cinq villages voisins, la plupart des
        
        
          habitants ont émigré et errent à l ' aven –
        
        
          ture, mendiant leur pain, dans les d i s –
        
        
          tricts de Gava ch et de Mo k s .
        
        
          L'idée de constnuire des casernes au
        
        
          Sassoun n'est pas abandonnée et,
        
        
          déjà, autour de V a n , les troupes tur–
        
        
          ques font des manœuvres contre un
        
        
          ennemi imaginaire. Avant qu ' i l soit
        
        
          longtemps, un conflit aura lieu entre
        
        
          l'armée, les Kurde s et les bandes ré–
        
        
          volutionnaires qui ne peuvent pas
        
        
          laisser égorger les paysans arméniens
        
        
          sans leur porter secours.
        
        
          Ce sont là des événements inévi–
        
        
          tables: le consul russe de V a n continue
        
        
          à séjourner à Mo u s h pour avertir son
        
        
          gouvernement, au j our le j our , et le
        
        
          consul anglais de Diarbékir s'y est
        
        
          également transporté. A f i n de recevoir
        
        
          aussi des informations directes et de
        
        
          parer peut-être à des catastrophes i m –
        
        
          minentes, par une action immédiate à
        
        
          Constantinople, M . le Ministre des
        
        
          Affaires étrangères ne pourrait-il en –
        
        
          voyer aussi à Mou s h un agent français,
        
        
          le consul d'Erzeroum ou celui de
        
        
          Diarbékir ?
        
        
          Dans quelques semaines, i l aura très
        
        
          probablement comme interlocuteurs à
        
        
          la Chambre et au Sénat deux au moins
        
        
          des membres du comité de rédaction de
        
        
          
            Pro Armenia :
          
        
        
          i l voudra certainement
        
        
          être en mesure de leur fournir des r en –
        
        
          seignements au lieu d'en recevoir d'eux,
        
        
          ou mieux encore les avoir satisfaits par
        
        
          des actes avant ces conversations pr o –
        
        
          chaines.
        
        
          Il paraît bien, en effet, que le voyage
        
        
          à Pétersbourg l u i donnerait l'occasion
        
        
          de s'entretenir des choses arméniennes,
        
        
          dans le sens des « sacrifices réci–
        
        
          proques » pour employer les paroles
        
        
          mêmes de M . le comte d ' Aunay .
        
        
          P I E R R E
        
        
          Q U I L L A R D .
        
        
          VOIR :
        
        
          
            L E CR I D E PARI S
          
        
        
          du 23 mars 1903
        
        
          
            Un Portrait d'Abd-ul-Hamid
          
        
        
          
            Grand Mahomet ! encore un assassin!
          
        
        
          
            P a r
          
        
        
          ROUHILLE.
        
        
          
            UNE PROPOSITION
          
        
        
          Ph i l a rmè n e s d a n o i s
        
        
          Le comité de rédaction de
        
        
          
            Pro Armenia
          
        
        
          a
        
        
          reçu l'importante communication ci-dessous.
        
        
          Il remercie les philarmènes danois de l'ini–
        
        
          tiative qu'ils ont prise et cherchera les
        
        
          moyens de réaliser pratiquement une en–
        
        
          tente internationale entre les divers groupes
        
        
          et comités qui travaillent isolément jusqu'ici
        
        
          à une môme cause de justice et d'humanité.
        
        
          Copenhague, 5 mars 1902.
        
        
          
            A l'honorable comité de rédaction du
          
        
        
          
            journal
          
        
        
          "
        
        
          Pro Armenia ",
        
        
          
            Messieurs G.
          
        
        
          
            Clemenceau, Anatole France, Jean Jau–
          
        
        
          
            rès, Francis de Pressensé, E. de Robert y,
          
        
        
          
            Pierre
          
        
        
          
            Quillard.
          
        
        
          L a tâche entreprise par le comité de
        
        
          rédaction du journal
        
        
          
            Pro Armenia
          
        
        
          de faire
        
        
          connaître l'état des choses — terrifiant
        
        
          outre mesure — dans les provinces tur–
        
        
          ques de l'Arménie et de créer une opinion
        
        
          publique en faveur du peuple martyrisé, a
        
        
          droit à la sympathie de toute personne
        
        
          ayant gardé dans son cœur un reste de
        
        
          sentiment humain.
        
        
          Nous nous félicitons de constater que
        
        
          dans notre pays — lointain et des plus pe–
        
        
          t i t s— les souffrances inouïes des chrétiens
        
        
          d'Arménie ont excité un intérêt vif et com–
        
        
          patissant qui, en 1896 et 97, a donné lieu à
        
        
          une collecte, après laquelle la somme rela–
        
        
          tivement considérable de 100,000 francs a
        
        
          été envoyée aux Arméniens. Nous avons
        
        
          également à Copenhague un Cercle de
        
        
          dames travaillant à fonder un orphelinat
        
        
          dans l'Arménie turque.
        
        
          Mais, ces témoignages de sympathie
        
        
          ainsi que les différentes œuvres de charité,
        
        
          fondées en Arménie par d'autres nations,
        
        
          ne sont que des gouttes dans cette mer
        
        
          d'angoisses et de douleurs qui se nomme
        
        
          l'Arménie.
        
        
          Et l'idée nous est venue que pour trou–
        
        
          ver un remède équivalant un peu seule–
        
        
          ment à la misère de ce peuple, torturé de
        
        
          toutes les façons imaginables, i l serait
        
        
          utile d'essayer de percer aussi d'autres
        
        
          voies. Il nous a semblé qu'un moyen pro–
        
        
          fitable à ce but serait
        
        
          
            d'établir un rappro–
          
        
        
          
            chement, une coopération purement humaine
          
        
        
          
            et sans aucun caractère politique entre les
          
        
        
          
            nations qui ont témoigné de la sympathie
          
        
        
          
            pour ces frères et sœurs à l'agonie.
          
        
        
          Nous avons l'espoir que si, par un tel
        
        
          rapprochement, on parvenait à éveiller une
        
        
          opinion générale, un cri d'indignation à
        
        
          l'égard de la question arménienne et d'en
        
        
          faire une cause internationale, une croi–
        
        
          sade de paix, les dons qui se comptent à
        
        
          l'heure par milliers, se compteraient par
        
        
          centaines de milliers.
        
        
          Ce n'est pas à un pays tel que le Dane–
        
        
          mark de prendre l'initiative d'une démar–
        
        
          che pareille, mais nous prions l'honorable
        
        
          comité de rédaction de
        
        
          
            Pro Armenia
          
        
        
          de
        
        
          mettre en délibération cette proposition et
        
        
          d'en faire part aux amis influents de la
        
        
          cause arménienne en France.
        
        
          '
        
        
          Si notre pensée vous paraissait réali–
        
        
          sable, nous proposerions de convoquer un
        
        
          congrès, composé de délégués des diffé–
        
        
          rents pays. Ce congrès se réunirait le plus
        
        
          tôt possible à Paris, éventuellement à B r u –
        
        
          xelles, L a Haye ou Bâle, pour discuter
        
        
          l'organisation d'un comité de soulagement
        
        
          international pour les Arméniens, la ma–
        
        
          nière la plus efficace d'influencer les prin–
        
        
          cipaux organes de la presse européenne et
        
        
          maintes autres démarches propres à con–
        
        
          solider la coopération et à éveiller ainsi
        
        
          qu'à maintenir l'intérêt public pour ce
        
        
          pays rouge de sang et pour ses enfants en
        
        
          deuil constant. Cela va sans dire qu'en cas
        
        
          de réussite, nous ferons de notre mieux
        
        
          pour soutenir cette cause chez nous.
        
        
          Nous avons l'espoir — puisse-t-il être
        
        
          fondé— que cette démarche ne sera pas
        
        
          peut-être tout à fait sans résultat, la ques–
        
        
          tion arménienne ayant donné lieu derniè–
        
        
          rement à des interpellations aux parlements
        
        
          de trois pays différents : deux fois à la
        
        
          Chambre des députés à Paris, à Bruxelles
        
        
          et à La Haye. Il nous a semblé que la dis–
        
        
          cussion surtout du 20 janvier après l'inter–
        
        
          pellation du député M . Gustave Bouanet,
        
        
          est de la plus grande importance, et nous
        
        
          aimons à signaler la remarque fort j ud i –
        
        
          cieuse du ministre des affaires étrangères
        
        
          dans son discours, empreint de sympathie
        
        
          pour les Arméniens :
        
        
          «
        
        
          Il semble fatal que des populations
        
        
          «
        
        
          dont on continuerait à laisser impuné-
        
        
          «
        
        
          ment piller les biens ou qui ne cesse-
        
        
          «
        
        
          raient pas de se voir exposées à des
        
        
          «
        
        
          attentats, à des meurtres trop souvent
        
        
          «
        
        
          impunis, finissent par se dire
        
        
          
            que tout
          
        
        
          
            «
          
        
        
          
            vaut mieux que la vie sous le cauchemar
          
        
        
          
            «
          
        
        
          
            d'une hécatombe. »
          
        
        
          Vous priant, Messieurs, d'agréer l'ex–
        
        
          pression de notre estime distinguée et de
        
        
          notre bien vive reconnaissance pour l'éner–
        
        
          gie chaleureuse et l'infatigable éloquence
        
        
          avec laquelle
        
        
          
            Pro Armenia
          
        
        
          a plaidé la
        
        
          cause arménienne, et, espérant recevoir
        
        
          une réponse favorable à notre proposition,
        
        
          nous avons l'honneur de signer
        
        
          H . - A .
        
        
          EGHOLM,
        
        
          
            Négociant.
          
        
        
          S. HENNINGS,
        
        
          
            Conseiller d'Etat intime.
          
        
        
          H . LlJTZHOFT,
        
        
          
            Pasteur, à Copenhague.
          
        
        
          C. BOTHE,
        
        
          
            Docteur ès-lettres,
          
        
        
          
            ancien rédacteur en chel
          
        
        
          HENR I K SCHARLING,
        
        
          
            Docteur en théologie.
          
        
        
          
            Professeur à l'Université.
          
        
        
          HAN
        
        
          
            X
          
        
        
          XIBAL SEHESTED,
        
        
          
            Chambellan,
          
        
        
          
            membre du Parlement.
          
        
        
          JOH. H AGE,
        
        
          
            Propriétaire,
          
        
        
          
            ane. membre du Parlement.,
          
        
        
          HARALD H O L M ,
        
        
          
            Membre du Parlement.
          
        
        
          I.-N.-A. MADVIG,
        
        
          
            Président du tribunal de commerce.
          
        
        
          SKAT RORDAM,
        
        
          
            Docteur en théologie et ès-lettres.
          
        
        
          
            Evêçue de Sélande.
          
        
        
          W I L L SCHARLING,
        
        
          
            Docteur en droit,
          
        
        
          
            ancien ministre des ti nain-es.
          
        
        
          
            Professeur à l'Université.
          
        
        
          CLAUS L . SMIDT,
        
        
          
            Conseiller d'Etat.
          
        
        
          VILIIELM TÏIOMSEN,
        
        
          
            îtrr ès-hdlros, Hecleur de l'Université.
          
        
        
          Fonds A.R.A.M