des actes de barbarie sanglants. Ils pillèrent
        
        
          toutes les maisons aisées, détruisirent un
        
        
          quartier et firent subir les derniers outrages
        
        
          aux jeunes femmes qu'ils y trouvèrent. La
        
        
          plupart des hommes et des enfants furent
        
        
          maltraités, et trois notables, Stamen Takoff,
        
        
          AiighelGryntchareffctTzvetan Mladentcheff,
        
        
          ayant été ame n é s à l'endroit
        
        
          
            Dglga Livada
          
        
        
          par les soldats y furent massacrés.
        
        
          —
        
        
          Du village
        
        
          
            Ochtaua,
          
        
        
          les soldats enlevè–
        
        
          rent les quatre paysans Ilia Peteoff, Nicolas
        
        
          Tasseff, André Trandafiloff et Athanase
        
        
          Pel-coff. On n'a pas eu de nouvelles d'eux
        
        
          depuis, et nous avons lotîtes raisons de
        
        
          croire qu'ils ont élé massacrés par les
        
        
          soldais.
        
        
          —
        
        
          Les jeunes femmes Anaslassya Petcova
        
        
          et Velika furent violées par les soldais jus–
        
        
          qu'à perte de connaissance.
        
        
          —
        
        
          A i d o n Gheorghieff et Christo Blagoeff,
        
        
          du village
        
        
          
            Melchkoul,
          
        
        
          furent massacrés par
        
        
          les soldais. L i s femmes et les enfants de
        
        
          Kipro et du prêtre de Metchkoul ont été en–
        
        
          levés par les soldats. On ignore ce qu'ils
        
        
          sont devenus. En outre, une cinquantaine
        
        
          de maisons de ce village onl élé pillé» s.
        
        
          —
        
        
          Une bataille fut livrée cette semaine,
        
        
          près du village
        
        
          
            Velakhg,
          
        
        
          entre une bande
        
        
          révolutionnaire et les r é g i me n t s turcs. Le
        
        
          combat dm a plusieurs heures, au bout des–
        
        
          quelles une dizaine de personnes furent
        
        
          tuées de chaque côté. Lorsque la bande se
        
        
          l'Ut retirée, les soldats et les bachibozouks
        
        
          se r u è r e n t sur le village qu'ils pillèrent, et
        
        
          où ils soumirent, à une torture impitoyable
        
        
          les femmes et les vieillards qui étaient restés
        
        
          dans le village.
        
        
          —
        
        
          Deux autres combats furent é g a l eme n t
        
        
          livrés près des villages
        
        
          
            Kresna
          
        
        
          et
        
        
          
            Melchkoul.
          
        
        
          Les victimes de ces combats se montent à
        
        
          une trentaine de personnes. Après tes ba–
        
        
          tailles, les deux villages furent pillés par les
        
        
          troupes et les bachibozouks et quelques
        
        
          quartiers furent livrés aux flammes.
        
        
          —
        
        
          Près du village
        
        
          
            Senokoese
          
        
        
          fut livrée, le
        
        
          22
        
        
          octobre, une bataille entre les troupes
        
        
          turques, fortes de plus de mille personnes,
        
        
          et une bande révolutionnaire qui compre–
        
        
          nait une trentaine de pei sonnes. L a bataille
        
        
          dura jusqu'à midi, et à ce moment les révo–
        
        
          lutionnaires, se voyant cerner par de nou–
        
        
          velles forces, q u i t t è r e n t le terrain du com–
        
        
          bat et se retirèrent dans les montagnes. Les
        
        
          Turcs eurent quarante soldats de tués,
        
        
          tandis que les révolutionnaires ne subirent
        
        
          aucune perte.
        
        
          
            Nevrokope, le 6 novembre.
          
        
        
          —
        
        
          Une bataille
        
        
          très me u r t r i è r e l'ut livrée ces jours derniers
        
        
          à proximité de notre ville entre une bande
        
        
          révolutionnaire et les troupes turques. L a
        
        
          place qu'occupait la bande é t a n t très d é s a –
        
        
          vantageuse pour elle, au bout de deux heu–
        
        
          res de lutte elle dut se disperser, laissant
        
        
          sur le terrain du combat une vingtaine de
        
        
          tués. Les troupes victorieuses c o u p è r e n t les
        
        
          têtes des révolutionnaires, les emb r o c h è –
        
        
          rent sur do longs b â t o n s en bois et les por–
        
        
          tant triomphalement, allèrent piller les v i l –
        
        
          lages voisins.
        
        
          V I L A Y E T DE MONA S T I R . —
        
        
          
            Florina, le 4 no–
          
        
        
          
            vembre.
          
        
        
          —
        
        
          Lés bandes révolutionnaires, qui
        
        
          depuis bientôt trois mois entretiennent une
        
        
          insurrection partielle dans certains endroits,
        
        
          ne se sont pas encore dispersées. Elles l i –
        
        
          vrent fréquemment des combats aux trou–
        
        
          pes, et la peur en est si grande pour les
        
        
          Turcs que les petits tyranneaux n'osent plus
        
        
          circuler avec leurs hommes dans l'arrondisse–
        
        
          ment. Grâce à cela, les crimes, qui étaient si
        
        
          nombreux dans l'impunité qu'assurait le
        
        
          gouvernement aux assassins et aux bri–
        
        
          gands, sont plus raies depuis que les bandes
        
        
          révolutionnaires se sont d o n n é e s pour tâche
        
        
          de p r o t é g e r la population laborieuse. Quel–
        
        
          ques assassinats organisés sur les chrétiens
        
        
          et r é p r imé s rigoureusement par les révolu–
        
        
          tionnaires ont mis temporairement fin à la
        
        
          longue série des crimes atroces.
        
        
          Mais pour cela, les corps de poursuite,
        
        
          seuls à faire le butin et a u gme n t é s en p r é –
        
        
          vision d'une insurrection générale, ont re–
        
        
          doublé de rigueur L'exaspération de la po–
        
        
          pulation en est si grande que n'était la sai–
        
        
          son qui s'annonce rude, elle aurait déjà pris
        
        
          les armes. Et pourtant elle est obligée de
        
        
          supporter encore les atrocités des Turcs.
        
        
          Plusieurs villages sont c omp l è t eme n t ruinés
        
        
          par les fréquentes visites des r é g i me n t s et
        
        
          des corps de poursuite qui, quand ils y lias–
        
        
          sent, d é t r u i s e n t toutes les provisions, pillent
        
        
          les maisons, emprisonnent et torturent les
        
        
          habitants.
        
        
          —
        
        
          Une bataille lut livrée la semaine pas–
        
        
          sée, près du village
        
        
          
            Krouchoradi,
          
        
        
          entre une
        
        
          bande révolutionnaire et les soldats' turcs.
        
        
          La bande, qui a tenu bon, se retira dans les
        
        
          forêts voisines, laissant une dizaine de révo–
        
        
          lutionnaires de tués.
        
        
          Les soldats, qui avaient subi des pertes
        
        
          considérables, se j e t è r e n t alors sur le village
        
        
          Krouchoradi qu'ils pillèrent. Ils y a r r ê t è r e n t
        
        
          aussi le notable Constantin Popoff, qui fut
        
        
          ame n é à Florina, notre ville. Aucune tor–
        
        
          ture ne lui l'ut é p a r g n é e ici pour le faire d é –
        
        
          clarer quels sont les gens en relations avec
        
        
          les révolutionnaires.
        
        
          Le capitaine de gendarmerie do notre
        
        
          ville, Fazyl bey, assistait en personne à l'ap–
        
        
          plication des supplices. Ça lui a coûté la
        
        
          vie, i l est vrai, car le lendemain i l fut tué
        
        
          par la fiancée de Popoff, Nadejda Gureva,
        
        
          qui était venue solliciter le capitaine en fa–
        
        
          veur du détenu ; elle risqua de perdre son
        
        
          honneur dans la sous-préfecture. Elle p r –
        
        
          iera assassiner. Après le coup, elle l'ut tuée
        
        
          en fuyant par la balle d'un zaptié.
        
        
          
            Kastoria, le 10 novembre.
          
        
        
          —
        
        
          Il y a une se–
        
        
          maine, un fort d é t a c h eme n t de gendarmerie
        
        
          allait visiter le village
        
        
          
            Bublchor.
          
        
        
          —
        
        
          Les mai–
        
        
          sons furent pillées, tous les habitants, furent
        
        
          fustigés. Seize arrestations furent opérées
        
        
          parmi les nolables. Les deux prêtres y sont
        
        
          compris. Les arrêtés furent horriblement
        
        
          t o r t u r é s à Kastoria.
        
        
          —
        
        
          Dans le village
        
        
          
            Tchgrnovichla,
          
        
        
          les
        
        
          même s o p é r a t i o n s furent répétées le lende–
        
        
          main. Trois notables et le prêtre du village
        
        
          y furent arrêtés et soumis a la torture. Les
        
        
          suppliciés n'ont fait aucune d é n o n c i a t i o n ,
        
        
          ne sachant rien.
        
        
          —
        
        
          L u combat fut livré vendredi passé
        
        
          7
        
        
          novembre, près des villages
        
        
          
            Elovo
          
        
        
          et
        
        
          
            Bo-
          
        
        
          
            bichla.
          
        
        
          La bande révolutionnaire, comman–
        
        
          dée par le colonel Janeoff, a su infliger des
        
        
          perles considérables aux Turcs : plus de
        
        
          120
        
        
          soldats furent blessés ou tués. Les posi–
        
        
          tions qu'occupait la bande lui é t a n t très
        
        
          propices, celle-ci put se retirer sans perdre
        
        
          personne.
        
        
          
            Okhrida, le 4 novembre.
          
        
        
          —
        
        
          Les assassinats
        
        
          sont très nombreux i c i . Il ne se passe pas
        
        
          un jour sans que nous apprenions qu'un
        
        
          chrétien d'Okhrida ou des villages a été as–
        
        
          sassiné par quelque Turc sanguinaire. L a
        
        
          terreur en est si grande que les chrétiens
        
        
          n'osent pas quitter la ville, les magasins
        
        
          sont fermés à quatre heures du soir et le
        
        
          ma r c h é est désert. Les Turcs, a rmé s jus–
        
        
          qu'aux dents, pillent les magasins en plein
        
        
          jour et menacent les boutiquiers de mort
        
        
          -
        
        
          s'ils refusent à leur l'aire cadeau de leurs
        
        
          marchandises. Et
        
        
          s menaces sont exécu–
        
        
          tées. Le boulanger Tassé Belkoff, du quar–
        
        
          tier
        
        
          
            Messocaslro,,
          
        
        
          s'étant permis de réclamer
        
        
          une dette à un Turc, fut tué par celui-ci en
        
        
          plein jour, i l y a une dizaine de jours.
        
        
          —
        
        
          Le prêtre Christo Stefanieff fut a t t a q u é
        
        
          par des brigands près du village
        
        
          
            Arabul,
          
        
        
          lorsqu'il retournait d'Elbassan avec son lils
        
        
          âgé do dix ans. Le malheureux prêtre fut
        
        
          tué et son jeune enfant fut brûlé Vif.
        
        
          
            I.uzuropolé,
          
        
        
          
            le P'
          
        
        
          
            r
          
        
        
          
            novembre.
          
        
        
          —
        
        
          Je vous
        
        
          écrivais d e r n i è r eme n t , à propos du pillage
        
        
          de
        
        
          
            Nivichta
          
        
        
          et do quelques e n t è v eme n t s faits
        
        
          d e r n i è r eme n t dans notre arrondissement.
        
        
          Aujourd'hui je dois do nouveau vous parler
        
        
          dos exploits des brigands.
        
        
          Ils sont toiijoui s les même s , plus ou moins
        
        
          cruels, plus ou moins réussis seulement. Je
        
        
          n'ai qu'à changer le nom du village et celui
        
        
          du chef de bande quelquefois, le reste est
        
        
          toujours le même : pillages, incendies, tor–
        
        
          tures,''enlèvements et contemplation du gou–
        
        
          vernement; toujours des plaintes portées
        
        
          devant le préfet de Dibré et toujours des
        
        
          conseils platoniques de celui-ci, sans la
        
        
          moindre mesure contre les brigands.
        
        
          Vo i c i quelques nouveaux faits :
        
        
          Le 17 octobre, une bande de brigands de
        
        
          plusieurs centaines d'hommes, ayant à sa
        
        
          tête le sanguinaire Kazo, attaqua, s e c o n d é e
        
        
          par quelques r é g ime n t s turcs, notre bourg
        
        
          et le village voisin
        
        
          
            Garié.
          
        
        
          Sous prétexte que
        
        
          nous recelons des révolutionnaires et des
        
        
          armes, lés soldats se mirent à perquisitionner
        
        
          les maisons, que les brigands passant après
        
        
          eux pillaient impitoyablement. Toutes les
        
        
          maisons furent visitées et tout ce qui s'y
        
        
          trouvait fut. pris et p a r t a g é entre soldats et
        
        
          brigands. Ceux qui se permirent de protester
        
        
          lurent accusés do rébellion, b â t o n n é s atroce–
        
        
          ment, envoyés dans les [irisons de Dibré.
        
        
          C'est le cas do Marko Sekoff, S passe Popoff,
        
        
          Th é o d o r e Martclnff, etc., de Garié, et d'une
        
        
          dizaine d'habitants de
        
        
          
            Lazaropolé,
          
        
        
          parmi
        
        
          lesquels Marko Théodossieff, Seralime Dra-
        
        
          kouloff et J a t c h é Jovanoff.
        
        
          —
        
        
          Pané Seratimoff, Gavril Mitreff et Ilu
        
        
          Sazdanoff, qui étaient allés à
        
        
          
            Kitchevo
          
        
        
          pour
        
        
          le ma r c h é , lurent, pendant le retour de
        
        
          cotte ville, a t t a q u é s par une bande de bri–
        
        
          gands, dépouillés de tout ce qu'ils por–
        
        
          taient et capturés. Lu e rançon de 150 L . T.
        
        
          par personne esl exigée pour la libération
        
        
          dos captifs.
        
        
          Fonds A.R.A.M