parce que les troupes turques sont ma î –
        
        
          tresses d u terrain. E n Eu r op e môm e , avant
        
        
          l ' é c h é a n c e fatale du printemps, l'agitation
        
        
          en faveur des Ma c é d o n i e n s se continuera,
        
        
          si le P
        
        
          1
        
        
          '
        
        
          Stoyan Mihaïlovski vient d é n o n c e r
        
        
          de ville en ville les a t r o c i t é s commises
        
        
          ainsi q u ' i l en a l'intention, sa mission ne
        
        
          sera pas inutile : i l n'aura q u ' à d é p e i n d r e
        
        
          l'état réel de la Ma c é d o i n e pour i n t é r e s s e r
        
        
          à sa cause l'opinion pub l i que .
        
        
          Ce n'est point assez : l'opinion a peu
        
        
          d'action su r les gouvernements et ceux-ci,
        
        
          pour l'heure p r é s e n t e , ne paraissent pas
        
        
          d i s p o s é s à intervenir. Le s deux empires les
        
        
          plus directement i n t é r e s s é s , l a Russie et
        
        
          l'Autriche, s'en tiennent à l'accord de 1897,
        
        
          sans plus. Cependant le ton des j o u r n a u x
        
        
          russes a c h a n g é depuis quelques mois et
        
        
          les j o u r n a u x russes ne parlent que par
        
        
          ordre ou par t o l é r a n c e . Tand i s que les o r –
        
        
          ganes « l i b é r a u x » demandent l'application
        
        
          du T r a i t é de B e r l i n , l a
        
        
          
            Novoié Vremya,
          
        
        
          subilemenl convertie, reprend pour son
        
        
          compte les paroles du g é n é r a l Ignatielf à
        
        
          Sofia sur l a future application non pas
        
        
          m ê m e du traité de Be r l i n , mais de ce t r a i t é
        
        
          é p h é m è r e de San-Stefano qu i créait une
        
        
          grande Bu l g a r i e . « L a patience est une
        
        
          vertu slave » et tout arrivera à son heure :
        
        
          pou r quo i ce q u i n ' é t a i t pas opportun en
        
        
          automne ne r é u s s i r a i t - i l pas au pi i n –
        
        
          temps ?
        
        
          E N V I E I L L E S E R B I E ;
        
        
          
            —
          
        
        
          P a r force où par
        
        
          corruption, Issa Boljetinacz q u i s'opposait
        
        
          à l'installation d u consul russe à Mi t r ow i t z a
        
        
          s'est soumis : i l a été e x p é d i é directement
        
        
          à Ko n i a sans passer par Con s t an l i nop l e .
        
        
          Cela fait sans doute u n bandit de moins en
        
        
          V i e i l l e Serbie : mais i l en reste d'autres;
        
        
          et de ce c ô t é aussi la population parait à
        
        
          bout de souffrances. Le s deux r é u n i o n s
        
        
          tenues à Belgrade, le 5 et le 12 octobre, i n –
        
        
          diqueraient que les Serbes ne son! pas t r è s
        
        
          d i s p o s é s à laisser leurs frères i r r é d i mé s s u –
        
        
          b i r i n d é f i n i me n t le r é g i me h ami d i e n . L e
        
        
          p r é s i d e n t de l a r é u n i o n du 5 fut c h a s s é de
        
        
          la tribune par les auditeurs, i n d i g n é s parce
        
        
          qu'il proposait l'envoi d'une « supplique »
        
        
          au sultan. A u contraire, le 12 octobre, une
        
        
          autre r é u n i o n , moins humble el suppliante,
        
        
          de 10 à 12.000 personnes, s'est tenue devant
        
        
          le monument du prince Mi c h e l et ter–
        
        
          m i n é e dans un calme parfait. Orateurs :
        
        
          l'avocat L j u b a S c h i w k o w i l c h , c o n d a m n é
        
        
          à vingt ans de prison lors de l'attentat
        
        
          contre
        
        
          M i l a n , qu i a p a r l é avec une
        
        
          e x t r ême violence contre l a Porte aux
        
        
          acclamations du p u b l i c ; le professeur L .
        
        
          l o v a n ow i l c h et le journaliste B . S aw i t c h ,
        
        
          qui a d e m a n d é l'envoi de troupes à l a fron–
        
        
          tière ; l'ancien a t t a c h é d'ambassade à Cons-
        
        
          tantinople, L . Wa s s i l ew i t c h , q u i a t e r m i n é
        
        
          son discours par ces mots : « E n As i e l a
        
        
          barbarie turque ! le Ba l k a n aux peuples
        
        
          des B a l k a n s ! »; l ' a r c h i p r ê l r e d'Uchitze,
        
        
          M . Gu i v i t c h , c o n d a m n é aussi à vingt ans
        
        
          de prison a p r è s l'attentat contre Mi l a n ; le
        
        
          professeur S. Stanojewiteh, qu i a r e t r a c é
        
        
          à grands traits l'histoire du peuple serbe
        
        
          et t e r m i n é en disant que si les choses c on –
        
        
          tinuaient ainsi, dans trois ans i l n ' y aurait
        
        
          plus un Serbe entre N o v i Ba z a r et S a l o n i -
        
        
          que. Il (it voter l'ordre du j o u r suivant :
        
        
          1»
        
        
          Les effroyables crimes continuels ac–
        
        
          complis contre le peuple Serbe en Vieille
        
        
          Serbie et en Macédoine doivent être d é n o n –
        
        
          cés à l'exécration du monde civilisé. Le peu–
        
        
          ple serbe, dont les frères ont tant à souffrir
        
        
          en ces c o n t r é e s est invité d'abord à exprimer
        
        
          sa r é p r o b a t i o n et son exécration contre les
        
        
          violences et les brigandages des Albanais
        
        
          et des Turcs.
        
        
          2
        
        
          ° L'Assemblée déclare que, pour les crimes
        
        
          et violences commis en Vieille Serbie et en
        
        
          Macédoine, le gouvernement turc est direc–
        
        
          tement responsable et favorise les é l éme n t s
        
        
          qui travaillent à exterminer s y s t éma t i q u e –
        
        
          ment les Serbes dans ces deux régions.
        
        
          3
        
        
          ° L'Assemblée demande au gouvernement
        
        
          Serbe de rechercher les voies et moyens pour
        
        
          assurer la vie et les biens du peuple serbe
        
        
          en Turquie : car sa condition actuelle est
        
        
          intolérable ; et les intérêts de l'humanité et
        
        
          de l a nation serbe exigent qu'il soit mis fin
        
        
          une fois pour toutes à'cette situation dans le
        
        
          plus bref délai. D'ailleurs la Serbie et le
        
        
          peuple serbe n'accepte pas la responsabilité
        
        
          des é v é n eme n t s qu i s'y produisent et qui
        
        
          peuvent obliger la Serbie à agir; car le
        
        
          peuple serbe ne peut pas laisser a n é a n t i r
        
        
          ses frères de Vieille Serbie et de Macédoine.
        
        
          4
        
        
          ° L'Assemblée les assure que le peuple
        
        
          serbe est toujours prêt à les secourir et à les
        
        
          défendre à tout p r i x ; sans leur vie i l n'y a pas
        
        
          de vie pour nous et leur mort est notre mort.
        
        
          Aussi le peuple serbe — s'il n'est pas venu
        
        
          en aide au plus t ô t aux Serbes de Vieille
        
        
          Serbie et de Macédoine — trouvera les
        
        
          moyens de sauver l u i -même ses frères avant
        
        
          qu'ils ne soient engloutis dans leur propre
        
        
          sang.
        
        
          D A N S L A M E R R O O G E .
        
        
          —
        
        
          On sait que,
        
        
          voilà plusieurs mois, la F r anc e et l'Italie
        
        
          e n v o y è r e n t des c a n o n n i è r e s dans l a me r
        
        
          Ro u g e et i n v i t è r e n t la Tu r q u i e à collaborer
        
        
          avec elle à l a r é p r e s s i o n de l a piraterie
        
        
          arabe. On sait aussi comment a u c u n des
        
        
          bateaux d é s i g n é s par le gouvernement
        
        
          turc pour se rendre en me r Ro u g e n ' é t a i t
        
        
          en é t a t de prendre l a mer et comment l ' un
        
        
          d'eux s ' é c h o u a à quelques milles de l a
        
        
          Co r n e d ' Or . L e s Italiens firent alors l a
        
        
          police e u x - même s , d é b a r q u è r e n t des t r ou –
        
        
          pes dans le golfe de M i d y et m e n a c è r e n t
        
        
          de bomba r de r Ho d é i d a h . Comme p r e m i è r e
        
        
          satisfaction, le vali de l ' Yéme n , Hu s s e i n
        
        
          H i l m i P a c h a , a é t é r é v o q u é . P u i s les
        
        
          c a n o n n i è r e s italiennes ont q u i t t é H o d é i d a h
        
        
          sur l a promesse du gouvernement turque
        
        
          qu'une i n d e mn i t é de quinze mi l l e livres
        
        
          serait p a y é e , que les pirates seraient captu–
        
        
          rés et leurs bateaux d é t r u i t s . Ma l g r é l a
        
        
          p é n u r i e d u T r é s o r , l a p r e m i è r e partie de
        
        
          l'engagement sera probablement e x é c u t é e .
        
        
          Quanta l'autre, la Tu r q u i e n'est pas p l u s
        
        
          en é t a t aujourd'hui q u ' i l y a trois mo i s
        
        
          d'envoyer le moindre navire de guerre en
        
        
          mer Ro u g e et les puissances i n t é r e s s é e s ,
        
        
          F r anc e , Italie, Ang l e t e r r e , devront assurer
        
        
          de leur mieux, par e l l e s - même s , l a s é c u r i t é
        
        
          de leurs nationaux dans les eaux turques,
        
        
          sur les c ô t e s arabes : et ce n'est pas une
        
        
          mince besogne.
        
        
          L E CATIIOLICOS DE S I S .
        
        
          —
        
        
          Depuis p l u –
        
        
          sieurs a n n é e s , le s i è g e du c a l ho l i c o s de
        
        
          Sis est vacant : S. M . I. ne d é s i r e pas voir
        
        
          s'installer à p r o x i m i t é de Ze i l o u n un chef
        
        
          religieux et c i v i l qu i puisse r e p r é s e n t e r ,
        
        
          comme i l est de droit, les A r m é n i e n s de
        
        
          C i l i c i e . Lorsque l ' é v ê q u e Ké v o r k Yeretzian
        
        
          fui enfin n o mm é n a g u è r e s , sa d ém i s s i o n
        
        
          suivit de p r è s son é l e c t i o n . L ' A s s emb l é e
        
        
          des é l e c t e u r s a é t é r é u n i e à nouveau,
        
        
          le dimanche 12 octobre : i l est probable
        
        
          qu'elle aura fait besogne vaine. V o i c i n é a n –
        
        
          mo i n s , tel que le donnent les j o u r n a u x
        
        
          ottomans de langue française le compte-
        
        
          rendu de l a s é a n c e :
        
        
          D'après les dépêches parvenues au patriar–
        
        
          cat de Coum-Capou et aux journaux a r m é –
        
        
          niens de la capitale, l'assemblée p r é l imi n a i r e
        
        
          des r e p r é s e n t a n t s des diocèses relevant du
        
        
          catholicossat de Sis s'est réunie dimanche
        
        
          dans la cathédrale de la ville d'Adana. à
        
        
          l'effet de p r é p a r e r l a liste des six candidats
        
        
          pour le siège du catholicos de Sis.
        
        
          C'est M=
        
        
          r
        
        
          Movsès Gueumrukdjian, évêque
        
        
          de Bilédjik et délégué spécial du patriarcat
        
        
          de Constanlinople, qui a présidé l'assemblée.
        
        
          Le mekloubdji bey y a assisté comme r e p r é –
        
        
          sentant de S. E . Bahri pacha, gouverneur
        
        
          g é n é r a l du vilayet d'Adana.
        
        
          Dans son discours d'ouverture, M«
        
        
          r
        
        
          Movsès
        
        
          a rappelé le mandat de l'assemblée et a
        
        
          a n n o n c é que par suite de l a démission de
        
        
          S. G . M *
        
        
          r
        
        
          Kévork Yeretzian, on avait été
        
        
          obligé de p r o c é d e r à une nouvelle élection.
        
        
          Le délégué spécial du patriarcat a terminé
        
        
          son discours en invitant les assistants à
        
        
          prier pour les jours précieux de S. M . 1. le
        
        
          sultan.
        
        
          Vo i c i le bulletin des six candidats :
        
        
          M"
        
        
          1
        
        
          Dirtade Balian, évêque de Césarée,
        
        
          44
        
        
          voix ;
        
        
          M«
        
        
          r
        
        
          Stépan Ovaghimian, évêque de Ni co–
        
        
          médie, 42 voix ;
        
        
          M"
        
        
          1
        
        
          '
        
        
          Ba r t h o l omé o s Tchamitchian,
        
        
          
            ex-locum
          
        
        
          
            tendis
          
        
        
          du patriarcal, 40 voix ;
        
        
          Ms
        
        
          r
        
        
          Ncrsès Aslanian, évoque de Bodosto.
        
        
          39
        
        
          voix ;
        
        
          Ms
        
        
          r
        
        
          Sahak Khabayan, de la c o n g r é g a t i o n
        
        
          de J é r u s a l em , 37 voix;
        
        
          M«
        
        
          r
        
        
          Movsès Gueumrukdjian, évêque de
        
        
          Bilédjik et délégué spécial du patriarcat,
        
        
          3."
        
        
          > voix.
        
        
          Le patriarcat doit transmettre cette liste
        
        
          au ministère de la justice et des cultes par un
        
        
          
            takrir
          
        
        
          qui sera rédigé aujourd'hui même par
        
        
          le conseil mixte du patriarcat.
        
        
          On sait que le gouvernement impérial doit
        
        
          approuver et retourner la liste au patriarcat.
        
        
          Fonds A.R.A.M