emp r i s o n n è r e n t les vieillards qu'ils y trou–
vèrent, au nombre de douze, parmi lesquels
les deux prêtres s e p t u a g é n a i r e s . Ils furent
horriblement torturés dans les prisons où ils
se trouvent encore.
Koakouche.
Une bataille fut livrée à
proximité de notre ville i l y a deux jours. L a
bande révolutionnaire, qui fut a t t a q u é e par
plusieurs r é g ime n t s , se battit courageuse–
ment, mais elle dut céder à la force et se
retirer a p r è s avoir laissé une vingtaine de
morts. Les troupes perdirent une quaran–
taine de gens. Quoique le gouvernement
considère cette bataille comme une des plus
grandes victoires que ses soldats aient rem–
portée, la population musulmane est horri–
blement i mp r e s s i o n n é e par le courage des
révolutionnaires, et la peur est si grande
que n'importe quelle nouvelle bataille suf–
fira pour que les Turcs quittent notre ville.
Djoumaïa.
Près du village
Trescovo
fut
livrée ces derniers jours une seconde bataille
entre une bande révolutionnaire, forte de
quatre-vingts personnes, et les troupes
turques dont le nombre dépassait les cinq
cents. Le commandant de la bande disposa
ses hommes si bien q u ' a p r è s une rude ba–
taille qui dura plusieurs heures, et où les
révolutionnaires se d i s t i n g u è r e n t par leur
courage et leur adresse, les troupes durent
se retirer, laissant le sol j o n c h é d'une c i n –
quantaine de cadavres. Les révolutionnaires
s ' emp a r è r e n t des armes des soldats tués et
se r e t i r è r e n t dans la forêt.
Le lendemain, les troupes r e t o u r n è r e n t au
champ de bataille, r ama s s è r e n t les cadavres
turcs et se j e t è r e n t ensuite sur le village
Troscovo qu'elles pillèrent et où elles firent
une trentaine d'arrestations parmi.les fem–
mes et les vieillards qui ne pouvaient quitter
leur village. Un moine s e p t u a g é n a i r e du cou–
vent Troscovo fut é g a l eme n t emp r i s o n n é et
torturé. En outre, les soldats firent feu sur
six ouvriers qui travaillaient sur
Cresna
et
tuèrent l'habitant du village
Syrbinovo,
P e t r é .
Des corps de poursuite ont pillé les
villages
Similli, Kroupnik
et
Mochtanelz
ils soumirent à la torture les femmes et les
vieillards. Tous les jeunes gens de ces v i l –
lages ont pris les armes, de même que ceux
de
Jeloznitza, Padéj,
etc.
Deux villages ont été livrés aux flammes
par les bachi-bouzouks. Ce sont les villages
chrétiens
Virlcha
et
Stamer,
où une dizaine
de femmes et d'enfants ont été massacrés et
jetés dans les flammes.
Une bande révolutionnaire de vingt-
cinq personnes entra un de ces jours dans
le village
Starocheuo.
L'autorité, avertie par
un mouchard, envoya à Starochevo un ré–
giment de fantassins et deux cents bachi–
bozouks. Quand ceux-ci arrivèrent au vil–
lage, i l n'y avait que deux révolutionnaires,
les autres s'étant cachés dans les environs.
Le village fut cerné et a t t a q u é par les Turcs.
Après un combat assez long, nos deux bra–
ves se retirèrent, poursuivis par les soldats.
Alors le reste de la bande attaqua, fit dis–
perser les Turcs, en tua une dizaine et en
prit autant qu'elle libéra après les avoir d é –
pouillés de leurs armes.
Mekhomya.
Après la bataille de Tros–
covo, la bande révolutionnaire qui la livra
passa au
Razloy,
où elle fut renforcée par
des villageois que le gouvernement turc
poursuivait avec acharnement. L a bande fut
a t t a q u é e par quelques r é g i me n t s à une
dizaine de k i l omè t r e s de notre ville. L a ba–
taille fut sanglante. Une quarantaine de sol–
dats et treize révolutionnaires y trouvèrent
la mort. Des renforts arrivés à la h â t e o b l i –
g è r e n t les révolutionnaires à se retirer.
Stroumitza.
Les assassinats et les p i l –
lages sont très nombreux chez nous; le Turc
ne respecte n i notre vie ni nos biens ; mais ce
qui nous exaspère surtout c'est la tyrannie
des gouvernants. Que de fois je vous ai men–
tionné des arrestations et des perquisitions
suivies de pillage ! Aujourd'hui je ne fais
qu'ajouter quelques faits nouveaux à la
longue liste formée ainsi.
Un r é g i me n t de gendarmerie et nombre
de bachi-bouzoucks ont cerné ces jours-ci le
village
Rousinovo;
ils ont fait de nombreuses
perquisitions dont le résultat a été le sac du
village. L a plupart des villageois ont été bâ–
t o n n é s et dix notables emp r i s o n n é s et sou–
mis à une torture atroce.
Le village
Bérovo
a été aussi le théâtre de
scènes horribles.
Une horde de soldats, de gendarmes et de
bachi-bouzoucks y p é n é t r a ces jours derniers,
pilla quelques boutiques, et faisant feu sur
les passants et sur les portes et les fenêtres
des maisons, arrêta une trentaine de villa–
geois qui furent écroués dans les prisons de
notre ville et accusés de résistance envers
les autorités publiques. En outre, huit jeunes
filles et autant de femmes furent violées à
Bérovo.
Je viens d'apprendre que neuf personnes
de notre arrondissement, qui étaient allées
travailler en Boumanie, ont été massacrées,
en passant la frontière, par le poste turc qui
les a dépouillées de tout ce qu'elles avaient
g a g n é en Roumanie. Ce sont les n omm é s
Yvan Dagof'f, Gheorghi Stoyanoff, Pètre A r -
senieff et son frère Georghi Arsenieff, les
trois frères Ilia Nicoloff, Athanase Nicoloff
et Pètre Nicoloff; Reltecheff et Kolé Michkoff.
Le 21 et le 22 octobre eurent lieu plu–
sieurs escarmouches sur la montagne Kesna.
Deux jours plus tard une bataille fut
livrée entre les villages
Bansco
et
Dobriniza.
A u bout de quelques heures les Turcs durent
se retirer, laissant sur le champ de bataille
une trentaine de soldats, tandis que pas un
des i n s u r g é s n'eut à souffrir.
*
Petrich.
Une bataille sanglante fut
livrée la semaine d e r n i è r e près de notre
ville. Une bande, qui comprenait plus de cent
révolutionnaires, fut a t t a q u é e par des troupes
fortes de plus de cinq cents personnes, dans
un endroit peu favorable aux premiers, ce qui
ne les emp ê c h a pas d accepter la bataille.
Ils tinrent leurs positions pendant toute une
j o u r n é e et le soir seulement r é s o l u r e n t de
s'échapper. Ce qui l'ut fait avec beaucoup de
tact, à entendre les Turcs. Le résultat de
cette j o u r n é e était la mort pour plus de cent
cinquante personnes, dont une quarantaine
de révolutionnaires.
Après la bataille, les troupes dévastèrent
les villages voisins et notamment,
Vraco-
pouvitza
et
Goréné,
et firent une trentaine
d'arrestations parmi les gens paisibles.
Le gouvernement accuse ces d é t e n u s d'a–
voir servi de receleurs aux r é v o l u t i o n n a i r e s .
Deux bataillons sont envoyés de Salonique
à destination de notre ville pour parer à
toute éventualité.
V I L A Y E T DE MONA S T I R . —
Florina.
Je
viens d'apprendre que, près du village
Zago-
ritchani,
sur l'endroit
Biela-Tcherkva,
a été
livrée une bataille entre une bande révolu–
tionnaire et les r é g i me n t s turcs. Le combat,
qui a duré une j o u r n é e a été très meurtrier.
L a bande révolutionnaire, obligée de céder
devant le nombre, s'est réfugiée dans les fo–
rêts voisines, après quoi les Turcs se sont
rués sur le village Zagoritchani qu'ils ont
pillé et où ils ont fait de nombreuses arres–
tations.
Dans le village
Prékopona
arrivèrent, le
10
octobre, cinq capitaines de gendarmerie
à la tête d'un fort corps de poursuite et ils y
commirent des horreurs inouïes : plusieurs
femmes furent violées et la plupart des habi–
tants b â t o n n é s . Là furent appelées les nota–
bilités des villages
Tcherechnitza,
Blechta,
Zagoritchani,
Kholichla,
etc., qui, après une
bonne bastonnade, furent écrouées. En outre,
une ordonnance futaffichée dans ces villages,
qui interdisait aux habitants de sortir a p r è s
sept heures du soir, les p r é v e n a n t qu'eu cas
de non-observation, ils seraient fusillés.
Dans le village
Blechta,
à la suite d'une
perquisition générale, furent pillées les ma i –
sons de Philippe Kiosseff, Temian Dimeff,
llco Kirtcheff, Vanghel Tchatchoff, Ilco Itzia-
noff, Kouzman Marcoff, Ilia Doucoff, Mitre
Vassoff, Liapo Patché, Filé, Kolé Dineff, etc.,
etc. En outre, des d é g â t s considérables fu–
rent causés par les soldats et une trentaine
d'arrestations furent, opérées. Ainsi, arrivés
chez Vassil Moreff, les gendarmes démoli–
rent des murs, b r i s è r e n t des armoires, enle–
v è r e n t tout ce qu'ils y t r o u v è r e n t et empri–
s o n n è r e n t son père s e p t u a g é n a i r e . Chez Petré
Pogontcheff, ils enlevèrent même les vieilles
casseroles. Plus de 600 poules et 75 moutons
furent é g o r g é s pour eux.
Kastoria.
Vo i c i qu'une nouvelle bataille
vient d'être livrée près du village
Kossinetz.
Une bande révolutionnaire c omp o s é e d'une
centaine de chrétiens l'ut a t t a q u é e p r è s de ce
village, i l y a trois jours, par un corps turc
de plus de cinq cents personnes. Le combat
fut sanglant: ptusde cinquante soldats fuient
Fonds A.R.A.M