambassadeur aurait
e x p r i m é « le d é g o û t de la F r a n c e et de
toutes les puissances e u r o p é e n n e s devant
les mé f a i t s barbares de quelques criminels
ennemis de la paix » et d é c l a r é
que
«
toutes les puissances a p p r é c i e n t les bons
r é s u l t a t s auxquels ont abouti les r é f o r me s
e n t r e p r i s î s par le gouvernement otto–
man. »
M . Constans est un ironiste de premier
ordre.
CONDAMNATION ET DÉCORATIONS.
D a p r è s
un rapport du p r ocu r eu r i mp é r i a l de la
C o u r d'appel de Constantinople, le n o mm é
Ismail H a k k i , q u i avait été a c c u s é comme
perturbateur, vient d ' ê t r e j u g é par d é f a u t .
Il a été c o n f i rmé , au cours du jugement,
que I sma ï l H a k k i s'était enfui en Egyp t e
et de là à A t h è n e s o ù i l avait fait des pu–
blications subversives. L a C o u r criminelle
l'a c o n d a m n é à la d é t e n t i o n p e r p é t u e l l e
dans une enceinte fortifiée, à la perte de
ses droits civiques et à la confiscation de ses
biens.
Les j o u r n a u x turcs, du 15 mai, enregis–
trent les d é c o r a t i o n s suivantes :
Ourre les décorations déjà annoncées, S. M . L le
Sultan a conféré les distinctions honorifiques suivantes
qui intéressent M . Chaumié, ou du moins sa famille et
quelques collaborateurs :
La
quatrième classe (officier)
de l'Osmanié, à
M . Jacques Chaumié, fils aîné du ministre de l'instruc–
tion publique de France.
L a troisième classe du Chéfakat, à M
m e
Jeanne
Chaumié, belle-fille du ministre.
La quatrième classe (officier) de l'Osmanié, au chef
adjoint de son cabinet.
La médaille de l'iftihar, à M . Jules Pichon, gardien
en chef au ministère de l'instruction publique.
E n 1896, lorsque contrairement à la pa–
role d o n n é e , sur le conseil de M . Ga b r i e l
Hano t aux , M . Ba r t h o u , ministre de l ' i n t é –
rieur, eut, fait a r r ê t e r à Marseille, lors de
leur d é b a r q u e m e n t , les A r m é n i e n s de la
Banque ottomane, une pluie de d é c o r a –
tions hamidiennes s'abattit sur la famille,
Ba r t hou et jusque sur les nourrices
d'icelle : celle faveur était a s s u r é m e n t m é –
ritée par l ' ém i n e n t service rendu à l a
Bê t e . On ne sait pas que M . C h a u m i é ait
aucun titre de ce genre à la bienveillance
i mp é r i a l e : i l faut donc croire que le Su l t a n
lui a, par pure et gratuite m é c h a n c e t é ,
infligé, à l u i , aux siens et à ses meilleurs
serviteurs, les regrettables marques de
son estime. Ca r i l faut é v i d e mm e n t consi–
d é r e r comme m e n s o n g è r e et diffamatoire
une note des j ou r n a ux turcs, en date du
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ma i , a p r è s avoir visité le parc d ' Y l d i z et
la manufacture de porcelaine, M . C h a u m i é
aurait dit « q u ' i l n'oublierait jamais cette
visite q u i l u i inspira u n grand sentiment
de reconnaissance et q u ' à son retour en
F r a n c e , i l en serait l ' i n t e r p r è t e devant
M . Lo u b e t ». L a seule reconnaissance que
puisse avoir M . C h a u m i é envers H a m i d ,
ce serait qu'ayant t é m é r a i r e m e n t affronté
l'Assassin dans son propre repaire, i l en
est sorti vivant.
P . Q .
DOCUME N T S
Le Rapport de Djayid bey sur l'Albanie
et" la Mace'doine
S U I T E
Les publications relatives à Votre Majesté
des journaux les plus importants d'Europe
et r e p r é s e n t a n t l'opinion publique; entr'au-
tres, l'article paru dans
Le Temps
du mardi
15
novembre 1898, si bien pris en c o n s i d é r a –
tion et lu attentivement, d émo n t r e que l'Eu–
rope vous tientpersonnellement responsable
d e j a mauvaise tournure que prennent les
affaires politiques intérieures et extérieures,
tournure prenant de jour en joui" un aspect
des plus néfaste et des plus dangereux, vu
la mauvaise administration des aflaires.
Fonds A.R.A.M