et des d é t e n u s y incarcérés, un iradé i mp é –
        
        
          rial a été p r omu l g u é prescrivant d'appliquer
        
        
          les réformes nécessaires en vue de l'aire dis–
        
        
          paraître les inconvénients et les i r r é g u l a –
        
        
          rités que l'enquête a relevés.
        
        
          Conformément à cet iradé, le ministère
        
        
          de l'intérieur a transmis à tous les vilayets
        
        
          une circulaire prescrivant d'appliquer toutes
        
        
          les réformes nécessaires et de signaler tout
        
        
          ce qui devait être fait pour r é p o n d r e aux
        
        
          intentions humanitaires et bienfaisantes de
        
        
          S. M . I. le Sultan.
        
        
          Seuls de parfait mé c r é a n t s , pourront d é –
        
        
          sormais b l a s p h éme r le n om d'un souverain
        
        
          aussi magnifique, humanitaire et bienfai–
        
        
          sant.
        
        
          POURSUITES
        
        
          CRIMINELLES ET M A N D A T S
        
        
          D'ARRÊT.
        
        
          
            —
          
        
        
          L a machine à juger fonctionne
        
        
          toujours, sans discontinuer. Selon notre
        
        
          désir de donner la plus c omp l è t e publicité à
        
        
          tous les actes de p r o c é d u r e accomplis par
        
        
          Sa T r è s C l éme n t e Majesté A b d - u l - H a m i d ,
        
        
          nous donnons en leur texte authentique les
        
        
          derniers de ces actes :
        
        
          Fazil bin Cadri et Chéfik b i n Bedreddine,
        
        
          accusés de crime pour s'être sauvés à l'étran–
        
        
          ger dans des intentions séditieuses n'ayant
        
        
          pu être encore arrêtés, un nouveau délai de
        
        
          dix jours leur a été a c c o r d é pour se p r é –
        
        
          senter à la cour criminelle.
        
        
          Passé ce délai, ils seront j u g é s par défaut,
        
        
          perdront leurs droits civiques et leurs biens
        
        
          seront confisqués.
        
        
          —
        
        
          U n mandat d'arrêt vient d'être lancé
        
        
          contre le n omm é Chéfik bin Bedreddine,
        
        
          accusé de s'être sauvé à l'étranger dans des
        
        
          intentions séditieuses et d'avoir fait des
        
        
          publications subversives. Devant être j u g é
        
        
          par devant l a cour criminelle, le p r é s e n t
        
        
          mandat ordonne aux a u t o r i t é s policières de
        
        
          l'arrêter où elles le trouveront et de le con–
        
        
          signer à l a maison d'arrêt de la cour c r i –
        
        
          minelle.
        
        
          —
        
        
          Un second mandat d'arrêt a été é g a l e –
        
        
          ment lancé contre le n ommé Fazil bin Cadri,
        
        
          âgé de 28 ans. I l est accusé du même crime.
        
        
          M ê m e avec le r é g i me humanitaire i n a u –
        
        
          g u r é dans les prisons et forteresses de
        
        
          l'empire, F a z i l b i n Ca d r i et Chéfik bin Be–
        
        
          dreddine agiront prudemment en é l u d a n t
        
        
          l'invitation q u i leur est adressée par ces
        
        
          pièges hamidiens.
        
        
          P . Q .
        
        
          LIRE :
        
        
          
            L'EUROPÉEN
          
        
        
          Courrier International Hebdomadaire
        
        
          POLITIQUE. £>R01T rlNTERNATKUSAL
        
        
          QUESTIONS
        
        
          SOCIALES.
        
        
          LITTERATURES. ART.
        
        
          Direction : V ^ V I V X > P ^ K V L U G T (Leyde)
        
        
          O H . S E I G N O B O S (Paris)
        
        
          Rédacteur en chef : A . - F E R D I N A N D
        
        
          H E R O L D .
        
        
          
            2 4 ,
          
        
        
          
            r u e D a u p h i n e , P A R I S (vi
          
        
        
          
            c
          
        
        
          
            )
          
        
        
          Articles de M M . Frédéric P A S S Y . Francis de P R E S S E N S É
        
        
          John.-M. R O B E R T S O N . D
        
        
          r
        
        
          M . K P . O N E N B E R G . A . A C L A R D
        
        
          Marcel C O L L I È R E , Xavier de R I C A R D . Raoul A L L I E R .
        
        
          A n d r é FONTAUVAS. Pierre Q U I L L A R D . Georges E E K H O U D .
        
        
          Les Souffrances du Peuple Arménien
        
        
          ET
        
        
          
            LE DEYOIR DE L'EUROPE
          
        
        
          
            Conférence publique faite à Berlin
          
        
        
          le 26 juin 1902
        
        
          
            p a r E d . B E R N S T E I N ,
          
        
        
          
            d é p u t é d u R e i c h s t a g .
          
        
        
          (
        
        
          FIN)
        
        
          Ces intérêts vous sont connus, i l s'agit du
        
        
          chemin de fer d'Anatolie et du chemin de
        
        
          fer de Bagdad. Comme socialistes, nous
        
        
          n'avons rien à objecter en principe à la
        
        
          construction de ces chemins de fer par l ' A l –
        
        
          lemagne. Si le capital et le travail allemands
        
        
          construisent des lignes ferrées en Asie M i –
        
        
          neure, très vraisemblablement ce sera profi–
        
        
          table dans l'avenir aux peuples qui se trou–
        
        
          vent à leur proximité.
        
        
          Mais le peuple a rmé n i e n doit-il être l'en–
        
        
          jeu des intérêts actuellement liés à ces entre–
        
        
          prises ; au contraire, la p r o s p é r i t é de l'Ar–
        
        
          mé n i e no doit-elle pas être prise en considé–
        
        
          ration, si nous voulons que plus tard ces
        
        
          chemins de fer deviennent une source de
        
        
          revenus et qu'un commerce actif se déve–
        
        
          loppe sur leur parcours? Sans doute la ligne
        
        
          principale ne traverse pas l'Arménie mais
        
        
          du moins elle en est très voisine.
        
        
          Non, i l ne faut pas que les A rmé n i e n s
        
        
          soient tarrifîés parce que le capital allemand
        
        
          a, de ce moment, des intérêts en Asie M i –
        
        
          neure. Nous avons pris envers eux des enga–
        
        
          gements ; nous devons les tenir et l a crainte
        
        
          de voir le sultan se venger sur le chemin de
        
        
          fer ne peut être si grande p r é c i s éme n t à ce
        
        
          moment où les puissances semblent s'enten–
        
        
          dre en vue d'une action commune en faveur
        
        
          des A r mé n i e n s ; et l'Oriental, je l'ai dit, s'in–
        
        
          cline quand i l sent une volonté é n e r g i q u e
        
        
          a p p u y é e par la force. L a force elle est du
        
        
          côté de l'Europe; si l'Europe
        
        
          
            le veut
          
        
        
          le sul–
        
        
          tan cédera, et que des réformes réelles soient
        
        
          réalisées en Arménie et tous les peuples de
        
        
          la Turquie seront libérés, car i l n'est pas de
        
        
          réforme vraiment digne de ce nom qui, faite
        
        
          en A rmé n i e , n'atteigne tout le reste de la
        
        
          Turquie.
        
        
          Nous savons qu'il existe en Turquie un
        
        
          puissant mouvement des réformistes Jeunes
        
        
          Turcs qui comprennent que l a situation
        
        
          actuelle de leur pays ne peut le prolonger;
        
        
          ils voudraient volontiers réaliser des réfor–
        
        
          mes mais ils ont les mains liées par le sys–
        
        
          tème politique acluel de l a Turquie. C'est
        
        
          donc à la classe ouvrière et à tous ceux qui
        
        
          en Europe se rallient aux idées d émo c r a t i –
        
        
          ques de prendre l a parole et d'exiger que
        
        
          l'existence de tout un peuple ne soit pas
        
        
          sacrifiée, vendue à certains intérêts capita–
        
        
          listes.
        
        
          J'ai déjà cité l'exemple du gouvernement
        
        
          français qui, de son propre chet, a déjà fait
        
        
          un petit pas pour la protection des Armé–
        
        
          niens ; j ' a i dit que la Russie s'était présentée
        
        
          plusieurs fois comme une libératrice pour
        
        
          les peuples d'Orient et qu'elle leur avait ap–
        
        
          porté, quoique dans des limites étroites, de
        
        
          véritables allégements.
        
        
          Maintenant regardons de plus près l'his–
        
        
          toire de l'Allemagne, voyons quel a été son
        
        
          rôle au point de vue international. On parle
        
        
          beaucoup du passé glorieux de l'Allemagne.
        
        
          Mais que trouvons-nous dans ce passé si.
        
        
          nous faisons abstraction des œu v r e s dans le
        
        
          domaine des arts et des sciences?
        
        
          L'Allemagne, dè s le commencement du
        
        
          moyen â g e , fût un pays de
        
        
          
            conquérant»,
          
        
        
          elle
        
        
          tut redoutée et haïe par toutes les nations
        
        
          voisines. C'est son passé glorieux. Je ne
        
        
          veux pas pour cela l u i jeter la pierre, c'était
        
        
          en partie conforme à la civilisation de l'épo–
        
        
          que; si l'Allemagne n'avait été c o n q u é r a n t e
        
        
          une autre nation l'eût été. Mais ce qui est cer–
        
        
          tain c'estque l'Allemagne fût r e g a r d é e comme
        
        
          un oppresseur et détestée parles autres peu–
        
        
          ples.
        
        
          Cette haine s'est transmise comme une
        
        
          tradition, elle subsiste encore avec toutes
        
        
          ses c o n s é q u e n c e s chez des peuples voisins
        
        
          où elle est d eme u r é e très vive ; nous en trou–
        
        
          vons un exemple chez un peuple de notre
        
        
          race : les Suisses allemands. Cette vieille
        
        
          haine se reflète dans le langage populaire
        
        
          souvent s i expressif : le Suisse va-t-il en
        
        
          Allemagne i l dit : » Ich gang nach Deutsch-
        
        
          land
        
        
          
            usse »,
          
        
        
          c'est-à-dire je vais au dehors ;
        
        
          mais s'il se rend en France i l dira : « Ich
        
        
          gang nach Franckreich
        
        
          
            inné »,;
          
        
        
          je reste dans
        
        
          mon pays. Cette distinction est une c o n s é –
        
        
          quence historique d'anciennes relations très
        
        
          différentes.
        
        
          Ce fait pour l'Allemagne d'avoir été nation
        
        
          c o n q u é r a n t e a eu d'autres c o n s é q u e n c e s
        
        
          dans sonJnstoire a n t é r i e u r e , au temps de la
        
        
          Béforme et notamment en 1848.
        
        
          Si vous étudiez attentivement la Révolu–
        
        
          tion allemande de 1848 vous constaterez que
        
        
          la cause de son lamentable échec fut en grande
        
        
          partie la nécessité où se trouvait l'Allemagne
        
        
          de tenir la main sur ses possessions e x t é –
        
        
          rieures, cette situation ne permit pas aux
        
        
          Allemands d'avoir une attitude franchement
        
        
          libérale et d'agir en peuple vraiment d é m o –
        
        
          cratique. Les questions italienne et polo–
        
        
          naise ont eu, en cette circonstance, une
        
        
          action p a r t i c u l i è r eme n t é n e r v a n t e ; dans les
        
        
          moments décisifs le mot de liberté se figeait
        
        
          sur tes lèvres de beaucoup d'Allemands des
        
        
          plus libéraux. Le m ê m e cas se p r é s e n t a en
        
        
          1859
        
        
          lorsque le peuple italien se souleva pour
        
        
          c o n q u é r i r son i n d é p e n d a n c e nationale.
        
        
          Même dans les rangs de l'extrême gauche
        
        
          il y eut à ce moment des divergences d'opi–
        
        
          nion sur la position que devait prendre
        
        
          l'Allemagne dans cette lutte pour la liberté,
        
        
          en c o n s i d é r a t i o n des possessions qu'elle
        
        
          avait à garantir en Italie. Ceci pour expli–
        
        
          quer pourquoi le nom allemand est si peu
        
        
          aimé à l'étranger. Chaque fois que l'Alle–
        
        
          magne a d ema n d é l'affection des autres
        
        
          peuples, ceux-ci ont pu l u i r é p o n d r e par ces
        
        
          mots du P r omé t h é de Goethe :
        
        
          Moi que je t'honore ! Pourquoi ?
        
        
          As-tu jamais adouci les souffrances
        
        
          Des opprimas ?
        
        
          As-tu jamais sêchj les larmes
        
        
          De ceux qui sont dans l'angoisse ?
        
        
          C'est exact pour le peuple allemand m ê m e
        
        
          j u s q u ' à notre é p o q u e , et Ka r l Ma i x a pu
        
        
          écrire : « Nous Allemands, nous n'avons
        
        
          Fonds A.R.A.M