le partage périodique se fait par
dizaine et par parcelles de
tcharck
ensuite.
Elle est encore une unité d'irriga–
tion : la dur ée d'usage d'eau corres–
pondant à un espace de terre déter–
mi né est égale à un jour.
Elle est une unité imposable : toutes
les contributions et impôts, perçus en
deux fois chaque année, se répartissent
d'après le nombre des dizaines, et en–
suite on les répartit dans chaque
dizaine entre les familles et les i nd i –
vidus.
Quant aux contributions qui ne pré–
sentent pas un caractère régulier elles
sont perçues par la dizaine, le jour où
vient son tour d'arrosage hebdoma–
daire. Ainsi se trouve atteint le but de
la commune : répartition égale et uni–
forme des contributions de toutes
sortes qui correspondent à la quantité
de terre et d'eau en usage.
Enfin la dizaine est une unité de po–
lice. Quand le brigandage et le pillage
apparaissent dans une localité, les
communes forment des gardes de nuit
et parfois des patrouilles. Ce service
est remis aux dizaines et aux groupes
d'irrigation, d'après leur tour d'usage.
A la tête de la dizaine est un
dag-
bachi
(
dizenier) ayant certains droits
et devoirs et choisi en général parmi
les anciens du groupe. Il est avant
tout l'inspecteur et l'arbitre au mo–
ment du partage des terres ; c'est lui
qui conserve le cadastre de la dizaine
et qui en défend les droits et les inté–
rêts. Avec les notables et les représen–
tants de l'Administration rurale, i l
compose le conseil d'arbitrage qui dé –
cide des discussions au moment du
partage des terres. Il surveille l'ob–
servation exacte des tours et jours
d'irrigation et est ainsi l'agent le plus
direct dans toutes les affaires qui exi–
gent une décision prompte. 11 est en–
core percepteur des contributions et
désigne les gardes de nuit.
C'est donc un personnage nécessaire,
adjoint naturel du naïb, et s'il accom–
plit bien ses fonctions avec applica–
tion et impartialité, i l peut conserver
son poste pendant plusieurs années,
ploitation de la propriété foncière, et
Dans le cas contraire, non seulement
i l est privé de ses prérogatives et droits,
mais encore i l est exclu du groupe.
ARGISTIS.
(
A suivre).
UN APPEL
DU
COMITÉ HENTCHAKISTE
COPIE D E L A N O T E E N V O Y É E D E L A P AR T
D U COMI TÉ RÉVOLUT I ONNA I RE
H E N T –
C H A R I S T E A U MINISTÈRE DE S A F F A I R E S
É T R A N G È R E S DE S PUISSANCES D E L ' E U -
R O P E E T A L E UR S
AMBA S S ADEUR S A
CON S T A N T I NO P L E .
Excellence,
Le Comité Hentchakiste prend la
liberté de porter à votre connaissance
la nouvelle suivante, qui lui est par–
venue d'une source on ne peut plus
autorisée :
«
Le gouvernement turc force les
Sassouniotes à abandonner leurs vil–
lages et leurs montagnes et les oblige
à habiter dans la plaine de Mousch.
La population de Sassoun s'oppose à
cet ordre arbitraire. Tout Sassoun est,
à l'heure qu'il est, cerné par les sol–
dats turcs et les Kurdes hamidiés. Le
pillage a déjà commencé . Le massacre
est imminent. Au secours! »
A cet appel de frères en détresse, le
Comité Hentchakiste ne peut s'empê–
cher de crier à la face de l ' human i t é
l'écrasante responsabilité des Puis–
sances qui, après être spontanément
intervenues à la première saignée,
abandonnè r en t , pendant l'immense
tuerie, tout un peuple désarmé à la
merci de ses infâmes égorgeurs.
Depuis cette époque, qui marqua la
faillite de l'influence et du prestige
européens en Orient, l'extermination
totale des Armén i ens de Turquie se
poursuit systématiquement et avec un
acharnement monstrueux. Les nou–
velles les plus récentes et authentiques
représentent sous un jour des plus
sombres la situation des Arméniens
dans toute l'Arménie : massacre, assas–
sinat, arrestation en masse et arbitraire,
exil, viol de femmes et dé j eune s filles,
pillage, insulte à la religion chrétienne,
souillure d'églises et de couvents, con–
version forcée à l'Islamisme, voilà ce
que vos victimes abandonnée s , vos
protégés de la veille, endurent quoti–
diennement.
Le monde civilisé n'ignore pas le
désaccord du concert européen —
voire la Crète et la Chine où la vie
d'une poignée de chrétiens était en
jeu —qui empêcha les grandes Puis–
sances de prévenir l'effusion du sang
de trois cent mille Arméniens et de
tenir leurs engagements de réformes,
engagements solennellement réitérés.
Cependant le monde entier est con–
vaincu qu'un geste, une parole, sincè–
rement et énergiquement p r ononcée
par les Puissances, même par une
seule Puissance, pourraient arrêter la
main criminelle de l'impérial assassin
tremblant dans sa prison d'Yldiz-
Kiosk.
Le Comité Hentchakiste se permet
d'attirer la bienveillante attention de
Votre Excellence sur la situation alar–
mante des vaillants Zeitouniotes, qui
savent, par la sanglante expérience de
1894,
que l'abandon de leurs monta–
gnes ne signifie que leur égorgement
total et immédiat.
Londres,
9
août
1901.
NOUVELLES D'ORIENT
Ex
M A C É D O I N E .
—
Pendant que les jour–
naux officieux se félicitent de l'accalmie
macédonienne, les pillages et meurtres
suivent leur cours normal, là comme en
Armé n i e .
Kalinovo.
—
Le brigand Echkef agha
vient d'être tué : huit Macédoniens avaient
j u r é sa mort ; ils se mirent à la poursuite
de sa bande. Mais arrivés à Kalinovo, i l s
lurent dénoncés et l a bande cerna la mai–
son où ils se trouvaient avec l'assistance
d'un régiment et de bachibouzoucks. S i x
des Macédoniens forcèrent le cordon de
troupes les armes à l a main, laissant der–
rière eux quinze des assaillants sur le ter–
rain. De leur côté, i l y e u t deuxmortsdont
le chef Tascho Mitzolf qui, blessé, enfonça
son poignard dans le cœur d'Echkef agha.
Akky-Tcheleby.
—
Trente-six chrétiens
ont été arrêtés et conduits à Andrinoplc.
Parmi eux se trouvent : K i r i a k Danit-
cheff, Stoïs Stoïanolf, Da n a ï l Costoff,
G . Athanasoff. Ivan Vidroff, N . Tchola-
Fonds A.R.A.M