lierai, c l , trois jours auparavant, le
Poster Lloyd,
qui est loin de se mon –
trer syslémaliqiicmeni hostile aux ré–
gime hamidien, en avait donné un
commentaire peu énigmatique ; le grand
journal de Huda-Pest constatait èga-.
louent que tous les efforts de l ' Au l r i c h e -
Hong r i c et de la Russie seraient vains
(
s i la Porte n'avait pas la force ou
l'intelligence de comprendre sespropres
intérêts » . A compter sur un appui
constant des puissances, elle risque de
faire un mauvais calcul, à son grand
dam et pour prendre un exemple, l'af–
faire Cretoise aurait dô l u i enseigner
qu'elle n'a rien d'heureux à attendre
d'une guerre même victorieuse, toute
guerre devant se terminer, pour elle,
par une diminution de territoire.
A i n s i dégagé des ambages c l des ré–
ticences diplomatiques, le langage du
comte Go l u c hows k i signifié que l ' A u –
triche et la Russie se sont entendues
en vue d'un partage éventuel de l ' A l –
banie et de la 'Macédoine et i l paraît
même qu'une sphère d'influence a été
réservée à l'Italie sur la côte occiden–
tale de l ' Adr i a t i que .
S i le régime turc ne se réforme pas,
c'est donc à bref délai un nouveau dé–
membrement de l'empire ottoman, qui
ne serait avantageux ni aux petites na –
tionalités albanaise, serbe, bulgare ni
à celles des puissances européennes,
Franc e , Angleterre, Allemagne qui ont
en Orient des intérêts distincts des i n –
térêts autrichiens et des intérêts russes.
E t ce qui est vrai de la Macédoine et
de l ' Al ban i e est plus vrai encore des
vilayets arméniens : là non plus l a s i –
tuation ne s'est pas améliorée ; elle
empire chaque j ou r et le printemps
venu se produiront les tueries ac cou–
tumées, les destructions de villages,
les conversions forcées à l ' i s l ami sme ,
les tentatives brutales pour anéantir,
au Sassoun et au Zeïtoun, tous les
éléments de résistance. Ma i s l'extraor–
dinaire expédition d ' Andran i k et de
ses compagnons, en plein hiver, mo n –
tre que les hamidiés et les soldats
réguliers d ' Ab d u l - Ham i d trouveront
en face d'eux des hommes décidés à
vendre chèrement leur vie et à dé–
fendre avec une suprême énergie ce
qui demeure encore de leur race mar–
tyrisée.
A Constantinople. même, il faudra
compter aussi avec les Arméniens : ce
serait folie de croire qu'ils assisteraient,
impassibles, à une révolution b a l k a –
nique ou que leur patience et leur en–
durance de l a tyrannie ne sont, pas à
bout.
Puisque les questions dépure huma –
nité ne touchent guère les hommes
d'Etat, ceux-ci devraient considérer
que leurs nationaux, Français, A l l e –
mands, Ang l a i s , Au t r i ch i ens , ont en –
gagé dans l'allairc du chemin de 1er de
Bagdad des sommes considérables et
attendent de l'exploitation de la ligne
et de la mise en valeur des pays t r a –
versés, des bénéfices énormes ; i l ne
faut pas oublier que cette entreprise,
allemande exclusivement à l'origine,
est devenue une entreprise européenne :
or, la prospérité et l'existence du che–
mi n de 1er dépendent étroitement de l a
question arménienne, S i à bref délai
un état de choses normal n'est pas i n s –
titué dans les hautes vallées du Tigre
et de l ' Euphr a t e , à Diarbékir, à Va n e l
à Mo u s h , i l en sera des villayets A r –
méniens comme de l a Macédoine et de
l ' Al ban i e , selon les prévisions du c.omle
Go l uc bowsky , l a puissance la plus
voisine, la Russie, prendra possession
de ces territoires ensanglantés et de là
elle sera maîtresse absolue, au j our el
à l'heure qu'elle aura choisie, de s'em–
parer à son gré des vallées inférieures
et de la plaine de Mésopotamie.
A i n s i , pour avoir refusé d'intervenir
à temps, pour n'avoir pas sauvé de
l'extermination un petit peuple qui ne
veut point mourir, les puissances eu–
ropéennes, par la force d'une inévita–
ble Néinésis, seront frappées et lésées
dans ces intérêts matériels qu'elles ne
savent même pas défendre avec que l –
que intelligence.
E t ce sera justice.
P I E R R E Q U I L L A R D
LIRE :
O I E I N F O RMA T I O N
Editeur et Rédacteur :
Josef G RAF
V i e n n e , P i a r i s t e n g a s s e , 2 6
Les Élections Françaises
Il ne nous appartient pas d'apprécier
ici, au point de vue de la politique inté–
rieure, les élections françaises. .Mais elles
ont élé pleinement favorables aux amis de
la cause arménienne : MM. Denys Cochin,
d'Kstournelles de Coustantel Marcel Sem–
bat ont élé réélus au premier tour de
scrutin, ainsi que Jean Jaurès dont la voix
généreuse n'avait pas retenti dans la der–
nière Chambre et qui va défendre à nou–
veau h; peuple opprimé, avec toute la force
de son éloquence.
M . Gustave Rouanet sera certainement
réélu dimanche el nous saluons avec une
joie profonde l'entrée au Parlement, main–
tenant assurée, de notre très cher et très
éminent ami et collaborateur Francis de
Pressensé qui, pour reprendre avec une
légère variante les expressions d'Anatole
France « rendra les plus grands services à
l'Arménie par sa connaissance de la politi–
que universelle, par sa généreuse et large
intelligence, par son grand cœur el son
indomptable énergie ».
M. Cabriel Hanotaux, qui se rend jus–
tice à lui-même, parait avoir abandonné la
politique. M . Delcassé s'est fait honneur
dans sa circulaire électorale d'« avoir pris
la défense des faibles ». Nous espérons
que son autorité renouvelée sera utile au
salut du peuple arménien comme elle servit
autrefois à l'établissement de l'autonomie
crétoise.'
R .
+. —
Une Enquête sur la Macédoine
On lit dans
YEuropéen
du 26 avril ;
Dans son numéro du 1er avril, la
Xeue freie
Presse
de Vienne, publiait une enquête sur
la situation en Macédoine, signée Alexandre
Degaston : la même enquête est reproduite,
sans indication de provenance, saut la signa–
ture, dans le numéro du 16 avril, par
Ylndé-
pendance belge
qui donne d'ordinaire des in–
formation plus rapides et plus originales;
elle est reproduite encore dans le numéro 15
de la
France à l'Etranger
et il est probable
qu'elle a paru et paraîtra encore dans d'au–
tres journaux: c'est en effet une enquête
impartiale et qui paraît offrir toutes tes ga–
ranties de sincérité désirables >• en ce sens
qu'elle constitue un panégyrique du gouver–
nement hamidien.
Sans citer aucun l'ail précis, M. Alexandre
Degaston affirme :
t. Que tes musulmans de Macédoine font
preuve « d'une mansuétude qui va jusqu'à la
pusillanimité et que bien rarement, ils se
livrent à des voies de fait sur un chrétien
sans avoir été provoqués •> ;
2.
Que les chrétiens, moyennant une taxe
Fonds A.R.A.M