DEUXIÈME A NN É E . —
        
        
          N° 11.
        
        
          Le Numéro : France,
        
        
          
            40
          
        
        
          cent. — Etranger :
        
        
          
            50
          
        
        
          cent.
        
        
          10
        
        
          M A I
        
        
          1902.
        
        
          Pro Armen i a
        
        
          
            Rédacteur en Chef :
          
        
        
          
            P i e r r e
          
        
        
          Q T J I L I
        
        
          
            J
          
        
        
          A R T
        
        
          
            3
          
        
        
          
            Adresser tout
          
        
        
          
            ce qui concerne la Direction
          
        
        
          
            à M. Pierre QUILLARD
          
        
        
          l O , Ru e ISTollet* Paris.
        
        
          A B O N N E M E N T S !
        
        
          France
        
        
          S
        
        
          Etranger,...
        
        
          
            Paraissant le 10 et le 25 de chaque mois
          
        
        
          
            ^
          
        
        
          
            —
          
        
        
          
            1
          
        
        
          COMITÉ DE RÉDACTION :
        
        
          
            G . Cl emenceau, Anatol e France , Jean Jaurès
          
        
        
          
            Franc i s de Pressensé, E . de Roberty
          
        
        
          i o
        
        
          
            Secrétaire de rédaction =
          
        
        
          
            J e a n
          
        
        
          
            L O N G U E T
          
        
        
          ADMINISTRATION :
        
        
          
            Rue Monsieur-le-Prince, 10
          
        
        
          P A R I S
        
        
          
            (6«)
          
        
        
          Le samedi, de
        
        
          
            11
          
        
        
          heures à midi.
        
        
          A B O N N E M E N T S :
        
        
          France
        
        
          
            8 »
          
        
        
          Etranger
        
        
          
            1 0 »
          
        
        
          P R O A KMEN L 4 .
        
        
          
            est en vente
          
        
        
          A l'Administration, 10, r. Monsieur-le-Prince;
        
        
          Chez Brasseur, Galeries de l'Odéon ;
        
        
          —
        
        
          Boulinier, 19, boulevard Saint-Michel ;
        
        
          A la Société Nouvele de Librairie, 17, rue Cujas;
        
        
          Au Kiosque
        
        
          
            23,
          
        
        
          boulevard des Italiens;
        
        
          
            —
          
        
        
          
            117,
          
        
        
          boulevard des Capucines;
        
        
          
            27,
          
        
        
          boulevard Montmartre;
        
        
          Chez Blancard, à Marseille;
        
        
          Chez Cohen, à Montpellier:
        
        
          —
        
        
          Egguimann, à Genève ;
        
        
          —
        
        
          Houng, au Caire;
        
        
          —
        
        
          Houng, à Alexandrie,
        
        
          S O M M A I R E :
        
        
          L'affaire de Sourp-Arakélotz ( A N D R A N I K ) .
        
        
          —
        
        
          L a Q u i n –
        
        
          zaine : L'exposé du comte Colurhowski
        
        
          (
        
        
          PIKRHK
        
        
          Q U I L L A U D ) .
        
        
          —
        
        
          Les élections françaises \\\.). — Une
        
        
          enquête sur la .Macédoine. — L a situation à Djézireh.
        
        
          —
        
        
          Correspondance d'un vicaire" du Patriarcat. —
        
        
          Nouvelles d'Orient : E n Macédoine; L a loi de finances
        
        
          du 14 m a r s ; Conspirations' à 'Constantinople et à
        
        
          Adana ; Condamnation et décorations. (P. Q . ) . —
        
        
          Variétés: M o n Commerce de laine (de la vie écono–
        
        
          mique des étudiants turcs), d'après la revue
        
        
          
            Mourtéh,
          
        
        
          de Titlis.
        
        
          
            L'AFFAIRE de SOURP-ARAKÉLOTZ
          
        
        
          D'une lettre du chef Andranik nous ex-
        
        
          I rayons une brève relation de l'occupation
        
        
          du couvent de Sourp-Arakélotz et de l'af–
        
        
          faire de Norclien, faite par le « bandit »
        
        
          lui-môme, rédigée à la hâte en quelque re–
        
        
          paire du Sassoun. Nous y joignons des
        
        
          lettres de Moush qui confirment et rappor–
        
        
          tent avec plus de détails les actes héroïques
        
        
          de celte poignée de rebelles, que le gouver–
        
        
          nement hamidien est obligé île traiter en
        
        
          belligérants est en égaux et qui revendi–
        
        
          quent le droit de vivre pour leurs frères
        
        
          opprimés.
        
        
          Lettre d'Andranik
        
        
          T.janvier Mllli».
        
        
          . . .
        
        
          Nous fîmes tous nos efforts pour
        
        
          avoir de nouveaux camarades, l'aire
        
        
          quelques petits préparatifs de défense,
        
        
          et nous retrancher dans le couvent de
        
        
          Sourp-Arakélotz; mais le gouverne–
        
        
          ment ne nous laissa pas de délai ; nous
        
        
          n'avions pas encore achevé nos prépa–
        
        
          ratifs que nous fûmes assiégés. Ce
        
        
          jour-là nous avions encore quatre, ou
        
        
          cinq soldais ; l'ennemi voulant se s a i –
        
        
          sir de nous, L'attaque commença ; nous
        
        
          perdîmes deux, hommes, l ' un , un an –
        
        
          cien soldat à nous, f l ar out i oun , de
        
        
          Hour ough , l'autre Kha z a r Kh i t c ha y an ,
        
        
          de Ghélié-Gouzan, homme du peuple
        
        
          qui accompagnait les soldats ; le siège
        
        
          continua pendant 20 j our s . L ' ennemi
        
        
          qui nous avait assiégé de tous côtés
        
        
          eut 50 victimes environ, les unes tuées,
        
        
          les autres gelées par le froid ; les
        
        
          hôpitadx sont encore pleins de ma –
        
        
          lades et la mort sévit toujours parmi
        
        
          eux. L e quatrième j our , nous c ommen –
        
        
          çâmes à négocier avec le gouverne–
        
        
          men t ; et d'abord, on nous adressa
        
        
          une lettre par l'intermédiaire de l'ara t-
        
        
          chnorte, afin que celui-ci obtînt de nous
        
        
          par tous les moyens notre soumi s s i on ,
        
        
          ou qu'il nous obligeât de quitter le
        
        
          couvent. Nous ne fîmes aucun cas de
        
        
          celle leltre, et nous demandâmes un
        
        
          délai de trois j our s pour répondre; le
        
        
          gouvernement, dans le but de nous
        
        
          faire peur, fit envoyer auprès de nous
        
        
          l'ara tchnorte du couvent, qui vint
        
        
          nous demander notre dernier mot ;
        
        
          nous répondîmes de nouveau que notre
        
        
          proposition était ferme, qu'il fallait
        
        
          nous accorder un délai de trois jours ;
        
        
          que sinon, le gouvernement était libre
        
        
          d'agir. L a même nuit, à deux heures,
        
        
          l'ennemi tenta une irruption dans le
        
        
          couvent, sans pouvoir réaliser son
        
        
          but.
        
        
          L a fusillade dura pendant trois jours
        
        
          sans interruption ; à la fin on l i t de
        
        
          nouveau demander notre réponse. Nous
        
        
          proposâmes qu'un commissaire et deux
        
        
          aratclmoites devraient venir
        
        
          pour
        
        
          prendre connaissance de nos intentions.
        
        
          L e onzième j our de l'événement, a r r i –
        
        
          vèrent deux commissaires et deux
        
        
          aratchnorte ; nous les reçûmes et
        
        
          notre entrevue dura trois heur es ; nous
        
        
          apprîmes ainsi le retour du consul
        
        
          anglais à la ville, ainsi que le refus fait
        
        
          à nos réclamations par le consul russe
        
        
          à cause de l'orthodoxie ; aussi nous
        
        
          changeâmes notre projet.et nous décla–
        
        
          râmes que notre but était de nous s a -
        
        
          crifier'pour protéger les droits de notre
        
        
          nation, et que, s i nos réclamations
        
        
          n'étaient pas acceptées, nous allions
        
        
          lutter jusqu'à la mort :
        
        
          a) Amn i s t i e générale de tous les dé –
        
        
          tenus politiques ;
        
        
          
            b)
          
        
        
          Paye r des indemnités pour l ' i n –
        
        
          cendie et les morts de Spaghank, pour
        
        
          l'incendie des villages de H i l a n et de
        
        
          Chouchnamark , pour les assassinats
        
        
          commis sur des personnes isolées;
        
        
          c) L a non aliénation des villages
        
        
          conformément à l a loi ;
        
        
          
            d)
          
        
        
          Compensation pour les vexations
        
        
          et les assassinats commis dansla plaine,
        
        
          où plus de .")() ou GO personnes furent
        
        
          tuées celle année même, par ordre du
        
        
          gouvernement.
        
        
          On nous donna raison pour nos ré–
        
        
          clamations et on nous promit de télé–
        
        
          graphier au Sultan et au Patriarche
        
        
          pour donner satisfaction à nos deman–
        
        
          des. Nous leur fîmes savoir de notre
        
        
          Fonds A.R.A.M