P R O A R M E N T A
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de^'francssont àirràrichis de total service
militaire et qùé leurs charges envers le Tré–
sor « sont tellement insignifiantes qu'elles
feraient soupirer d'envie fout contribuable
européen
»
;
Que dans l'admin isl rai ion civile et judi–
ciaire les musulmans et les chrétiens se
trouvent en nombre égal ;
•4.
Que les chrétiens auraient tort de pré–
tendre à une part prépondérante dans l'ad–
ministration sous prétexte qu'ils forment lès
;
i/."> de la population ;
5.
Oue le gouvernement tue se montré d'un
libéralisme excessif en matière d'enseigne–
ment; que s'il ferme quelquefois des écoles
bulgares, c'est pareeque les professeurs sonl
.
alïiliés aux comités macédoniens; que d'ail–
leurs il existe dans chaque ville importante
une école
idàdïê,
école secondaire d'Etat, ou–
verte à tous et
1
dont le programme com–
prend des cours de français, d'anglais et
d'allemand très convenablement tenus » ;
que les Bulgares, au lieu d'enIretenir lanI
d'écoles— 148 dans le'district d'Uskub —
feraient bien mieux de fonder des écoles
d'art ét métiers :
(
i. Qu'en ce qui concerne les massacrés',
incendies et brigandages, les faits sont très
exagérés et qu'il en faut attribuer 90 pour
100
«
aux agents ou complices du comité macé–
donien » ;
7.
Que tout le mal vient du « prolétarial
intellectuel », issu des écoles bulgares supé–
rieures, qui exploite, faute de mieux, Tes
mots de patriotisme, indépendance, réveil
national et se nourri! sur le dos de la popu–
lation macédoniene, terrorisée par le comité
révolutionnaire ;
.
8.
Qu'en somme, selon l'opinion d'un diplo–
mate français, si tout n'est pas pour le mieux
en Macédoine, si certaines réformes sont dé–
sirables, le gouvernement ottoman ne s'y
oppose et ne s'y opposera et qu'il les « con–
sidère.comme indispensable » ; mais que si
lis Puissances veulent intervenir ce doit être
d'abord et surtout pour détruire le comité
macédonien.
Les arguments de M. Alexandre liegaston
ne sont point nouveaux : ils ont servi plu–
sieurs fois depuis le mois de novembre 1894,
pour prouver que les atrocités arméniennes
n'avaient jamais existes que dans l'imagina–
tion des gens mal intentionnés : cependant
"
les pusillanimes et patients serviteurs du
Sultan égorgeaient trois cent mille créatures
humaines sans défense et sans armes.
Sur chaque point
,
c'est la thèse contraire
qui est exacte.
L Nous avons donné ici même une longue
série de crimes contre les personnes commis
par des particuliers ou des fonctionnaires
musulmans, jamais punis, toujours encou–
ragés.
2.
Il est bien vrai que les chrétiens ne l'ont
pas de service militaire, mais i l leur est en
revanche interdit d'avoir des armes et par
conséquent de se défendre.
Quant à la perception des impôts, on sait
qu'elle se fait arbitrairement, que le contri–
buable paie non une fois, mais plusieurs fois
el
que
la violence est
presque
toujours em–
ployée contre lui.
3.
Ce sonl en effet les prescription^ de la
loi, mais
c e s
prescriptions ne sonl pas obser–
vées.
4.
Les .Macédoniens demandent simple–
ment l'exécution de l'article XXII1 du traité
Berlin et m; veulent aucune hégémonie de
l'ace ou de religion.
5.
La tolérance scolaire est également fic–
tive ou précaire; les professeurs sont arrêtés
sous les prétextes les plus futiles, ("est ainsi
que l'an dernier, en Vieille Serbie, des insti–
tuteurs serbes furent jetés en prison parce
qu'il y avait dans leur école des livres, visés
par la censure ottomane, contenant des
chants populaires serbes.
L'enseignement des écoles
idadié
est excel–
lent sur le papier et dans les règlements
administratifs. Mais on aura une idée de ce
qu'il peut être en fait en considérant qu'à
Constantinople même un professeur de
l'Ecole militaire l'ut sévèrement réprime11dé
pour avoir parlé d'un ga/. à l'état
libre,
dans
son cours de chimie.
6.
Au temps des massacres arméniens, les
communiqués officiels portaient régulière–
ment que des Arméniens révolutionnaires
déguisés en Kurdes tuaienl leurs propres
compatriotes. 11 parait qu'Hussein Tchaouch,
Issa Boljètinaez, Derviche effendi. Mollah
Zeka et quelques autres bandits dont nous
avons raconté les exploits sanglants sont des
agents des comités macédoniens : c'est pour–
quoi ils sont ou furent, de leur vivant, char–
gés de décorations et d'honneurs parle Sul–
tan.
7.
et 8. Le mal vient non du prolétariat
intellectuel, mais du gouvernement turc qui
n'a jamais exécuté, depuis tantôt vingt-cinq
ans, les réformes promises; tout en les dé–
clarant indispensables; et si les Puissances
ont la sagesse d'intervenir à temps, ce ne
peut être que pour exécuter l'article XXIII
du traité de Berlin, comme c'est leur devoir
et leur intérêt.
On l i t dans
YEuropéen
du 3 mai :
L'enquête de M. Alexandre Degaston sur
la Macédoine, publiée dans la
Xene
f'reie
Presse
le le* avril, dans
YIndépendance
belge
le 16 avril; dans le numéro du 15 de
La
France à l'&ranger,
a paru aussi dans la
Pairie
du 30 avril ; c'est une enquête à appa–
ritions périodiques ; elle se montre à peu
près fous les quinze jours dans des journaux
différents, par les soins d'une providence
favorable à S. M. I. Abd-ul-IIamid.
Elle est donné dans la
Pairie,
sous forme
de lettre (Service spéciale de la
Pairie),
en
date d'Uskub, 23 avril : ainsi selon une tra–
dition très respectable dans un journal dirigé
par M. Lucien Millevoye, qui mit au jour les
faux du nègre Norton et glorifia le faux pa–
triotique du colonel Henry, l'enquête de
M. Alexandre Degaston est inexactement
attribuée à un correspondant imaginaire ré–
sidant en Vieille-Serbie.
Comme les lecteurs de la
Pairie
sont des
personnes simples et d'intelligence médiocre
le scribe qui a copié le texte primitif en pris
uniquement les paragraphes de ton péremp-
toire, en supprimant toute formule hypothé-
lique. Mais il a reproduit avec, un scrupule
religieux les parties énipTCïttté.es; il en a res–
pecté l'orthographe
(
kaza
au lieu de
caza,
qui est plus ordinairement employé dans les
ouvrages français Irailanl de la Turquie) et
jusqu'à l'apparence typographique, ainsi
qu'on en peut juger par le paragraphe sui–
vant où les italiques sont employées aux
mêmes endroits :
Au
que, la |
P A T 1! I F.
Cil) a v r i l )
vue
s c h i
o l i l i -
arl
ne laisse rien à d'sirer ;
ainsi, dans les chefs-lieux
des
vilàyeip,
des
sàiïdfàks
el des
tcakeU
fonctionne
un conseil administratif,
l'arloul , les chefs des
communant t's religieuses,
tous, et
de- droit,
font
partie de celle assemblée,
a laquelle assiste, de plus,
un représentant civil de
chaque nationalité. En ce
qui concerne le service j u –
diciaire, les tribunaux de
degré inférieur sonl. com–
posés de membres musul–
mans el chrétiens
en nom–
bre èijnl.
I M I É l ' K M l A M i E
B E L G E
t lli avril
1
t ne des réformes récla–
mées en Macédoine, c'est,
pour les chrétiens, d'avoir
une part active dans l'admi-
nisl ration du pavs. O r ,
savez-vous qu'elle est, à ce
point de vue, la situation de
ces derniers'? Dans les
chefs-lieux des
vilayets,
des
saudjaks
et
deakasas
fonc–
tionné un conseil adminis–
tratif, l'arloul, les chefs
des communautés religieu–
ses, tous, el
de droit,
font
part ie de cet le assemblée,
a laquelle assiste, de plus,
un représentant civil de
chaque nationalité. E n ce
(
pii concerne le service j u –
diciaire, les tribunaux de
dcirré inférieur sont c o m –
posés de membres musul–
mans el chréliens
ru nom–
bre égal.
On ignore encore pourquoi la résidence
d'Uskub a été assignée au correspondant de
la
Pairie:
c'est peut-être précisément parce
que les déprédations et violences des beys et
des autorités ottomanes en en cette région
sont poussées à l'excès : la plupart des habi–
tants de Kolaschin ont dû passer la frontière
l'an dernier et se réfugier en Serbie pour
échapper au massacre, et des nombreux vil–
lages qui entouraient autrefois le cloître
historique de Visoki Decam, il en reste un,
tant le système hamidien pour l'extermina–
tion des raïas a été appliqué avec méthode
et esprit de suite.
Nos excellents confrères du
Mouve–
ment Macédonien,
après avoir allégué
•
pie M . Alexandre Degaston, par une
lettre en date du 17 mars T90T, écrite
à Sofia et adressée à M . Roris Sarafoff,
avait d'abord offert de publier une en –
quête de ce genre, mais favorable aux
revendications macédoniennes, ont
commencé à réfuter point par point
les erreurs propagées dans un trop
grand nombre 3e journaux européens.
Ils établissent par des rapports c onsu –
laires français (tic Ya l l o n a , d ' And r i no -
ple, de Monastir) que la misère est à
son combble, que les impôts sont pe r –
çus avec d'indicibles violences et que
le budget, au lieu d'être appliqué aux
besoins locaux, est dilapidé par les
agents et sous-agents du Su l t an , tant
dans la province même que par le
Trésor. Nous donnerons l'analyse de
cette remarquable critique, sitôt qu'elle
aura pa ru .
Fonds A.R.A.M