votre initiative, à celle des grands amis
        
        
          de tous les A rmé n i e n s , de M . de Pres–
        
        
          s en s é , de J a u r è s et d'autres, le Gouver–
        
        
          nement F r a n ç a i s fera son possible pour
        
        
          faciliter le retour de ces 40.000 Armé –
        
        
          niens.
        
        
          Ave c les salutations s i n c è r e s , tout à
        
        
          vous.
        
        
          S .
        
        
          
            (
          
        
        
          
            A suivre.)
          
        
        
          
            La Presse Hamidienne
          
        
        
          Dans notre n u m é r o du 25 août, nous avions signalé
        
        
          les articles « officieux » de la
        
        
          
            Revue d'Orient
          
        
        
          et de la
        
        
          
            Post
          
        
        
          de Berlin. Nous n'avions pas alors la preuve qu'ils
        
        
          eussent été rédigés de toutes piècs à Constantinople et
        
        
          qu'ils fussent simplement une circulaire du gouverne–
        
        
          ment turc. Nous empruntons à
        
        
          
            l'Européen
          
        
        
          cette dé–
        
        
          monstration irréfutable des rapports qui existent entre
        
        
          certains journaux et Yldiz pour la propagation des plus
        
        
          impudents mensonges :
        
        
          Déjà, à plusieurs reprises, par des con–
        
        
          frontations de textes t r è s probantes,
        
        
          
            YEu-
          
        
        
          
            ropéen
          
        
        
          a d é m o n t r é qu ' un bon nombre de
        
        
          j ou r naux d'Europe petits et grands repro–
        
        
          duisaient sous forme d ' « e n q u ê t e s » ou tle
        
        
          «
        
        
          c o r r e s p o n d a n c e s » de Constantinople des
        
        
          c o mm u n i q u é s officieux et mensongers du
        
        
          gouvernement hami d i en ; c'est ainsi que la
        
        
          
            Neue freie Presse,
          
        
        
          de V i e n n e , à
        
        
          
            la Patrie,
          
        
        
          de P a r i s , en passant par Bruxelles, o ù l a
        
        
          bonne foi de
        
        
          
            l'Indépendance Belge
          
        
        
          fut sur–
        
        
          prise, nous avons suivi les traces d'une
        
        
          certaine « E n q u ê t e sur l a Ma c é d o i n e » dont
        
        
          tous les é l éme n t s avaient é t é fournis par
        
        
          les scribes ordinaires du Su l t an .
        
        
          Mais s i ces e n q u ê t e s et correspondances,
        
        
          qui affectaient la plus scrupuleuse impar–
        
        
          tialité, é m a n a i e n t é v i d e mm e n t d'une m ô m e
        
        
          source, nous n'avions pu j u s q u ' i c i donner
        
        
          la preuve ma t é r i e l l e que le manu s c r i t o r i –
        
        
          g i n a l , le prototype, avait été en effet r é d i g é
        
        
          dans les bureaux d ' Y l d i z - K i o s k ou de la
        
        
          Sub l ime Po r t e . Au j o u r d ' h u i , nous appor–
        
        
          tons cette preuve.
        
        
          L a
        
        
          
            Bévue d'Orient et de Hongrie
          
        
        
          tle B u –
        
        
          dapest ( x v u
        
        
          e
        
        
          a n n é e , D i r e c t e u r - p r o p r i é t a i r e
        
        
          Nicolas Gu n s t ; R é d a c t e u r en chef, A n d r é
        
        
          Levai), dans son n u m é r o du 10 a o û t 1902,
        
        
          la
        
        
          
            Post
          
        
        
          de B e r l i n , dans son n u m é r o d u
        
        
          9
        
        
          a o û t , le
        
        
          
            Bumanischer Llogd
          
        
        
          de Bucarest
        
        
          dans son n u m é r o du 14 a o û t , publient tou–
        
        
          chant le C o n g r è s p r o a r m é n i e n de Bruxelles
        
        
          des correspondances de Constantinople,
        
        
          d a t é e s du 5 a o û t ; i l y a deux variantes i m –
        
        
          portantes entre le texte de la
        
        
          
            Bévue d'Orient
          
        
        
          et celui de la
        
        
          
            Post;
          
        
        
          le texte d u
        
        
          
            Rumanischer
          
        
        
          
            Llogd
          
        
        
          ne porte pas d'indication de prove–
        
        
          nance et n'est qu'une reproduction partielle
        
        
          des p r é c é d e n t s .
        
        
          Quant à l'origine, elle est établie par u n
        
        
          j o u r n a l de S t o c k h o lm, l a
        
        
          
            Svenska Dag-
          
        
        
          
            blaled
          
        
        
          du 18 a o û t q u i publie mot pou r mot
        
        
          le texte de la
        
        
          
            Bévue d'Orient
          
        
        
          et de la
        
        
          
            Post,
          
        
        
          en le faisant p r é c é d e r de ces quelques
        
        
          lignes r é v é l a t r i c e s :
        
        
          
            La légation turque de notre ville nous a
          
        
        
          
            remis la traduction suivante d'une circulaire
          
        
        
          
            adressée par le gouvernement turc à l'occa-'
          
        
        
          
            sion du récent Congrès arménophile
          
        
        
          
            de
          
        
        
          
            Bruxelles. Nous la reproduisons sans com–
          
        
        
          
            mentaires.
          
        
        
          S i les articles de l a
        
        
          
            Post,
          
        
        
          de la
        
        
          
            Bévue
          
        
        
          
            d'Orient,
          
        
        
          d u
        
        
          
            Bumanischer Llogd
          
        
        
          n ' é t a i e n t
        
        
          que l ' œu v r e , sans valeur officielle d'un d é –
        
        
          fenseur trop zélé du Su l t a n A b d u l - H a m i d ,
        
        
          ils auraient une importance secondaire.
        
        
          D u moment qu'ils sont l a r ep r oduc t i on
        
        
          pure et simple, mais i n a v o u é e parce qu ' i n a –
        
        
          vou a b l e , d'une c i r c u l a i r e d i p l oma t i que
        
        
          ottomane : 1° ils prouvent manifestement
        
        
          que les j o u r n a u x d ' Eu r op e trouvent à Con s –
        
        
          tantinople de profitables collaborateurs et
        
        
          que l a copie i mp é r i a l e rapporte plus qu'elle
        
        
          ne c o û t e ; 2° ils prouvent plus manifeste–
        
        
          ment encore que S. M . I. A b d u l - H a m i d ,
        
        
          en osant envoyer dans les m i n i s t è r e s et
        
        
          chancelleries de pareilles circulaires, s'exa–
        
        
          g è r e l'ignorance ou l a bonne v o l o n t é à son
        
        
          é g a r d des hommes d'Etat e u r o p é e n s : i l
        
        
          suffirait à ceux-ci de consulter les recueils
        
        
          diplomatiques à l eu r disposition, de se
        
        
          souvenir de leurs propres paroles ou de se
        
        
          faire traduire les j o u r n a u x turcs pour cons–
        
        
          tater a u s s i t ô t que S a Majesté I mp é r i a l e
        
        
          s'aventure aux mensonges les plus i n g é n u s
        
        
          et les plus imprudents. No u s leur facilite–
        
        
          rons la besogne en mettant en face des
        
        
          p r i n c i p a ux passages de l a c i r cu l a i r e otto–
        
        
          mane les documents diplomatiques et les
        
        
          faits p r é c i s q u i en contredisent tous les
        
        
          termes :
        
        
          CIRCULAIRE OTTOMANE
        
        
          !
        
        
          LES DOCUMENTS & LES FAITS
        
        
          i
        
        
          Les adhérents au Con–
        
        
          grès ne veulent voir les
        
        
          choses que par les petits
        
        
          côtés, et, pour gagner des
        
        
          partisans à la cause dont
        
        
          ils se sont bénévolement
        
        
          fait les champions, ils ne
        
        
          reculent pas devant les al–
        
        
          légations les plus menson–
        
        
          gères
        
        
          U n des principaux ora–
        
        
          teurs, M . Pierre Quillard,
        
        
          qui s'est fait le porte-pa–
        
        
          role des turcophobes, s'est
        
        
          encore cette fois-ci distin–
        
        
          gué dans celte voie. Il a
        
        
          entassé horreurs sur hor–
        
        
          reurs, dont les Turcs sont,
        
        
          d'après lui, les auteurs ei
        
        
          les A r m é n i e n s les victimes
        
        
          innocentes. E m p o r t é par
        
        
          son éloquence, M . Quillard
        
        
          a généralisé avec une am–
        
        
          pleur magistrale sans tou–
        
        
          tefois s'abaisser à citer le
        
        
          moindre fait à l'appui de
        
        
          ces dires. Torture,
        
        
          Baston–
        
        
          nade, pendaison par les
        
        
          pieds, application de fers
        
        
          rouges, coquilles de noix
        
        
          pleines de poux enfoncées
        
        
          a coups de marteau dans
        
        
          le crâne rasé des captifs :
        
        
          le tableau est complet et
        
        
          fait honneur à l'esprit i n –
        
        
          ventif de son auteur; mais
        
        
          I
        
        
          U n des prisonniers de
        
        
          Yozgat déclare :
        
        
          1
        
        
          ° Qu'on l'avait battu
        
        
          j u s q u ' à briser sur son dos
        
        
          trois solides bâtons et qu'il
        
        
          s'était évanoui de douleur ;
        
        
          2
        
        
          ° Qu'on lui avait rasé
        
        
          les cheveux au sommet de
        
        
          la tête; qu'on y avait fait
        
        
          un trou rond dans lequel
        
        
          une coquille de noix à
        
        
          demi-pleine de poux avait
        
        
          été
        
        
          enfoncée
        
        
          avec
        
        
          une
        
        
          grosse pierre j u s q u ' à ce
        
        
          qu'elle tint d'elle-même. Il
        
        
          s'évanouit plusieurs fois et
        
        
          chaque fois, on lui rendit
        
        
          les sens au moyen d'alcool,
        
        
          mais la noix était davan–
        
        
          tage enfoncée dans sa tète ;
        
        
          3"
        
        
          Que pendant une nuit
        
        
          on l'avait pendu par la tête
        
        
          et les jambes entre deux
        
        
          chaînes suspendues;
        
        
          4
        
        
          ° Que pendant une nuit
        
        
          on l'avait pendu par le cou,
        
        
          les pieds touchant à peine
        
        
          terre ;
        
        
          5
        
        
          ° Que des anneaux de
        
        
          fer rouge avaient été appli–
        
        
          qués à ses chevilles et l'a–
        
        
          vaient grièvement brûlé ».
        
        
          
            (
          
        
        
          
            Blue Book.
          
        
        
          Turkey, n» G,
        
        
          pièce annexe au n° 13).
        
        
          Ce fait rapporté par le
        
        
          vice consul Gumbertach
        
        
          il a aussi un défaut, un
        
        
          seul, c'est qu'il ne concorde
        
        
          pas avec la réalité des
        
        
          choses.
        
        
          De m ê m e que partout
        
        
          ailleurs, de pareils traite–
        
        
          ments ne sont pas prati–
        
        
          qués en Turquie, et toutes
        
        
          les personnes qui connais–
        
        
          sent le pays, non par les
        
        
          publications du
        
        
          
            Pro
          
        
        
          
            Arme–
          
        
        
          
            nia
          
        
        
          et d'autres feuilles de
        
        
          cette catégorie, mais pour
        
        
          y avoir vécu, sont là pour
        
        
          en témoigner.
        
        
          Il
        
        
          Les affirmations
        
        
          tou–
        
        
          chant les perceptions arbi–
        
        
          traires d'impôts sont tout
        
        
          aussi fantaisistes : les con–
        
        
          tributions sont payées d'a–
        
        
          près des rôles dressés cha–
        
        
          que année par des fonc–
        
        
          tionnaires
        
        
          spéciaux,
        
        
          en
        
        
          conformité des lois exis–
        
        
          tantes, et i l est rarement
        
        
          porté plainte contre des
        
        
          prélèvements abusi fs
        
        
          de
        
        
          taxes.
        
        
          III
        
        
          Les contribuables ne sont
        
        
          nullement
        
        
          p r e s s u r é s ,
        
        
          et
        
        
          ceux qui sont indigents
        
        
          bénéficient fréquemment de
        
        
          remises d'arriérés considé–
        
        
          rables.
        
        
          
            (
          
        
        
          
            Revue
          
        
        
          
            d'Orient.)
          
        
        
          L a
        
        
          
            Post
          
        
        
          et la circulaire
        
        
          donnent le chiffre des libé–
        
        
          ralités du sultan en ma–
        
        
          tière d'arriéré, depuis son
        
        
          avènement : 11,000,000 l i v .
        
        
          sterling,
        
        
          soit
        
        
          plus de
        
        
          220,000,000
        
        
          de francs.
        
        
          IV
        
        
          Quant à la liberté reli–
        
        
          gieuse, nulle part, on peut
        
        
          l'affirmer hautement, elle
        
        
          n'est plus complète qu'en
        
        
          Turquie.
        
        
          qui
        
        
          assistait au
        
        
          procès
        
        
          d'Angora, a été cité par
        
        
          M . Jean Jaurès, à la Cham–
        
        
          bre française, le 3 novem–
        
        
          bre 1897 : le ministre d'a–
        
        
          lors, M . Gabriel Hanotaux,
        
        
          ami, protecteur et com–
        
        
          plice du sultan n'en a point
        
        
          contesté l'exactitude.
        
        
          II
        
        
          E n temps
        
        
          
            normal,
          
        
        
          dans
        
        
          la période antérieure aux
        
        
          massacres,
        
        
          les
        
        
          impôts
        
        
          étaient perçus comme i l
        
        
          suit dans fa plaine de
        
        
          Moush :
        
        
          «
        
        
          Les hommes sont bat–
        
        
          tus, emprisonnés, barbouil–
        
        
          lés d'excréments, les jeu–
        
        
          nes filles insultées et dé–
        
        
          shonorées, arrachées nues
        
        
          de leur lit pendant la nuit;
        
        
          les enfants ne sont pas
        
        
          épargnés et ces outrages
        
        
          sont proprement les amu–
        
        
          sements des Zaptiés (gen–
        
        
          darmes). P o u r pousser à
        
        
          la vente de ce qui reste de
        
        
          menus biens dans le vil–
        
        
          lage au quart de leur va–
        
        
          leur : les vaches de 30 à
        
        
          40
        
        
          piastres (0 à 8 fr.); les
        
        
          moutons de -10 à 15 pias–
        
        
          tres (2 à 3 fr.,. Des cou–
        
        
          chers de Moush de conni–
        
        
          vence avec le percepteur
        
        
          d'impôts
        
        
          l'accompagnent
        
        
          dans ses tournées. Et après
        
        
          chaque
        
        
          nouvel acte de
        
        
          cruautés les Zaptiés disent
        
        
          ironiquement
        
        
          aux
        
        
          victi–
        
        
          mes : « Maintenant, allez
        
        
          vous plaindre aux consuls
        
        
          é t r a n g e r s ! »
        
        
          
            (
          
        
        
          
            Blue
          
        
        
          
            Book,
          
        
        
          Turkey n° 2, pièce annexe
        
        
          au n» 25).
        
        
          III
        
        
          L a remise de l'arriéré
        
        
          des impôts ne doit pas être
        
        
          considérée toujours comme
        
        
          une mesure gracieuse. P a r
        
        
          exemple, lors du règlement
        
        
          de l'affaire de Zeïtoun, la
        
        
          convention intervenue en–
        
        
          tre le sultan et ses sujets
        
        
          arméniens, grâce à la m é –
        
        
          diation des consuls euro–
        
        
          péens, portait : « Article III.
        
        
          Exemption de l'arriéré des
        
        
          impôts ».
        
        
          Le plus souvent, d'ail–
        
        
          leurs; cette remise est pu–
        
        
          rement fictive. C'est ainsi
        
        
          qu'on lit dans les journaux
        
        
          turcs du 20 juillet 1902 :
        
        
          
            «
          
        
        
          
            Les Impôts
          
        
        
          
            arrières.
          
        
        
          —
        
        
          D'ordre de S. A . le
        
        
          grand vizir, des Commis–
        
        
          sions sont instituées dans
        
        
          les différentes provinces de
        
        
          l'empire pour l'encaisse–
        
        
          ment immédiat des impôts
        
        
          arriérés dûs au Trésor i m –
        
        
          périal.
        
        
          Sur la demande du m i –
        
        
          nistère des finances, le m i –
        
        
          nistre de la* guerre rient
        
        
          de lancer en province une
        
        
          circulaire qui invite les
        
        
          commandants de la gen–
        
        
          darmerie à seconder les
        
        
          percepteurs d'impôt dans
        
        
          l'exercice de leurs fonc–
        
        
          tions.
        
        
          IV
        
        
          Le tableau des événe–
        
        
          ments de 1895, dressé par
        
        
          les soins collectifs des am–
        
        
          bassades, donne pour cette
        
        
          seule aimée le chiffre de
        
        
          40,950
        
        
          conversions forcées.
        
        
          Fonds A.R.A.M