5.
Géographie de l'Arménie.
à)
Géographie politique (ancienne et
moderne),
b)
Géographie descriptive.
c) Statistique du peuple arménien.
d)
Les peuples voisins.
6.
Ethnographie. Archéologie. Architecture
arménienne.
7.
Littérature arménienne. Langue.
a)
Littérature ancienne,
b)
Littérature
moderne, c) Histoire de la presse
dans l'Arménie turque et au Caucase.
8.
La question d'Orient, son histoire.
9.
La question arménienne:
a)
Le mouvement politique chez les
Arméniens de Turquie,
b)
La vie
économique, c) La période 1850-1900
(
Critique historique).
d)
Période des insurrections. Les prin–
cipaux moments du mouvement
révolutionnaire (Aperçu historique).
e)
Massacres.
f)
La question arménienne devant la
diplomatie européenne, a) Congrès
de Paris, b) Traités de San-Stefano.
c) Congrès de Berlin, d) Projet de
1895.
e) Actes officiels.
g)
La question arménienne et le gou–
vernement turc (Tanzimate— Hatti-
Cherif, Hatti-Houmayoun, etc.).
10.
Opinion des Européens sur la race armé–
nienne.
a)
Les écrivains,
b)
Les hommes d'État.
c)
Les missionnaires,
d)
Les voya–
geurs,
e)
Les philarmènes de nos
jours (Extraits de leurs écrits).
11.
L'Arménie russe. Le rôle des Arméniens
dans l'histoire' au commencement du
xixe siècle. Hommes militaires.
12.
Les Arméniens du Caucase.
13.
Coup d'œil sur l'Arménie persane.
14.
Colonies arméniennes (Péninsule balka–
nique, Egypte, Inde, Pologne et Amé–
rique).
15.
Biographie d'Arméniens célèbres et des
philarmènes européens.
16.
Pays affranchis du joug ottoman : Grèce,
Bulgarie, Roumanie, Serbie, Crète.
[
Histoire de leurs luîtes).
17.
Vues et paysages. Portraits. Carte de
l'Arménie.
18.
Le rôle futur des Arméniens dans l'his–
toire de l'Asie-Mineure.
DOCUMENTS
Le Conflit franco-turc au Sénat français.
Compte rendu in-exlenso.
Dans la séance du 20 mars 1902, à propos
de la discussion du budget des Affaires
Etrangères, le rapporteur, M. E. Millaud,
MM. Lepelletier d'Aunay et l'amiral de Cuver-
ville, ainsi que le ministre, M. Delcassé, ont
traité la Conflit franco-turc. Nous appelons
particulièrement l'attention sur le discours
du comte d'Aunay qui a parlé des événements
d'Arménie sans obtenir sur ce point d'expli–
cations précises.
M. LE RAPPORTEUR.
Sans trop m'éloigner
de la Méditerranée, je puis maintenant, je
crois, par une question précise, demander à
M. le ministre quelques explications sur les
derniers événements dont le gouvernement
du sultan a été la cause et l'empire ottoman
le théâtre. Si nous connaissons tous quelles
résistances injustifiables nous obligèrent,
l'an dernier, à rompre nos relations avec
Constantinople; si nous savons pour quels
graves motifs et dans quelles conditions nous
avons occupé une partie du territoire turc,
on sait moins quelle est la portée des firmans
que nous avons obtenus du sultan avant notre
départ de Mitylène; aucun Livre jaune n'a
encore été publié sur ces incidents et sur
leur suite.
M. DELCASSÉ,
minisfre des affaires étran–
gères.
—*—•
Il sera distribué demain au Sénat,
Monsieur le Rapporteur, je comptais même
pouvoir arriver à le lui soumettre aujour–
d'hui.
M. LE RAPPORTEUR.
Je suis très heureux
de l'apprendre ; mais, en attendant que nous
puissions lire ce Livre jaune un peu en retard,
et sans que cette publication nous prive
des déclarations, que je sollicite, j'espère que
M. le ministre voudra bien nous renseigner
sur les faits accomplis et sur leur consé–
quence, et nous apprendre quelles conces–
sions nous ont été faites, en quoi consiste la
reconnaissance de nos droits et quels gages
nous avons pour l'avenir.
On conviendra que la République française
ne peut pas périodiquement laisser quitter
son poste à son ambassadeur ou le rappeler,
donner l'ordre à une escadre d'appareiller et
occuper une île pour en repartir deux ou trois
jours après.
Il faut au moins que l'arrangement inter–
venu soit suivi des satisfactions promises, et
par cela même soit un arrangement sérieux,
je n'ose pas dire définitif, ce mot n'étant pas
diplomatique.
[
Sourires.)
M.
LE COMTE D'AUNAY.
C'est ainsi que,
dernièrement, lorsque notre drapeau était
engagé en Orient, j'aurais cru manquer à
mon devoir si j'étais monté à cette tribune
pour poser au Gouvernement des questions
de nature à le mettre dans l'embarras ou à
diminuer son autorité. Mais aujourd'hui le
conflit franco-turc a pris fin depuis long–
temps, et j'estime qu'on peut examiner la
situation qu'il a révélée en Orient.
De pareilles discussions valent d'être
traitées par le Parlement, et, pour ma part,
je ne vois que des avantages à les aborder.
Je me souviens, en effet, de ce qui s'est
passé, i l y a quelques années, au sujet des
massacres d'Arménie ; le gouvernement que
nous avions alors se souciait fort peu de
laisser discuter ces événements, et les débats
auxquels ils donnèrent lieu dans nos Assem–
blées n'ont pas pris une ampleur suffisante.
C'est en vain que certains orateurs élevè–
rent la voix en faveur de ces malheureuses
populations, livrées sans défense aux assas–
sins ; c'est en vain même qu'un de nos diplo–
mates les plus distingués plaida la cause de
l'intervention. Le silence se fit autour de ces
massacres, et le Gouvernement put se con–
finer à son aise dans son abstention.
Eh bien, messieurs, voyons ce qui en est
résulté en comparant le langage tenu en 1897
par le
Temps,
sous l'inspiration du Gouver–
nement, sans doute, avec les articles récem–
ment publiés par le même journal, après
avoir constaté le préjudice que nous avait
causé notre attitude trop réservée.
Il y a cinq ans, messieurs, le
Temps
écri–
vait :
«
Que l'on renouvelle le fameux protocole
de désintéressement, que l'on y ajoute une
clause contre les crises de nerfs et l'influence
pernicieuse de la philanthropie en délire...
Les partisans de l'intervention sont des
ilotes. Il faut se mettre en garde contre leur
forme particulière d'humanité et leur amour
du prochain. »
Récemment, lorsque les erreurs commises
éclataient à tous les yeux, i l s'exprimait, au
contraire, de la façon suivante :
«
Il ne s'agit pas tant, en effet, de régler
quelques litiges pendants que de raffermir
notre prestige en Orient...
«
Au temps des massacres d'Arménie,
malgré toute l'énergie prévoyante de M. Paul
Cambon, la France et son gouvernement
d'alors ont laissé porter de graves atteintes
au prestige national. L'Europe tout entière,
d'ailleurs, a manqué à la civilisation et à
l'humanité. Mais c'est nous qui avons le plus
perdu à partager la faute commune, car
d'autres nations, qui avaient alors ouverte–
ment ou secrètement encouragé l'inertie cri–
minelle du sultan, ont déjà reçu, ou bien
escomptent, à longue échéance, le salaire de
leur complaisance. »
Il n'est pas possible, messieurs, de mieux
démontrer la nécessité de discuter sérieuse–
ment les affaires étrangères. Depuis quatre
ou cinq ans, depuis que nous nous étions
effacés en Orient, tout y allait de mal en pis
pour nous. La parole française n'avait plus
d'autorité auprès du sultan, et notre fai–
blesse avait été préjudiciable à nos intérêts
matériels eux-mêmes. Au témoignage de la
chambre de commerce de Constantinople,
nos importations en Turquie avaient dimi–
nué de 40 p. 100.
Nous avons réparé la faute commise, mais
en partie seulement, et cela pour des raisons
que je me réserve d'examiner brièvement
devant vous.
Quelque délicate que soit la question, je
crois qu'il est permis d'écarter discrètement
les voiles qui l'ont enveloppée jusqu'à pré–
sent.
Le conflit franco-turc mérite d'attirer de
nouveau notre attention, parce qu'il est la
caractéristique de toute une situation. Il a
été provoqué, ce conflit, par des griefs sur
lesquels je ne veux pas revenir et que tout
le monde a pu apprécier. Sans discuter la
genèse de l'incident, l'opinion publique avait
vu avec plaisir notre drapeau flotter de nou–
veau dans cet Orient où nous avons accompli
tant d'actions d'éclat et où notre rôle a été
si glorieux !
M. L'AMIRAL DE CUVERVILLE.
Très bien !
M.
LE COMTE D'AUNAY.
Aussi, Messieurs,
permettez-moi de le dire, laissa-t-elle pa–
raître quelque déception en apprenant que
la division navale, commandée par l'amiral
Caillard, quittait Mitylène après l'avoir oc–
cupée pendant deux ou trois jours seule–
ment.
L'empressement de notre diplomatie à se
dégager de conflits ne pouvait manquer
d'être souligné ; on se demandait même si
nous avions bien sauvegardé tous nos inté-
Fonds A.R.A.M