siens, i l fut donné aux habitants d ' A r -
        
        
          mavir environ 25,000 hectares de ter–
        
        
          rain. L a population à cette époque avait
        
        
          comme occupation l'élève de bestiaux.
        
        
          A u début, les Arméniens comme les
        
        
          Ko zaks et les Gircassiens profitaient
        
        
          du terrain librement, chacun selon ses
        
        
          besoins; ils faisaient paître leurs t r o u –
        
        
          peaux dans les pâturages communs , se
        
        
          procuraient leurs bois dans l a forôt
        
        
          commune et ensemençaient dans les
        
        
          parties les plus fertiles du so l . L e
        
        
          nombre des habitants augmenta c ons i –
        
        
          dérablement plus tard, quand du nord
        
        
          de la Russie commencèrent à i mm i –
        
        
          grer vers le sud de nombreux Russes,
        
        
          par suite de la construction des che–
        
        
          mins de fer, et du progrès croissant de
        
        
          l'agriculture et de l'exportation de blé.
        
        
          L a demande et le prix des terrains
        
        
          augmentèrent.
        
        
          Actuellement à A rma v i r , excepté
        
        
          les terrains qu i dépendent du c o n –
        
        
          seil des chefs de toutes les familles,
        
        
          au profil des écoles des églises, tous
        
        
          les autres terrains sont utilisés sous
        
        
          deux formes : les pâturages sont la
        
        
          propriété de tous, mais les terres ré –
        
        
          servées à la semence, tous les 10, 15
        
        
          ou 5 ans, selon la décision de la collec–
        
        
          tivité, sont partagées entre les familles
        
        
          selon le nombre des mâles. A i n s i ac–
        
        
          tuellement, à A rma v i r , le terrain d i s –
        
        
          ponible pour l a semence est de 16,500
        
        
          hectares et le nombre des mâles est
        
        
          égal à 3,000; d'où chaque membre a
        
        
          droit à 5 hectares 1/2. Une famille qui
        
        
          possède 2 mâles a droit à 11 hectares
        
        
          et ainsi de suite.
        
        
          L o r s de l a distribution des terres (5,
        
        
          10, 7
        
        
          ans après), comme aussi à tout
        
        
          moment, d'après les lois admises, l a
        
        
          collectivité par la majorité des voix a
        
        
          droit de changer le principe et par
        
        
          exemple de partager les terres définiti–
        
        
          vement entre t ous ; ou bien à des épo–
        
        
          ques déterminées, de partager soit les
        
        
          terres réservées à l a semence, soit toutes
        
        
          les terres; ou bien encore de les pa r –
        
        
          tager soit seulement selon le nombre
        
        
          de personnes de sexe mâle, soit selon
        
        
          le nombre d'habitants, soit entre tous
        
        
          ou soit selon l a capacité de chacun. E n
        
        
          un mot, toutes ces décisions regardent
        
        
          la collectivité, mais en tout cas, on peut
        
        
          affirmer que la collectivité conserve le
        
        
          principe de l a propriété collective, car
        
        
          c est grâce à cela que les riches n ' ar –
        
        
          rivent pas à pouvoir centraliser toutes
        
        
          les terres entre leurs mains.
        
        
          Ma i s un danger est imminent, d 'un
        
        
          autre côté, pour A rma v i r . Comme nous
        
        
          avons dit plus haut, i l y a un grand
        
        
          courant d'immigration du No r d de l a
        
        
          Russie vers le Sud , et surtout vers l a
        
        
          province de Goupan et vers A rma v i r .
        
        
          I l y a 50 ans, quand A rma v i r fut fondé,
        
        
          i l n ' y habitait que des Arméniens qui
        
        
          étaient considérés comme les indigènes
        
        
          et les propriétaires des terres obte–
        
        
          nue s ; aujourd'hui, à côté des 1,000 f a –
        
        
          mi l l e s arméniennes, on y compte 3,000
        
        
          familles d'immigrés (en grande partie
        
        
          russes); les immigrés ne sont pas les
        
        
          membres de l a collectivité cl'Armavir
        
        
          et n'ont pas droit à une part de terre
        
        
          dans le partage. Le s Armaviréens refu–
        
        
          sent ce droit aux immigrés en leur
        
        
          objectant qu'ils n'ont pas du tout versé
        
        
          de sang pendant les guerres pour p r o –
        
        
          téger les terres, etc.
        
        
          L a même question se pose aussi dans
        
        
          le Caucase septentrional comme aussi
        
        
          dans le Su d de la Russie, où existent
        
        
          nombre d'immigrés. C'est là une de ces
        
        
          grosses questions qui ont un caractère
        
        
          économique. A A rma v i r , on veut ré–
        
        
          soudre la question de la façon suivante.
        
        
          L e s immigrés veulent faire proc l amer
        
        
          le village d ' Arma v i r comme « ville » ;
        
        
          la chose elle-même paraît offrir peu
        
        
          d'intérêt, mais elle est très essentielle
        
        
          si on y regarde de près, en ce sens que
        
        
          l'administration d'une ville est formée
        
        
          surtout par les propriétaires de maisons
        
        
          dont plusieurs sont des immigrés russes,
        
        
          et i l va sans dire qu'aussitôt qu ' Arma v i r
        
        
          sera proclamé comme v i l l e , les terres
        
        
          de l a collectivité d ' Armav i r seront pa r –
        
        
          tagées entre tout le monde. I l n'est pas
        
        
          sans probabilité que les différends sur–
        
        
          venus entre les Arméniens et les Russes
        
        
          soient un prétexte pour obligerles Armé–
        
        
          niens de proclamer A rma v i r comme
        
        
          v i l l e , ou bien de partager les terres
        
        
          d ' A rma v i r entre tous les habitants i n –
        
        
          distinctement.
        
        
          Sans doute, c'est une autre question
        
        
          de savoir, par exemple, pourquo i le
        
        
          gouvernement ne voit pas le même
        
        
          principe de justice dans des centaines de
        
        
          villages Ko s ak s , et dans la Traus cau -
        
        
          casie où dans les villages russes exis–
        
        
          tent 50,000 immigrés Arméniens qu i
        
        
          n'ont seulement pas un seul hectare de
        
        
          terres, mais qu i sont privés du droit
        
        
          d'en posséder, s i ce n'est au bout de
        
        
          20
        
        
          ans, par le travail personnel.
        
        
          A RG I S T I S .
        
        
          Nouvelles d'Orient
        
        
          E N MACÉDOINE.
        
        
          
            —
          
        
        
          Le rédacteur de
        
        
          
            Vin-
          
        
        
          
            formation
          
        
        
          viennoise observe malignement
        
        
          que le gouvernement turc a jugé très élo-
        
        
          gieux le discours du comte Goluchowski,
        
        
          aux Délégations, à peu près comme les
        
        
          abeilles tirent du miel des fleurs les plus
        
        
          amôres.
        
        
          Les nouvelles précises publiées par le
        
        
          
            Mouvement macédonien
          
        
        
          montrenttrop clai–
        
        
          rement que la situation ne s'est pas amé–
        
        
          liorée dans les Vilayets de Salonique, Mo–
        
        
          nastir et Andrinople.
        
        
          
            Vilayet de Salonique
          
        
        
          Le nouveau vali Hassan Fémi Pacha n'a
        
        
          point répondu aux espérances que les con–
        
        
          suls étrangers avaient mises en lui. Qu'on
        
        
          en juge.
        
        
          A
        
        
          
            Sérès,
          
        
        
          l'agent provocateur Stambolie
        
        
          fut convaincu d'avoir porté chez les frères
        
        
          Theodorovi, des lettres compromettantes,
        
        
          qui furent retrouvées pendant une perqui–
        
        
          sition. Il a été arrêté, puis relâché. Une
        
        
          quinzaine de personnes ont été emprison–
        
        
          nées dans des circonstances analogues,
        
        
          parmi lesquelles le D
        
        
          1
        
        
          '
        
        
          Christovitch.
        
        
          A
        
        
          
            Djoumnïa,
          
        
        
          le 22 avril, deux bandes
        
        
          de révolutionnaires, fortes de vingt et un
        
        
          hommes, rencontrèrent près de Jeleznitza
        
        
          des troupes régulières et des bachibou-
        
        
          zouks. Après dix heures de bataille, trente
        
        
          turcs morts et un révolutionnaire. Cinq
        
        
          jours plus tard, une autre bande de huit
        
        
          hommes lutte avec succès contre des forces
        
        
          supérieures et échappe à leur poursuite.
        
        
          
            Razlog.
          
        
        
          —
        
        
          La police s'en prend aux
        
        
          mendiants, aux idiots et aux aveugles. Les
        
        
          nommés Adan, nonagénaire; Clintcharé,
        
        
          aveugle; Niné, idiot, ont été icarcérés à
        
        
          Methomya.
        
        
          Arrestation de Hadji Mikhaïl, de God-
        
        
          levo et de Guertché KolchelT de Bansca,
        
        
          qui voyageaient sans passeport. A Bansco,
        
        
          invasion des agents de police Ejab et d'Ali
        
        
          Onbachi, qui extorquent, sous menace
        
        
          d'arrestation, des sommes de cinq à dix
        
        
          livres aux boutiquiers de l'endroit.
        
        
          Assassinat d'Ilu Yekoff.
        
        
          
            Drama.
          
        
        
          —
        
        
          Une bande révolutionnaire a
        
        
          rencontré et exterminé les percepteurs
        
        
          d'impôts.
        
        
          
            Koukouche.
          
        
        
          —
        
        
          Une bande formée par le
        
        
          Voïvode Popeto pour venger la mort des
        
        
          enfants égorgés à Moutoloyo a été dispersée
        
        
          et son chef tué.
        
        
          
            Keuprulu.
          
        
        
          —
        
        
          Rencontre entre une bande
        
        
          de huit révolutionnaires et la police, près
        
        
          du village Martintzi ; deux révolutionnaires
        
        
          tués et du côté turc un capitaine et dix
        
        
          gendarmes. Le lendemain, le village fut
        
        
          i pillé avec les atrocités accoutumées. La
        
        
          •
        
        
          campagne environnante est terrorisée.
        
        
          Fonds A.R.A.M