cendie a été découvert avant que le hideux
        
        
          renard n'ait été enfumé dans son terrier.
        
        
          Son épouvante et sa folie se sont en–
        
        
          core augmentées et le ministre de la police,
        
        
          Arab-Chefik, a donné les instructions les
        
        
          plus strictes pour l'examen des personnes
        
        
          et des marchandises arrivant à Constan–
        
        
          tinople. E t ap r è s ? Ri en n'empêchera le
        
        
          justicier inconnu de venir à son heure par
        
        
          la porte qu'il aura choisie ; i l fera sans
        
        
          trembler le geste libérateur et v i v r a dans
        
        
          la mémoire des peuples comme un héros,
        
        
          plus glorieux qu'Harmodius et Aristogi-
        
        
          ton, qui po r t è r en t le glaive aux Pa n a t h é –
        
        
          nées sous le feuillage du myrte.
        
        
          
            T R É S O R V I D E .
          
        
        
          
            —
          
        
        
          L e
        
        
          gouvernement otto–
        
        
          man devait payer au
        
        
          
            I
          
        
        
          
            E R
          
        
        
          juillet à l a Com–
        
        
          pagnie de Dedeagatch Salonique la garan–
        
        
          tie kilométrique de
        
        
          40
        
        
          
            ,000
          
        
        
          L .
        
        
          
            T .
          
        
        
          prévue
        
        
          par les conventions. Le versement en est
        
        
          retardé jusqu'à nouvel ordre. Des négo
        
        
          ciations avaient été engagées avec la Dette
        
        
          publique. Mais le président alternatif, sir
        
        
          Babington Smith, s'est opposé même à
        
        
          laisser venir en discussion devant le Con–
        
        
          seil la proposition faite à ce sujet par son
        
        
          collègue français, le comte Léon Berger :
        
        
          i l a fait remarquer que cette affaire ne
        
        
          concernait en aucune man i è r e l'adminis–
        
        
          tration de la Dette.
        
        
          Comme i l fallait une victime, le com–
        
        
          missaire impérial auprès de l a Dette,
        
        
          Chéfik bey, a été brusquement révoqué
        
        
          par un ordre direct d'Hamid et remplacé
        
        
          par le conseiller d'Etat Saïd bey.
        
        
          D'autre part,
        
        
          
            100,000
          
        
        
          L .
        
        
          
            T .
          
        
        
          sont néces–
        
        
          saires pour payer le premier coupon de
        
        
          l'emprunt
        
        
          
            1896
          
        
        
          :
        
        
          i l n'en a été trouvé jus–
        
        
          qu'ici, et à grand peine, que
        
        
          
            70,000.
          
        
        
          Chez
        
        
          quels usuriers et à quel taux Hami d trou-
        
        
          vera-t-il des fonds ? Son crédit est fort
        
        
          bas et les prévisions pour l'année cou–
        
        
          rante peu favorables ; la chaleur, les pluies
        
        
          et les orages, tant en Roumélie qu'en Ana-
        
        
          tolie, ont gâté les récoltes ; la production
        
        
          en soie et en olives est en baisse sur l'an
        
        
          dernier; beaucoup de vignobles ont été
        
        
          détruits et une quantité considérable de
        
        
          bétail a p é r i . E n même temps les frais
        
        
          de police et d'espionnage politique aug–
        
        
          mentent tous les jours et les journaux qui
        
        
          émargent au Palais deviennent plus exi–
        
        
          geants à mesure que la situation s'aggrave
        
        
          et les dépenses augmentent ainsi tandis
        
        
          que les recettes diminuent. Mais l a Bête
        
        
          n'a cure de l a détresse de l'empire : ses
        
        
          fonds à elle reposent en de solides ban–
        
        
          ques étrangères.
        
        
          
            L A . S U I S S E E T L E S R É F U G I É S O T T O M A N S . —
          
        
        
          Hamid n'aime pas que ses crimes soient
        
        
          dénoncés à l'Europe : i l l u i est plus doux
        
        
          de lire dans les journaux des louanges
        
        
          dont i l connaît le prix. I l l u i est particu–
        
        
          lièrement désagréable d'être attaqué par
        
        
          ceux de ses sujets qui résident à l'étran–
        
        
          ger; voici, d'après les journaux turcs, sa
        
        
          dernière imagination contre eux :
        
        
          Aux termes d'un iradé impérial le juge–
        
        
          ment prononcé contre les individus séditieux
        
        
          qui s'étant sauvés à l'étranger font des publi–
        
        
          cations subversives sera communiqué par
        
        
          l'entremise des ambassades et légations otto–
        
        
          manes aux autorités des pays où ils se trou–
        
        
          vent. D'après ce même iradé les formalités
        
        
          de la confiscation des biens de ces individus
        
        
          doivent être accomplies et les autorités poli–
        
        
          cières doivent les arrêter partout où elles les
        
        
          trouveront. S. A . le grand-vizir a communi–
        
        
          qué cet iradé aux ministères des affaires
        
        
          étrangères, de la justice, de l'intérieur, de la
        
        
          police, à la direction générale du cadastre et
        
        
          aux procureurs impériaux.
        
        
          Conformément à cet iradé Mu n i r bey a
        
        
          fait des démarches très pressantes aup r è s
        
        
          du gouvernement helvétique pour obtenir
        
        
          l'expulsion des Jeunes-Turcs.
        
        
          I l aurait demandé , d'après une lettre
        
        
          adressée à
        
        
          
            
              YIntikam
            
          
        
        
          par quelqu'un de
        
        
          l'ambassade ottomane de Paris une somme
        
        
          de
        
        
          140,000
        
        
          francs pour « dorer » des per–
        
        
          sonnages influents en Suisse. L'informa–
        
        
          tion ne peut être accueillie que sous ré–
        
        
          serves.
        
        
          Mais i l est malheureusement certain
        
        
          que les légations allemande et russe de
        
        
          Berne ont appuyé les démarches de Mu n i r
        
        
          et que les rédacteurs de
        
        
          
            
              YIntikam
            
          
        
        
          et du
        
        
          
            
              Tokmak
            
          
        
        
          ont été admonestés par l a police
        
        
          et invités à ne plus « emp l o y e r u n langage
        
        
          sévère contre le sultan ». De quel nom leur
        
        
          faudra-t-il appeler, pour n'être pas sévè–
        
        
          res, l'égorgeur de trois cent mille Armé –
        
        
          niens ?
        
        
          
            L A
          
        
        
          
            F L O T T E
          
        
        
          
            O T T O M A N E .
          
        
        
          —
        
        
          Les journaux
        
        
          turcs donnent des nouvelles réconfortan–
        
        
          tes sur l a réfection de la flotte ottomane :
        
        
          Les huit bâtiments cuirassés de la flotte
        
        
          ottomane, qui seront envoyés à l'étranger
        
        
          pour être réparés et transformés, sont les
        
        
          suivants : les frégates cuirassées
        
        
          
            
              Mahmou-
            
          
        
        
          
            
              dié, Orhanié, Osmanié, Azizié,
            
          
        
        
          et les corvet–
        
        
          tes cuirassées
        
        
          
            
              Mouaïn-Zafer, Fethibulend,
            
          
        
        
          
            
              Moukaddéméi-Haïr
            
          
        
        
          et
        
        
          
            
              Avnoullah.
            
          
        
        
          Les pièces d'artillerie nécessaires à l'arme–
        
        
          ment de ces navires sont déjà commandées ;
        
        
          deux officiers de la fonderie de canons de
        
        
          notre ville ont été désignés pour aller en
        
        
          surveiller la fabrication. Ces officiers, Osman
        
        
          effendi et Ahmed bey, quitteront samedi
        
        
          notre viite. Le même jour égatement parti–
        
        
          ront deux autres officiers, Sabri bey et AU
        
        
          effendi. Ceux—ci sont chargés d'aller surveil–
        
        
          ler la construction du croiseur commandé en
        
        
          Amérique pour le compte du gouvernement
        
        
          impérial.
        
        
          Deux autres officiers de marine, Haiil
        
        
          effendi et Saïd effendi, partiront égatement
        
        
          le même jour pour ailer surveiller la cons–
        
        
          truction d'un autre bâtiment de guerre du
        
        
          même type commandé par le gouvernement
        
        
          impérial.
        
        
          Mais les officiers et les équipages, ainsi
        
        
          menacés d'un long séjour à l'étranger, ne
        
        
          doivent pas être rassurés par les informa–
        
        
          tions qui leur viennent de K i e l sur le sort
        
        
          de leurs collègues emba r qué s à bord de
        
        
          
            
              YAssarié-Tewfik
            
          
        
        
          et de
        
        
          
            
              YIsmir.
            
          
        
        
          Ceux-ci
        
        
          meurent littéralement de faim; ils ont
        
        
          épuisé les premiers crédits qui leur ont été
        
        
          alloués, et, depuis lors, Hassan pacha ne
        
        
          leur envoie plus un para; tout ce qu'ils
        
        
          pouvaient mettre en gage de leurs navires
        
        
          a été engagé et ils donnent ainsi aux Alle–
        
        
          mands le spectacle de la sollicitude de
        
        
          Hami d effendi pour ses serviteurs.
        
        
          A u reste la réfection des deux navires
        
        
          n ' a pp a r a î t pas d'une grande utilité ; mieux
        
        
          vaudrait les vendre sur place tels quels.
        
        
          Cela éviterait la peine de les détruire en
        
        
          cas de retour à Constantinople, comme i l
        
        
          en a été des deux torpilleurs construits par
        
        
          la maison Ansaldo : aussitôt arrivés dans
        
        
          la Corne d'or, ils ont été soigneusement
        
        
          déboulonnés par une commission spéciale
        
        
          qui en a fait transporter les parties essen–
        
        
          tielles àl'arsenald'Yldiz,pourempêcber des
        
        
          «
        
        
          conspirateurs » d'en faire mauvais usage.
        
        
          C'est de la ferraille qui revient très cher ;
        
        
          mais les terreurs du Fo u impérial sont
        
        
          calmées sur ce point; et c'est l'important
        
        
          pour Hassan pacha de ne pas éveiller les
        
        
          soupçons du Maître : celui-ci se souvient
        
        
          en effet que lors du détrônement d'Abd-
        
        
          ul-Aziz deux cuirassés collaborèrent à l'o–
        
        
          pération en s'embossant devant Dolma-
        
        
          Bagtché sur l'ordre du Ministre de l a Ma –
        
        
          rine Ahmed Ka i x e r l i .
        
        
          
            M A N D A T S
          
        
        
          
            D ' A R R Ê T E T A R R E S T A T I O N S . —
          
        
        
          On lit dans les journaux turcs :
        
        
          Un mandat d'arrêt est lancé contre les
        
        
          nommés Riza, de Vizé et Tcvfik, de Chypre,
        
        
          accusés d'avoir fait paraître des pubiications
        
        
          d'un caractère subversif en Chypre. La police
        
        
          judiciaire est chargée de les arrêter partout
        
        
          où elle les trouvera.
        
        
          Un mandat d'arrêt a été lancé contre le
        
        
          nommé Riza de la marine impériale qui s'est
        
        
          sauvé en Egypte où i l fait des publications
        
        
          séditieuses contre le gouvernement impérial.
        
        
          Riza étant accusé de crime, les autorités
        
        
          policières sont tenues de l'arrêter partout où
        
        
          elles le trouveront et de le consigner à la
        
        
          maison d'arrêt de la cour criminelle.
        
        
          A Constantinople même les arrestations
        
        
          politiques continuent ; elles sévissent sur–
        
        
          tout contre les ulémas et les étudiants en
        
        
          théologie; car la Bête se sait légitime–
        
        
          ment exécrée des musulmans comme des
        
        
          chrétiens.
        
        
          P . Q .
        
        
          Gazette hebdomadaire
        
        
          
            PAR
          
        
        
          
            G . C L E M E N C E A U
          
        
        
          
            A d m i n i s t r a t i o n : 8 7 , r u e
          
        
        
          
            C a r d i n e t ,
          
        
        
          
            P a r i s
          
        
        
          
            ABONNEMENT
          
        
        
          :
        
        
          France et Colonies . . . . 25 fr.
        
        
          —
        
        
          |
        
        
          Etranger
        
        
          20—
        
        
          Fonds A.R.A.M