ce métier, et j'appelle l'attention du Gou–
vernement sur l'existence des polices
étrangères en France en le priant d'y
mettre fin parce qu'il est inadmissible
que nous laissions des puissances étran–
gères exercer sur leurs sujets, en France,
une surveillance en dehors de nous. C'est
le gouvernement français seul qui a l a
responsabilité de ce qui se passe sur notre
territoire. I l n'est pas possible que des
gouvernements étrangers s'arrogent chez
nous des droits qui sont des droits de
souveraineté.
(
Applaudissements
à l'ex–
trême
gauche).
I QU Ï E L L E S
D
'
ORIENT
E N MACÉDO I NE .
Par les pendaisons
d'Andrinople, exécutées en plein jour et
avec un certain cérémonial de fête cruelle,
Hami d vient de signifier qu'il entendait
réduire les « rebelles » par l a terreur. I l
n'est pas douteux qu'il cherche en même
temps à exciter l'armée et la population
contre ses adversaires personnels : l'af–
faire de Tchietepe en est une preuve.
Le I I décembre, par un épais brouil–
lard, le soldat bulgare Bozzo Iranow et
deux de ses camarades passèrent, sans
s'en douter, la frontière turque ; ils furent
assaillis par dix soldats turcs ; deux d'en–
tre eux cependant purent s'échapper. Le
troisième, blessé grièvement, fut entraîné
à trois kilomètres de l a frontière et déca–
pité par les soins de Mustafa effendi, lieu–
tenant du
i5°
bataillon à K i r d j a l i . Mustafa
effendi envoya la tête coupée au kaïmakam
de Paschmakla. L a bagarre même fut
peut-être accidentelle : mais l'acte de Mus–
tafa effendi a été accompli de propos déli–
béré et dans le désir de plaire à l a Bête.
Dans ces conditions, i l ne faut pas être
surpris que les éléments les plus actifs des
comités macédoniens se refusent à de–
meurer plus longtemps tranquille. Le
comité central qui est maintenant dans
les meilleurs rapports avec le konak de
Sofia semblait sur le propre désir du
prince Ferdinand, disposé à réfréner les
impatiences révolutionnaires. Mais le
P
r
Mikaïlowsky etle général Zoutchef n'ont
qu'une influence très restreinte sur les
comités locaux et le comité môme de Sofia
est en hostilité ouverte contre le comité
central et refuse de l u i obéir ; i l réclame
pour le
16/29
décembre un congrès des
diverses associations, et si le comité cen–
tral refuse de faire les convocations, le
congrès se réunira néanmoins. Par mesure
préalable, le comité de Sofia a cessé toute
remise de fonds au comité central.
L ' E X P U L S I O N DE M A H M O U D P A C H A . —
Depuis longtemps, Hamid désirait obtenir
du gouvernement hellénique l'expulsion
de Mahmoud pacha. Dans une audience
du
i 3
décembre, accordée au prince Ma -
vrocordato, ministre de Grèce à Constanti–
nople, i l a enfin obtenu une promesse
ferme et Mahmoud pacha a été averti qu'il
devrait quitter le territoire grec. I l a fait
observer vainement qu'il souffrait du mal
de Bright; on l u i a seulement donné un
délai. Bien que, pour ne pas surexciter
l'opinion publique, très émue déjà, on
affecte à Athènes de ne pas prononcer le
mot d'expulsion, c'est bien en ce sens que
les journaux turcs comprennent le pro–
chain « départ » de Mahmoud pacha pour
Raguse, et on lit dans
Ylkdam
:
Quelques individus qui s'étant sauvés de
Constantinople étaient allés à Athènes et à
Corfou, viennent d'être invités par le gou–
vernement hellénique à quitter le territoire
de la Grèce. Ces individus s'étant aussi li–
vrés dans ces villes à des agissements de
nature à troubler la tranquillité du pays.
Il n'est guère honorable pour le gouver–
nement hellénique de servir ainsi les
rancunes du Sultan : Mahmoud pacha ne
serait d'ailleurs pas seul frappé à en croire
le
Moniteur
ottoman
et les docteurs Raffet
et Fa h r i beys seraient également menacés
d'expulsion.
ARRE S TAT I ONS ET DÉPORTATIONS. —
D'après le
Moniteur
ottoman,
la terreur
policière sévit à Smyrne, comme à Adana ,
comme à Beyrouth: Mehemed Ihsan bey
et Fehti bey, tous deux du secrétariat du
vilayet, ont été arrêtés pour menées sédi–
tieuses. A Smyrne également, Muzehhn
bey, professeur à l'école de Mételin, allait
être arrêté quand i l a pu se réfugier au
Collège Français.
A Constantinople, à mesure qu'approche
le
i 5
Ramadhan, les arrestations devien–
nent plus nombreuses. E n d i x jours,
soixante-dix ont été arrêtés comme pro–
fessant des opinions hostiles au présent
régime ; parmi eux se trouvent le savant
Mustedjabi-Zahdé-Ismet bey et Mahmoud
bey, fils d'Ismaïl Kemal bey. Le
12
dé–
cembre, Hainid a décidé d'exiler tous les
prisonniers à Hodéidah, et un iradé est
sorti ordonnant à l'administration Mah -
soussé de tenir prêt un vapeur pour con–
duire les exilés à leur destination : i l est
peu probable que le vapeur de l a Ma h -
soussé fasse un s i long voyage ; i l se
débarrassera en route de sa cargaison
humaine, à quelques milles de Yédi-
Koullé.
L E S ÉMIGRÉS.
V o i c i pour la quinzaine
qui vient de s'écouler le mouvement d'émi
gration des musulmans en Turquie et
leurs lieux d'établissement :
Sont arrivés à Constantinople
295
émigrés
de Bourgas,
64
de Kustendjé,
120
de Varna.
i3g
émigrés ont été envoyés à Varna,
5
g
à
Eski-Chékir.
Sont arrivés de Kustendjé
i 3 j
familles.
Sont arrivés de Kustendjé
14
familles.
Ont été envoyées àlsmidt
i3
familles d'émi–
grés.
i4
décembre. — Plus de
100
émigrés du
Daghestan qui avaient été envoyés de Trébi–
zonde à Kharpert viennent d'être dirigés sur
Zara (district, de Kotchkir, vilayet de Sivas),
Sont arrivés
137
émigrés de Kustendjé.
Sont arrivés
80
émigrés de Varna.
16
décembre. — On écrit de Brousse que
de nombreux émigrés du Caucase se trou–
vent dans la ville ; ils sont envoyés par
groupes dans le district d'Athranos.
42
émigrés ont été dirigés sur Pandernia.
M A N D A T D'ARRÊT.
U n mandat d'ar–
rêt, daté du
11
décembre, lancé par le
parquet de Stamboul, invite les autorités
à arrêter partout où elles le irouveront le
sieur F a h r i effendi, licencié de l'école
Mulkié. I l est accusé de crime pour s'être
sauvé de Smyrne où i l était attaché au
cabinet du vali, à Athènes, et s'être rendu
coupable d'agissements séditieux contre
le gouvernement.
P. Q.
L_E:
B L O C
Gazette Il e t> clo rxi a ci » i X - O
P A R
G. CLEMENCEAU
B u r e a u x e t A d m i n i s t r a t i o n : 2 4 , r u e
C h a u c h a t , P a r i s
A B O N N E M E N T
:
F r a n c e et Colonies . . . .
20
fr.
Etranger
25 —
L '
E U R O P É E N
C O U R R I E R I N T E R N A T I O N A L
H E B D O M A D A I R E
Politique. D r o i t international. Questions sociales
Littérature. A r t
....
(
W . V a n d e r V y L UG T ( L e y d e )
Directeurs politiques,
c h a r l e s
S E I G N O B O S
(
Paris)
Rédacteur en chef : A . - F e r d i n a n d
H K K O L D
Le numéro : F r a n c e ,
25
cent.; U n i o n , 3o cent.
U n a n S i x mo i s
. 1
France. . .
12
fr.
7
fr.
Ab o n n eme n t ,
U n i o n
. . .
l 5
_
i _
L A P A I X P A R L E D R O I T
Paraissant
tous les mois
ABONNEMENT :
France.
2
fr.
50
Etranger.
3
fr.
25
L E M E R C U R E DE F R A N C E
MENSUEL
R É D A C T I O N E T A D M I N I S T R A T I O N :
i4,
rue de l'Ecliaudé-Saint-Germain, P a r i s
L'ARGUS DE LA PRESSE
F O N D É E N 1879
Paris
14,
rue Drouot — Paris
— — —
^ i — —
m
Le Secrétaire-Gérant
:
J E AN LONGUET.
5342.
I M P R I M E R I E D E S U R E S N E S
(
E. P a y e n , ad'),
9,
rue d u Pont
Fonds A.R.A.M