T R O I S I ÈME A N N É E .
        
        
          
            —
          
        
        
          N° 52.
        
        
          L e N u m é r o : France,
        
        
          
            40
          
        
        
          cent. — E t r ange r :
        
        
          
            50
          
        
        
          cent.
        
        
          25
        
        
          D É C E M B R E 1902.
        
        
          Pro Armenia
        
        
          
            R é d a c t e u r en Chef :
          
        
        
          Pierre QUI LLARD
        
        
          
            Adresser tout
          
        
        
          
            ce qui concerne la Direction
          
        
        
          
            à M. Pierre QU I L LARD
          
        
        
          lO, Rue ISTollet, Paris.
        
        
          A B O N N E M E N T S :
        
        
          France
        
        
          S »
        
        
          Etranger
        
        
          
            Î O »
          
        
        
          
            Paraissant le io et le 25 de chaque mois
          
        
        
          COMITÉ DE RÉDACTION :
        
        
          
            G. Clemenceau, Anatole France, Jean Jaurès
          
        
        
          
            Francis de Pressensé, E. de Roberty
          
        
        
          
            Secrétaire de r é d a c t i o n :
          
        
        
          Jean L O N G U E T
        
        
          A D M I N I S T R A T I O N :
        
        
          
            Rue Monsieur-le-Prince, 10
          
        
        
          P A R I S (6«)
        
        
          Le samedi, de II heures à midi.
        
        
          A B O N N E M E N T S :
        
        
          France
        
        
          ®
        
        
          Etranger
        
        
          
            Î O
          
        
        
          
            FKO Alf^I I : > I Y
          
        
        
          
            est en pente :
          
        
        
          A l
        
        
          
            '
          
        
        
          
            Administration,
          
        
        
          10,
        
        
          r. Monsieur-le-Prince;
        
        
          Chez
        
        
          
            Brasseur,
          
        
        
          Galeries de l'Odéon ;
        
        
          
            —
          
        
        
          
            Boulinier,
          
        
        
          19,
        
        
          boulevard Saint-Michel ;
        
        
          A la
        
        
          Société Nouvelle de Librairie,
        
        
          17,
        
        
          rue Cujas;
        
        
          A u
        
        
          
            Kiosque 23,
          
        
        
          boulevard des Italiens;
        
        
          
            —
          
        
        
          
            117,
          
        
        
          boulevard des Capucines;
        
        
          
            —
          
        
        
          
            27,
          
        
        
          boulevard Montmartre;
        
        
          Chez
        
        
          
            Blancard,
          
        
        
          à Marseille;
        
        
          
            —
          
        
        
          
            Cohen,
          
        
        
          à Montpellier;
        
        
          
            *
          
        
        
          
            imann,
          
        
        
          à Genève.
        
        
          S O M M A I R E :
        
        
          Les Conférences de Budapest. — L a Quinzaine : Dans
        
        
          les vilayets Turcs et au Caucase (PIERRE Q U I L L A R U ) .
        
        
          —
        
        
          Comment les puissances peuvent-elles intervenir
        
        
          en Orient
        
        
          (
        
        
          ANATOLE L E R O Y B E A U L I E U ,
        
        
          d'après
        
        
          
            l'Euro–
          
        
        
          
            péen).
          
        
        
          —
        
        
          U n rapport turc sur la situation intérieure
        
        
          du district de Djizré. —L e t t r e de V a n . — Nouvelles
        
        
          d'Orient : L a r-c'union de Vienne; E n M a c é d o i n e ; L a
        
        
          terreur policière; Mandats d'arrêt et condamnation.
        
        
          jl'.-O. i.
        
        
          
            —
          
        
        
          Variétés : Dikran D é r o y a n .
        
        
          
            Les Conférences de Budapest
          
        
        
          
            Le 14 Décembre, à Budapest, dans
          
        
        
          
            une des salles du Parlement, sur la
          
        
        
          
            convocation du député comte
          
        
        
          
            Eugène
          
        
        
          
            Zichg, l'illustre explorateur de l'Asie
          
        
        
          
            centrale, un certain nombre de députés
          
        
        
          
            hongrois les plus notables se réunirent
          
        
        
          
            pour
          
        
        
          
            entendre une conférence de
          
        
        
          
            M. Pierre Quillard,
          
        
        
          
            rédacteur en chef
          
        
        
          
            de
          
        
        
          P r oArme n i a ,
        
        
          
            sur la situation
          
        
        
          
            pré–
          
        
        
          
            sente des provinces arméniennes, et les
          
        
        
          
            efforts tentés en Europe pour venir en
          
        
        
          
            aide à ce peuple en voie de périr.
          
        
        
          
            Assistaient à cette conférence, les
          
        
        
          
            députés comte Albert Apponyi,
          
        
        
          
            prési–
          
        
        
          
            dent de la Chambre des députés, A. de
          
        
        
          
            Berzewiczy,
          
        
        
          
            ancien secrétaire
          
        
        
          
            d'Etat;
          
        
        
          
            baron Esnest Daniel, ancien ministre ;
          
        
        
          
            comte Alaar-Karatsonyi;
          
        
        
          
            GezaPap;
          
        
        
          
            Josel Veszi, directeur du
          
        
        
          Budapesti
        
        
          Naplo,
        
        
          
            etc., etc.
          
        
        
          
            Après une allocution du comte Eu–
          
        
        
          
            gène Zichg, qui présenta le
          
        
        
          
            conférencier
          
        
        
          
            et lut le texte de l'article LXI du traité
          
        
        
          
            de Berlin,
          
        
        
          
            M. Pierre
          
        
        
          
            Quillard a
          
        
        
          
            d'abord
          
        
        
          
            remercié ses auditeurs de
          
        
        
          
            l'avoir si cordialement
          
        
        
          
            invité à leur
          
        
        
          
            faire connaître des événements
          
        
        
          
            tragi–
          
        
        
          
            ques qui, pour le malheur du peuple
          
        
        
          
            arménien, ne sont jtas encore assez
          
        
        
          
            connus ; sachant combien la terre turque
          
        
        
          
            fut hospitalière aux réfugiés
          
        
        
          
            hongrois
          
        
        
          
            lors des luttes pour l'indépendance, il
          
        
        
          
            ne dira rien qui puisse choquer les
          
        
        
          
            sentiments traditionnels de la nation
          
        
        
          
            hongroise. Aussi bien est-il de l'intérêt
          
        
        
          
            bien entendu de la Turquie de respecter
          
        
        
          
            les traités qu'elle a signés.
          
        
        
          
            Puis les grands massacres et le « ré–
          
        
        
          
            gime normal » qui a succédé,
          
        
        
          
            furent
          
        
        
          
            exposés uniquement à l'aide de docu–
          
        
        
          
            ments diplomatiques et de rapports
          
        
        
          
            officiels, d'après les textes des Livres
          
        
        
          
            Bleus et Jaunes, conservés à la Biblio–
          
        
        
          
            thèque de la Chambre des Députés
          
        
        
          
            hongrois. (Notes collectives et des am–
          
        
        
          
            bassades après les massacres de Cons–
          
        
        
          
            tantinople en 1895 et 1896,
          
        
        
          
            rapports
          
        
        
          
            des consuls Fitz Maurice sur Orfa, et
          
        
        
          
            Meyrier, sur Diarbékir,
          
        
        
          
            dépêches de
          
        
        
          
            ATM. Paul Cambon et de la
          
        
        
          
            Boulinière
          
        
        
          
            sur le rôle et la responsabilité du Sul–
          
        
        
          
            tan.)
          
        
        
          
            M. Pierre Quillard
          
        
        
          
            prouva ensuite
          
        
        
          
            qu'il était possible d'interrompre et
          
        
        
          
            d'empêcher les massacres par divers
          
        
        
          
            exemples 'empruntés tant à l'époque de
          
        
        
          
            1894-1896
          
        
        
          
            qu'à la période la plus
          
        
        
          
            récente, où le youvernement
          
        
        
          
            français,
          
        
        
          
            sur la démarche de membres du Par–
          
        
        
          
            lement appartenant à tous les partis,
          
        
        
          
            montra une louable énergie.
          
        
        
          
            (
          
        
        
          
            Affaire
          
        
        
          
            d'Aïntab,
          
        
        
          
            interruption des massacres
          
        
        
          
            en 1901, envoi d'agents consulaires en
          
        
        
          
            1902.)
          
        
        
          
            Mais ce ne sont là que des
          
        
        
          
            palliatifs, et il n'y a de salut que dans
          
        
        
          
            l'application de l'article LXI du traité
          
        
        
          
            de Berlin, et cela dans l'intérêt de la
          
        
        
          
            Turquie elle-même, des Arméniens
          
        
        
          
            et de
          
        
        
          
            la plupart des puissances européennes :
          
        
        
          
            la prolongation de l'état actuel pourrait
          
        
        
          
            aboutir à une occupation russe,
          
        
        
          
            c'est-à-
          
        
        
          
            dire à un nouveau démembrement de
          
        
        
          
            l'empire ottoman, qui pourrait
          
        
        
          
            provo–
          
        
        
          
            quer une guerre. En constituant un
          
        
        
          
            Comité pour la défense des
          
        
        
          
            Arméniens,
          
        
        
          
            les députés hongrois feraient non seu–
          
        
        
          
            lement acte humanitaire, mais acte de
          
        
        
          
            bonne politique.
          
        
        
          
            Le comte Albert Apponyi prit en–
          
        
        
          
            suite la parole el déclara que de tels
          
        
        
          
            événements au seuil du vingtième
          
        
        
          
            siècle,
          
        
        
          
            étaient faits pour attrister
          
        
        
          
            profondé–
          
        
        
          
            ment tout homme de cœur et de cons–
          
        
        
          
            cience, à qui leur révélation
          
        
        
          
            imposait
          
        
        
          
            le devoir de ne s'en point
          
        
        
          
            désintéresser.
          
        
        
          
            ,
          
        
        
          
            II exprima le désir que l'opinion hon–
          
        
        
          
            groise s'associât aux efforts tentés en
          
        
        
          
            d'autres pays.
          
        
        
          
            Puis le député Josel Veszi
          
        
        
          
            proposa
          
        
        
          
            la convocation d'une nouvelle
          
        
        
          
            réunion,
          
        
        
          
            qui se tiendrait au Cercle des journa–
          
        
        
          
            listes.
          
        
        
          
            Cette réunion eut lieu en effet, le
          
        
        
          
            mardi 16 décembre, à quatre heures,
          
        
        
          
            en présence de nombreux
          
        
        
          
            journalistes,
          
        
        
          
            auxquels
          
        
        
          
            s'étaient joints les députés
          
        
        
          
            comte Euyène
          
        
        
          
            Zichg,
          
        
        
          
            baron
          
        
        
          
            Ernest
          
        
        
          
            Daniel, Louis Hemtaller, Frantz Bol-
          
        
        
          
            gar, etc.
          
        
        
          Fonds A.R.A.M