protocole du Congrès de Berlin). C'est le
même esprit qui a toujours guidé la d i –
plomatie européenne pour arriver à une
solution pacifique de la question d'Orient.
Ad
i.
Ce point est en tout conforme au
projet élaboré par la conférence de Cons–
tantinople de
1876
(
V. Règlement orga–
nique de l a Bulgarie, art. 4» alinéas
1
à
6 ,
ainsi qu'à l'esprit du projet élaboré en
1880
par la Commission européenne de la
Roumélie orientale pour les réformes à
introduire en Turquie (Loi des vilayets de
la Turquie d'Europe, titre 1, art.
2 1 ,
et
titre II, art.
2 7 ,
alinéa
3 ) .
Ad
3 .
Ce point est en tout conforme au
projet de l a conférence de Constantino–
ple (V.
ibidem,
art. alinéa
7-17),
ainsi
qu'au projet de l a C. E . de la R. O.
(
V.
ibidem,
titre IV , art.
8
u).
Ad
4-
Ce point est en tout conforme au
projet de la C. E . de la R. O. (V.
ibidem,
titre I, art. 4, n ,
10
et
19).
Ad
5.
Ce point est en tout conforme au
projet de la conférence de Constantinople
(
V,
ibidem,
titre I, art.
2 1 ,
alinéa
2,
et
titre X I V , art.
2
g3 ) .
Ad
6 .
Ce point est en tout conforme
au projet de la conférence de Constanti–
nople (V.
ibidem,
article
7,
alinéa
5 )
et à
l'esprit du projet de la C. E . de la R. O.
(
V.
ibidem,
titre I, art.
2 2 ) .
Ad
7.
Ce point est en tout conforme à
l'article
1
de la l o i de l'instruction pub l i –
que en Turquie de
1869.
Ad
8 .
Ce point est en tout conforme
au projet de la conférence de Constanti–
nople (V.
ibidem,
art.
8 ,
alinéa
3)
et à
l'esprit du projet de la C. E . de R . O.
(
V.
ibidem,
titre XV I I , art.
3
o 5 , 307
et
3
i o ) .
Ad
9 .
Ce point est en tout conforme au
projet de l a conférence de Constantinople
(
V.
ibidem,
art.
5 ,
alinéa
11).
Ad
10.
Ce point est en tout conforme
à l'alinéa
3
de l'article
23
du traité de
Be r l i n .
Ad
11.
Ce point est conforme au projet
de la conférence de Constantinople
(
Y. ibi–
dem,
art.
9).
Ad
12.
Ce point est en tout conforme à
l'alinéa
2
de l'article
2 3
du traité de
Be r l i n .
L ' AS SAS S I NAT DE M O L L A H Z E K K A H . —
Mollah Zekkah, du clan de Rugowa, a
été assassiné le
17
février, près d'Ipek,
par le capitaine de gendarmerie Adem
Zaim et six autres individus du clan
Shaki. Mais ce meurtre a une autre im–
portance que les vendettas courantes en
terre de Diakova, de Bielepolie, de Gus-
sinjé, de Kalkandelen et de D i b r a ; c'est
un événement d'une gravité politique
considérable.
Car Mo l l ah Zekkah n'était point une
personne ordinaire. De son vrai nom Z i -
nel agha, i l était né au village de Kras-
nitch et s'était de bonne heure conquis
une heureuse réputation d'audace. Après
un pèlerinage à la Mecque, i l jugea que
le titre d'« hadji » n'était pas assez relevé
pour un homme de sa valeur, et i l se pro–
mut de lui-même au rang de « mollah ».
Avec l'appui de ses deux amis, Mustapha
elfendi, de Pristina, et Suléïman pacha,
i l était depuis quinze ans le véritable
maître du pays, encore qu'il y tolérât pour
la forme la présence de valis, de caïma–
kams et d'autres fonctionnaires hami-
diens. E n
1893,
sur les plaintes de l'am–
bassade russe, i l fut mandé à Y l d i z et
refusa d'y aller : i l ne fallut pas
moins de quatre bataillons et de quel–
ques batteries d'artillerie pour le mettre
à la raison. I l se rendit et fut transporté à
Constantinople, où i l resta jusqu'en
1896.
A cette date, i l fut renvoyé à Ipek' où le
mouvement macédonien devenait grave.
Dès lors, son prestige et son autorité
grandirent en même temps que ses dépré–
dations : i l portait l'uniforme de général
et touchait, tant du Palais que du Gou–
vernement autrichien, des appointements
appréciables. Moyennant quoi, i l accom–
plissait scrupuleusement sa fonction na–
turelle, qui était de tuer.
Les causes de sa mort sont encore obs–
cures : ses partisans ne veulent pas ad–
mettre qu'un homme aussi considérable
ait été victime d'une vengeance particu–
lière. A - t - i l été tué à l'instigation des
chrétiens qu'il égorgeait et pressurait ter–
riblement? A - t - i l été victime d'un guet-
apens hamidien? Sans doute, en
1899,
i l
avait convoqué à Ipek de nombreux no–
tables albanais et deux délégués d'Yldiz
assistaient à l'assemblée, qui jura éternelle
fidélité au Sultan. Mais aussi i l préten–
dait trop insolemment faire l a l o i et i l se
refusait avec obstination à venir de nou–
veau à Constantinople où on l u i promet–
tait le titre de pacha : et comme i l dispo–
sait de trente mille fusils Ma r t i n i et d'au–
tant d'hommes sachant s'en servir, i l était
malaisé de l'y conduire de force. L'hypo–
thèse de l'assassinat par ordre impérial
n'est donc pas invraisemblable.
Toujours est i l que les deux clans sont
en armes et se livrent des batailles ran–
gées : outre les
1 , 000
fantassins et les
i5o cavaliers d'Ipek, le général Schemsi
pacha a été envoyé de Mitrowitza avec
deux bataillons d'infanterie et trois autres
bataillons de Mitrowitza et de No v i Bazar
ont reçu l'ordre de se tenir prêts. Dans
une des rencontres, le nombre des morts
a atteint deux cents.
Dans l'autre partie de l'Albanie, autour
de Scutari, même agitation. Les Mirdites
réclament le retour du fils de B i b Doda
ainsi que de Marko Gi on i qui s'est enfui
d'Anatolie où i l était exilé et se trouve en
ce moment à Cattaro. Les Mirdites ont
coupé toutes les communications télégra–
phiques avec la plaine de Zadrima ; ils se
sont emparés de Ku r t bey qui leur avait
été envoyé comme plénipotentiaire par
S. M . I. le Sultan et qui pourrait payer
de sa vie l'honneur d'avoir été chargé
d'une telle mission.
U N E DÉPÊCHE A U S U L T A N .
Ali-Haïdar
Midhat, fils de Midhat pacha, en résidence
à Paris, est sous le coup d'un mandat
d'amener délivré par la cour criminelle
de Constantinople, pour avoir pris part
au Congrès libéral ottoman. I l sera mis
en jugement et condamné à mort.
Il n'a cure de la condamnation ; mais
l'ordre impérial qui enjoint de le juger
ainsi par contumace l u i a donné l'occa–
sion de rappeler au Sultan la mort tragi–
que de Midhat pacha, assassiné à Taïf où
i l était exilé, le
26
a v r i l i883. Ali-Haïdar
Midhat a donc adressé à son auguste
maître la dépêche suivante :
«
Le vrai coupable devant la loi comme
aux yeux de la nation : c'est vous, qui avez
été l'assassin de mon père. Les preuves
que je possède de votre culpabilité suffi–
sent à l'établir. »
Et en effet Abd-ul-Hamid, qui haïssait
et craignait le grand réformateur ottoman,
l'avait fait condamner en
1881,
par des
juges de hasard, à la rélégation perpé–
tuelle à Taïf, en Arabie.
L a troisième année de l'exil, on eut
l'espoir que Midhat mourrait d'un anthrax
à l'épaule, mal soigné par un médecin
qui l u i demanda un jour, ingénument,
ce s'il était bien v r a i qu'en Europe on
n'exécutait plus les criminels autrement
que par le chloroforme ».
Puis le major Békir du 3
e
bataillon,
1 0
e
régiment, préposé à l a surveillance de
Midhat et de Dainad-Mahmoud pacha,
gendre du Sultan, essaya d'empoisonner
ses prisonniers avec du lait additionné
de vert-de-gris, avec du mauvais café,
avec du tabac. Mais Az i f aga, domestique
de Midhat, avertit son maître. Al o r s l'as–
sassinat fut résolu. Dans la nuit du
26 ,
vers une heure et demie, les deux prison–
niers furent étranglés et leur mort annon–
cée télégraphiquement à Y l d i z .
Abd-ul-Hamid doutait encore ; le cada–
vre de Midhat fut déterré, sa tête coupée ;
et quelques jours plus tard un émissaire
partit de Taïf pour Constantinople empor–
tant une petite boîte où se lisait l'inscrip–
tion que voici :
IVOIRE JAPONAIS
OBJET D'ART
pour S. M . I. le Sultan.
MA N D A T S D'ARRÊT.
Abd - u l -Ha l im bey,
ci-devant directeur des affaires politiques
Fonds A.R.A.M