•
        
        
          télégraphes, selon l'exemple donné récem–
        
        
          ment par des officiers de Sa Majesté et i l
        
        
          aurait enjoint aux chrétiens de ne verser
        
        
          aucun impôt dans les caisses gouver–
        
        
          nementales. A Vouschytrin, les beys alba–
        
        
          nais se sont aussi emparé du bureau des
        
        
          postes et télégraphes qu'ils ont occupé
        
        
          pendant huit jours, parce que « le Sultan
        
        
          qui donne libéralement 3,000 livres à tel
        
        
          chef de brigands pour le réconcilier avec
        
        
          un autre bandit, peut bien donner 1,000
        
        
          livres pour achever la construction d'une
        
        
          caserne destinée à loger ses fidèles. »
        
        
          *
        
        
          P O L I C E H AM I D I E N N E .
        
        
          
            —
          
        
        
          C'est un proverbe
        
        
          courant à Péra et à Stamboul qu'une moitié
        
        
          de la population espionne l'autre. Ce n'est
        
        
          pas assez encore, paraît-il. L a police
        
        
          secrète vient d'être renforcée et, plus nom–
        
        
          breux que jamais, les
        
        
          
            hafiès,
          
        
        
          au fez trop
        
        
          haut, exercent, avec ostentation, leur
        
        
          métier dans les rues et cafés ; i l n'ont de
        
        
          secret que le nom et sont encore plus
        
        
          aisément reconnaissables que les mou–
        
        
          chards européens. Sa Majesté craindrait
        
        
          une « manifestation des Jeunes Turcs. »
        
        
          Mais ce n'est pas seulement à Péra et dans
        
        
          les grandes villes que la police secrète a
        
        
          été augmentée : cette importante réforme
        
        
          a été étendue, aux plus infimes pays et
        
        
          villages ; et des ordres ont été donnés pour
        
        
          empêcher la propagation des « brochures
        
        
          jeunes turques » qui menacent gravement
        
        
          la sécurité de l'empire.
        
        
          Cependant, à Constantinople même, le
        
        
          fils et le petit-fils du feu grand vizir Halil
        
        
          Rifaat ont pu prendre la fuite : ils sont
        
        
          frères et fils de Djavid-bey, favori devenu
        
        
          importun que le Sultan laissa assassiner
        
        
          sans regret ; l'assassin, très connu, n'a
        
        
          jamais été inquiété même alors qu'Halil-
        
        
          Rifaat était encore grand vizir, ce qui
        
        
          permet de penser qu'il avait de très puis–
        
        
          santes amitiés.
        
        
          L E G É N É R A L S AU S S I E R A C O N S T A N T I N O P L E .
        
        
          —
        
        
          Il serait regrettable que l'existence à
        
        
          Yldiz d'un fou meurtrier, empêchât d'hon–
        
        
          nêtes touristes de visiter Constantinople.
        
        
          Mais nul n'est tenu de voyager là autrement
        
        
          qu'incognito et des hommes qui ont oc–
        
        
          cupé ou occupent des fonctions publiques
        
        
          ne devraient pas s'exposer à la honte
        
        
          d'un accueil trop familier et trop cordial
        
        
          de la part du Sultan Rouge. Il plut naguère
        
        
          a M. Paul Deschanel de s'asseoir à la table
        
        
          de la Bête et de faire son panégyrique
        
        
          devant les enfants des écoles françaises.
        
        
          Voici maintenant le général Saussier,
        
        
          ex-généralissime, qui accepte la décoration
        
        
          du Medjidié, assiste à des revues des trou–
        
        
          pes de Constantinople, données en son
        
        
          honneur et fraternise dans des banquets
        
        
          avec le Ministre de la Guerre hamidien
        
        
          et avec la Bête elle-même. Le lieutenant-
        
        
          colonel de Vialar,-alors qu'il était attaché
        
        
          militaire en Turquie, tint une conduite fort
        
        
          différente; i l revenait de Zeitoun où i l avait
        
        
          mené une enquête sur le meurtre du père
        
        
          Salvator et le rôle de Mazhar-bey, officier
        
        
          turc, dans cette affaire ; jusque-là i l avait
        
        
          eu avec le Ministre de la Guerre des rela–
        
        
          tions courtoises et presque amicales. Lors–
        
        
          qu'il le rencontra à nouveau, i l lui refusa
        
        
          brutalement la main ne « voulant point,
        
        
          disait-il, témoigner la moindre sympathie,
        
        
          même extérieure à un chef d'assassins. »
        
        
          A R R E S T A T I O N S E T CONDAMNATIONS.
        
        
          
            —
          
        
        
          On
        
        
          lit dans les journaux turcs :
        
        
          La Cour de cassassion a confirmé l'arrêt
        
        
          de la Cour d'appel de Salonique qui avait
        
        
          condamné le nommé Iouvan Tanach Hadji
        
        
          Nicolov, comme perturbateur, à la peine
        
        
          de la détention perpétuelle dans une en–
        
        
          ceinte fortifiée.
        
        
          Un jeune étudiant, Vahan Tékéyan, a
        
        
          été arrêté à Constantinople, à son retour
        
        
          d'Europe.
        
        
          La Cour de cassation a confirmé l'arrêt
        
        
          de la Cour d'appel de Diarbékir condam–
        
        
          nant le nommé Stefan Djanourchian, du
        
        
          quartier Sulukli de Diarbékir, à trois ans
        
        
          de détention dans une enceinte fortifiée,
        
        
          comme perturbateur.
        
        
          La Cour d'appel de Salonique a con–
        
        
          damné comme perturbateur à trois ans de
        
        
          travaux forcés le nommé Higlor Dimitri
        
        
          Kavazano, employé dans la section des
        
        
          télégraphes de la compagnie des chemins
        
        
          de fer. La Cour de cassation a confirmé
        
        
          cet arrêt.
        
        
          D'après le rapport de la Cour d'appel, le
        
        
          nommé Loutfi, ex-directeur des postes et
        
        
          télégraphes de Bassora, qui est accusé
        
        
          comme perturbateur, vient d'être j ugé par
        
        
          défaut par la Cour criminelle et condamné
        
        
          à la détention perpétuelle dans une en–
        
        
          ceinte fortifiée à la privation des droits
        
        
          civiques et à la confiscation de tous ses
        
        
          biens.
        
        
          La Cour de cassation a confirmé l'arrêt
        
        
          de la Cour d'appel d'Andrinople, condam–
        
        
          nant comme perturbateur le nommé D i –
        
        
          mitri Stajan Badjoraden, maître d'école, à
        
        
          quinze ans de détention dans une enceinte
        
        
          fortifiée.
        
        
          D'après
        
        
          
            Ikdam,
          
        
        
          le gouvernement hellé–
        
        
          nique vient d'arrêter le nommé Ismaïl
        
        
          Hakki, perturbateur et complice d'autres
        
        
          individus qui ont été arrêtés dernière–
        
        
          ment. Ismaïl Hakki se trouvait en Grèce
        
        
          depuis assez longtemps; i l n'a pu renier
        
        
          ses agissements ; son interrogatoire con–
        
        
          tinue.
        
        
          P . Q.
        
        
          
            DOCUMENTS
          
        
        
          
            La loi du 14 Mars 1902
          
        
        
          La Sublime Porte qui s'occupait depuis
        
        
          quelques temps de la question d'équilibrer
        
        
          le budget et d'assurer le payement r é g u l i e r
        
        
          des appointements et, d'autres d é p e n s e s de
        
        
          l'État, a pris des. décisions de nature à
        
        
          atteindre le but poursuivi.
        
        
          Ces décisions concernent la gestion finan–
        
        
          cière des provinces. Jusqu'ici les a u t o r i t é s
        
        
          provinciales utilisaient l'argent perçu sans
        
        
          consulter le mi n i s t è r e des Finances, et par ce
        
        
          fait, la partie des revenus en province appar–
        
        
          tenant à l'Administration centrale était en–
        
        
          voyée à la capitale d'une façon très i r r é g u –
        
        
          lière, ce qui occasionnait des difficultés au
        
        
          mi n i s t è r e des Finances. Aussi a-t-ilété décidé
        
        
          que d é s o rma i s les autorités provinciales,
        
        
          devront, après avoir réglé les allocations
        
        
          fixées, conserver le reste des revenus dans
        
        
          les caisses de l'État à l'ordre du T r é s o r i m –
        
        
          périal. A i n s i qu'on le voit dans le texte de
        
        
          la circulaire, le 1er, le 10 et la fin de chaque
        
        
          mois, un état détaillé devra être envoyé au
        
        
          Malié et les payements devront être faits en
        
        
          conformité des instructions qui l u i seront
        
        
          d o n n é e s par le mi n i s t è r e des Finances. L a
        
        
          partie des revenus qui revient au T r é s o r im–
        
        
          périal sera r é g u l i è r eme n t envoyée à Cons–
        
        
          tantinople ; cependant, pour certaines dé–
        
        
          penses extraordinaires de grande importance
        
        
          qui ne peuvent pas être a j o u r n é e s pour de–
        
        
          mander des instructions de l'Administration
        
        
          centrale, less vilayets et les mutessarifats
        
        
          i n d é p e n d a n t s sont autorisés à d é p e n s e r jus–
        
        
          q u ' à 10.000 piastres et les mutessarifats rele–
        
        
          vant des vilayets j u s q u ' à 5.000 piastres. Les
        
        
          50 0/0
        
        
          des sommes p e r ç u e s sur les revenus
        
        
          a r r i é r é s pourront être seulement utilisés des
        
        
          a r r i é r é s dus par l'État; l'autre moitié de ces
        
        
          revenus a r r i é r é s sera ajouté aux revenus de
        
        
          l'année courante.
        
        
          Ces décisions ne concernent pas les revenus
        
        
          des mines et forêts, du cadastre, du méarif
        
        
          et de la caisse de retraite. Ces revenus seront,
        
        
          comme par le passé, envoyés en totalité à ces
        
        
          d é p a r t eme n t s .
        
        
          La nouvelle décision est mise en applica–
        
        
          tion à partir du 1/14 mars.
        
        
          Les contrevenants seront tenus responsa–
        
        
          bles.
        
        
          Vo i c i la traduction de la nouvelle l o i sur
        
        
          les recouvrements des i mp ô t s , a p p r o u v é e par
        
        
          le Conseil des ministres et s a n c t i o n n é e par
        
        
          iradé impérial.
        
        
          C HA P I T R E P R EM I E R
        
        
          D I S P O S I T I O N S
        
        
          G É N É R A L E S
        
        
          A R T I C L E PREMIER.
        
        
          
            —
          
        
        
          Sont p e r ç u e s , d'après
        
        
          les prescriptions de la p r é s e n t e l o i , les con–
        
        
          tributions directes, soit :
        
        
          
            1
          
        
        
          
            °
          
        
        
          L'impôt immo b i l i e r ;
        
        
          2
        
        
          ° L ' imp ô t foncier ;
        
        
          3
        
        
          ° L ' imp ô t du temettou sur les esnafs i n d i –
        
        
          g è n e s et les é t r a n g e r s ;
        
        
          4»
        
        
          L a taxe d'exonération militaire de la
        
        
          population non musulmane ;
        
        
          5»
        
        
          L a surtaxe militaire sur ces quatre con–
        
        
          tributions ;
        
        
          Fonds A.R.A.M