PREMIÈRE ANNÉE
N° 5
aj
JANVIER
_
K(OI
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Pro Armeni a
R é d a c t e u r en chef:
P i e r r e
Q U I L L A R D
Adresser
tout ce iui concerne la direction
à M. Pierre Quillard
IO, rue Nollet, P a r i s
ABONNEMENTS :
France
8 »
Étranger
10 »
Le n u m é r o . . . .
0 2 5
paraissant le 10 et le 25 de chaque mois
COMITÉ D E RÉDACT I ON :
G. Clemenceau, Anatole France, Jean Jaurès
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Francis de Pressensé, E. de Roberty
Pro Armenia
est en vente chez les libraires et dans les principaux kiosques de Paris
S e c r é t a i r e de r é d a c t i o n :
J e a n
L O N G U E T
Mardi et Vendredi
de 11 h. à midi, 17, rue Cujas
OOOCMOOOOOOOOOOQOOQ
ADMINISTRATION :
Société nouvelle de Librairie
et d'Édition
(
Librairie
G.
HELLAtS)
17,
rue Cujas, P A R I S
TÉLÉPHONE : 80l-:4
SOMMAIRE
A nos c o n f r è r e s et à nos
lecteurs .
. . . . . .
L a R é d a c t i o n .
A b d - u l - H a m i d et l'Europe.
F . de P r e s s e n s é .
L a Quinzaine
P . Quillard.
Les Etats-Unis et les A r m é –
niens
lean Longuet.
Lettres de Constantinople,
Batoum , D i a r b é k i r et
Tcherdek
Nouvelles d'Orient
P . Q.
Documents :
11
apport sur le massacre
d'Orfa ( L i v r e s Bleus)
(
fin).
Fitzmaurice.
A NOS CONFRÈRES
ET A NOS LECTEURS
Nous ne pouvons remercier i c i no–
minativement nos très nombreux con–
frères de la presse française et étran–
gère qui ont fait bon accueil à
Pro
Armenia
et nous ont témoigné leur
sympathie de la manière la plus effec–
tive en reproduisant tout ou partie des
informations précises que nous pou–
vons donner sur la douloureuse situa–
tion des Arméniens en Turquie.
Il nous a été demandé à .ce propos
si la reproduction des articles et nou–
velles par nous publiés était interdite.
Comme nous tenons avant tout à être
un journal d'information, à divulguer
le plus possible les atrocités commises
par l'ordre du Grand Assassin, non
seulement nous autorisons mais
nous
sollicitons instamment nos confrères
de la presse française et étrangère de
reproduire tout ce qui peut leur sem–
bler intéressant dans nos colonnes.
Nous leur serons reconnaissants de
vouloir bien, en ce cas, indiquer la
provenance de leurs informations.
Nous devons aussi nos plus vifs re–
merciements à la presse des opprimés
et en particulier à la presse a rmé –
nienne. Nos amis a rmén i ens , quel–
quefois divisés, comme i l arrive sou–
vent par des questions de personnes
ou de tactique, se sont trouvés d'accord
pour nous encourager dans l'œuvre
entreprise. Ce que nous leur deman–
dons tout spécialement, ainsi d'ail–
leurs qu ' à tous ceux qui ont à souf–
frir de la tyrannie hamidienne, c'est de
nous communiquer les renseignements
précis qu'ils peuvent avoir en leur
possession.
Aux groupes arméniens d'Europe,
d'Amérique et d'Egypte qui nous ont
adressé leurs félicitations, nous en–
voyons les même s remerciements et
le même appel.
Voici déjà que notre voix est en–
tendue dans le monde civilisé : i l faut
que les faits accumulés, révélant ce
qui est, en temps normal, la situation
des Arméniens révoltent enfin la cons–
cience publique si lente à s'émouvoir,
et qu'au-dessus et en dehors des gou–
vernements, obligés à une sorte de
lâcheté professionnelle, i l se crée une
force morale assez puissante pour as–
treindre les chefs des peuples à l'action
nécessaire et inévitable : rayer Ab d -
ul-Hamid du nombre des souverains,
si on consent par pitié à ne point rayer
du nombre des vivants un malade at–
teint de la folie du meurtre ; et après
cette exécution trop tardive, mettre en
vigueur les clauses du traité de Berlin.
L A REDACT I ON .
ABD-UL-HAMID ET L'EUROPE
A Paris, des hommes politiques, des
magistrats de haut rang, des présidents
de conseils généraux, rendent hom–
mage solennellement à Abd-ul-Hamid.
Des officiers, au nom de leurs chefs,
portent des toasts enthousiastes au
Sultan. Le gouverneur militaire envoie,
pour donner plus d'éclat à cette fête,
une musique de régiment.
Cependant, le président que la
Chambre des députés vient de réélire
va à Constantinople flagorner le Com–
mandeur des Croyants. I l prononce.,
dans le style prudhommesque et pom–
pier dont cet académicien a le secret,
un panégyrique enthousiaste. Il em–
poche la récompense sous la forme
du collier d'un ordre ottoman.
L'ambassadeur de la République,
tapi comme une araignée au milieu
de ses toiles, s'est fait l'instrument du
Calife. Il lui demande des concessions,
des firmans de travaux publics, des
iradés de chemins de fer : i l lui donne
son appui, sa complicité.
Quand un protégé ou même un
citoyen français a des difficultés avec
la police hamidienne, malheur à lui !
Abandonné de son défenseur naturel,
livré au bon plaisir des inquisiteurs de
Yldiz-Kiosk, i l peut faire ses adieux à
Fonds A.R.A.M