DEUXIÈME ANNÉE. —
N° 12.
Le Numéro: France,
40
cent. — Etranger :
50
cent.
25
MAI 1902.
Pro Armen i a
Rédacteur en Chef :
Secrétaire de rédaction '
p i e r r e
QUiLLAED
Paraissant le io et le 25 de chaque mois
J e a
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L O N G U E T
Adresser tout
ce qui concerne la Direction
ADMINISTRATION :
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Rue Monsieur-le-Prince, 10
à M. Pierre QU I L L ARD
COMITÉ DE RÉDACTION :
P A R I S
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ÎO, Ru e TSTollet, Paris.
L e s a m e d i
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h e u r e s à
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G . C l e m e n c e a u , A n a t o l e F r a n c e , J e a n J a u r è s
ABONNEMENTS :
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V A B O N N E M E N T S
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F r a n c i s d e P r e s s e n s é , E . d e R o b e r t y
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est en vente:
A l'Administration, 10, r. Monsieur-le-Prince;
Chez Brasseur, Galeries de l'Odéon ;
Boulinier, 19, boulevard Saint-Michel ;
A la Société Nouvele de librairie, 17, rue Cujas;
Au Kiosque 23, boulevard des Italiens;
117,
boulevard des Capucines;
27,
boulevard Montmartre;
Chez Blancard, à Marseille;
Cohen, à Montpellier;
Eggimann, à Genève.
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ï î 10 :
Nécrologie : Georges Favon ( L A RÉDACTION}.
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Quinzaine : De quelques valis (PIERRE Q U I L L A R D ) . —
Lettres des frontières turco-persanes et de Smyrne.
L'affaire d'Amavir (AHOISTIS).
Nouvelles d'Orient :
En Macédoine; Choses Albanaises; Sédition militaire
à Monnsliy ; L'unification de la dette ; Les étudiants
hellènes de Genève. ( P . Q . ) .
Variétés: M o n C o m –
merce de laine (de la vie économique des Arméniens
turcs), d'après larevue
Moartch,
de Tiflis.
NÉCROLOGIE
Georges Favon
Georges Fa v o n , conseiller d'Etat et
député au Conseil national, est mort à
à Genève, le 17 ma i , à l'âge de c i n –
quante-neuf ans.
Nous n'avons pas à rappeler i c i la
part prépondérante qu'il prit, pendant
un quart de siècle, à la vie politique
de son pays. Depuis plus de vingt ans
i l appartenait au -Conseil national.
Georges Fa v o n fut un des hommes
qui servirent le plus efficacement la
cause arménienne en Eur ope . Très
préoccupé des affaires universitaires,
i l avait appris à connaître et à aimer
ces étudiants arméniens de Genève qu i
ne pensent pas seulement à développer
leur culture personnelle, mais qui veu –
lent aussi sauver et régénérer leur
peuple. Ils trouvèrent toujours auprès
de l u i l'aide la plus bienveillante et l a
plus utile.
Tout dernièrement, frappé à mort et
sachant que ses moments étaient
comptés, i l voulut présider la confé–
rence de Fr anc i s de Pressensé, I l ilétrit
la défaillance des grandes nations eu –
ropéennes qui ont laissé s'accomplir,
en Arménie, des crimes sans nom.
Il vivra dans la mémoire reconnais–
sante des Arméniens et de ceux qui
mènent la même lutte, contre le silence
et l'inertie des gouvernement eur o –
péens.
LA
RÉDACTION.
LA QUINZAINE
De quelques valis.
Les journaux turcs du 18 mai an –
noncent que S . E . F a i k Pa c ha , n o u –
veau gouverneur général de Diarbékir,
est parti l a ville par le vapeur
Ortegal,
des Messageries Maritimes, pour S am -
soun, d'où i l rejoindra son pos t e : avant
de s'embarquer, i l été au Pa l a i s impé–
rial prendre congé. I l n'est pas p r o –
bable que son auguste maître l u i ait
donné le conseil de réparer les maux
causés par l'administration du précé–
dent v a l i , Kha l i d - b e y .
Ce l u i - c i était un bandit de premier
ordre, pillard et à l'occasion meurtrier ;
c'est contre lui que les gens de Djezireh
avaient unanimement porté plainte : i l
s'entendait à merveille avec Mo u s t a -
pha Pa c ha , grand détrousseur de cara–
vanes et ami particulier de Zékhi
Pa c ha , commandant du quatrième
corps d'armée. L e rappel de Kh a l i d
bey n'a aucunement le caractère d'une
disgrâce.
Son successeur, au reste, n'avait pas
besoin de prendre auprès de Ham i d ,
des instructions détaillées : c'est à bon
escient que S. M . I. a fait appel à ses
services et l ' a tiré de l a retraite où i l
vivait depuis dix ans. F a i k sera pire
que K h a l i d .
A u temps des ligues albanaises et du
Congrès de Pr i s r end , lorsque De r v i s h
Pa c ha , par l'argent et par la d i s t r i bu –
tion de places avantageuses, rétablit
en Al ban i e une sorte de l oya l i sme
envers le trône du Sultan, F a i k Pa c ha
était président de l'administration m u –
nicipale de Salonique. Moyennant un
bakchiche de 2,000 livres, i l se fît
nommer mutessarif de P r i s t i na , puis
de Pr i s r end et ensuite d ' Uskub , enfin
i l devint va l i de Monastir.
Dans ces différentes fonctions, i l se
montra toujours égal aux espérances
que l'on avait de l u i : i l extorqua à ses
subordonnés des sommes énormes. I l
formait lui-môme des bandes et les
lâchait à travers le pays ; puis quand
i l les estimait suffisamment chargées
de butin, i l mettait un terme à leurs
exploits et envoyait ses propres s e r v i –
teurs dans les prisons impériales : i l ne
les relâchait que contre paiement d'une
importanterançon. Ildépassa l a mesure;
les consuls se plaignirent et i l fallut
qu ' Hami d se résignât à le destituer.
F a i k , depuis lors, vivait dans l'abon-
Fonds A.R.A.M