Dalo, de la même campagne, conduit à
Akhlase ;
Kirmin, de la campagne d'Ourdape, con–
duit à Bitlis ;
Chakro, de la campagne de Tcbirkhor et
un autre, dont le nom est inconnu, conduits
à Bitlis ;
Sado Bedross de la campagne d'Ourdape.
Les Kurdes de Kughaldarke-Paghtzine ont
attaqué deux ibis la campagne arménienne
de Nèche de la même province, pour piller et
massacrer ; les paysans purent, les deux fois,
se défendre seuls ; ils n'eurent qu'un blessé.
Les gardiens-soldats qui restent dans le
couvent de Utche-Kilissé àBayazid, dans le
but d'enlever déjeunes filles, ont cette fois-ci
enlevé une jeune tille de douze ans, à qui on
a fait, par force, embrasser i'islamisme. La
jeune fille appartient à une famille aisée, à
ce qu'on dit, et son frère professe dans l'école
Sanassarian d'Erzeroum. Les soldats ont en–
levé par force une femme, de fa campagne
d'Artzabe, ayant cinq enfants, sans réussir à
lui faire embrasser l'islamisme.
La prison de Bayazid est remplie de pri–
sonniers qui y sont suppliciés depuis le mas–
sacre de Khassdour. Parmi les prisonniers se
trouve un blessé, nommé Avédis ; le gou–
vernement ne permet pas qu'on soigne la
blessure, qui s'irrite de plus en plus en plus
et menace gravement la vie du jeune homme.
NOUVELLES D'ORIENT
E N M A C É D O I N E .
—
I l
se fait une accalmie
relative. L^ambassadeur russe Zinovvieif,
à la suite d'un dîner et d'une audience à
Y l d i z aurait obtenu la grâce des condam–
nés de Salonique et de Monastir. I l aurait
remis une liste des Bulgares arbitraire–
ment arrêtés dans le vilayet d'Andrinople
et demandé qu'on les relâchât ou qu'on
les jugeât sans tarder.
Les bonnes paroles ne coûtent rien à
Hami d effendi, ni les mesures d'apparente
et ostentatoire clémence. Mais i l faudra
bien cependant régler la question macé–
donienne et le professeur Stojan Mikhaï-
l ows k i , p r é s i den t actuel du comité, poète
devenu un homme d'action, a i nd i qué
très nettement et très loyalement où ten–
daient les efforts de ses associés : consti–
tuer une Macédoine qui ne soit pas un
prolongement de la Bulgarie, mais une
province autonome, conformément à l'ar–
ticle
23
du traité de Be r l i n . D u fond de
sa prison, Boris Sarafoff a e x p r imé l a même
opinion et le même vœu.
Il reste encore à convaincre l'Europe
par l a douceur ou par la force.
D A N S
L ' Y É M E N .
—
Selon l '
ï n t i kam,
le
soulèvement de l'Yémen aurait pris une
tournure de plus en plus grave et l'exci–
tation générale parmi les tribus prendrait
à proprement parler le caractère d'une
révolte et d'une révolte générale qui attein–
drait même l a Mecque et Médine.
L a misère est d'ailleurs universelle et
ce n'est pas l'envoi de dix bataillons
r é c emmen t emb a r qu é s à Sniyrne qui ren–
dra la situation meilleure.
L a tribu E l y r an i k s'est introduite par
force dans un c a r avan s é r a i l et y a mis la
main sur une somme de cent mille rou–
bles.
Enfin, et c'est là le plus dangeureux
pour la souveraineté hamidienne, une
grande quantité de fusils nouveau modèle
serait importée dans le pays à des prix
très bas ; quinze r é aux (le réal est une
monnaie d'or valant quatre francs) le fusil
et cent cartouches.
A
L A F R O N T I È R E
S E R B E .
—
Malgré l'en-
voi de Hamid-Pacha à Us kûb , avec plein
pouvoir de rappeler les troupes turques
de la frontière, s'il le juge à propos,
nizams réguliers et bachibouzouks conti–
nuent leurs exploits :
l e3 i
mai/iu j u i n ils
ont attaqué la maison du Serbe L . Simo-
novitch de Stavra, tué celui-ci et volé son
bétail.
A Pristina, grande effervescence. A
Novi-Bazar pleine révolte occasionnée par
le changement du k a ï ma k am K i am i l -
effendi et l'augmentation des dîmes sur
les récoltes. Le jour de l'arrivée du nou–
veau k a ïma k am, un millier d'Arnautes,
sous l a conduite de Siman Gibrwitsch.
Hafis Rame et Abdurrhaman effendi,
amis de K i am i l , firent fermer les bouti–
ques et manifestèrent l'intention d'atta–
quer le quartier serbe. Ils en furent empê–
chés. Le jour du départ de K i am i l effendi
les émeutiers se rendirent en masse au
konak de son successeur, qui jugea plus
prudent de s'enfuir à Sjenitza. Les bouti–
ques sont toujours fermées. Gela se ter–
minera par la réintégration de K i am i l et
l'abolition de l'impôt du huitième sur les
grains.
U N E
E X P U L S I O N .
—
Mahmoud bey, pre–
mier secrétaire de la légation ottomane à
Madrid, qui se trouvait depuis quelques
jours à Paris, vient d'être expulsé du ter–
ritoire français en vertu d'un décret mi–
nistériel. Ar r ê t é vendredi dernier, à sept
heures du matin, dans un hôtel de l a rive
gauche, où i l était descendu, i l a été dirigé
sous escorte sur Dieppe où i l s'est em–
barqué à destination de Londres. L'inqua–
lifiable mesure dont Mahmoud bey a été
l'objet est motivée par une plainte déposée
contre l u i par Mu n i r bey. Ce dernier l'ac–
cuse notamment de l'avoir saisi par la
barbe, de l u i avoir craché au visage sur
la voie publique, et enfin de nourrir le
noir projet d'attenter à sa précieuse exis–
tence ! Accusation mensongère, qui a pour
seule garantie l'imagination malfaisante
de Mu n i r bey. Ce dernier a voulu satis–
faire une animosité personnelle et s'est
servi de l a police française pour venger
de vieilles injures.
11
faudrait enfin savoir si nous vivons
en France ou en Turquie, et si nous de–
vons tenir M . Lépine pour un préfet de
police aux ordres du gouvernement fran–
çais ou pour un chef de zaptiés du
pachalik de Paris en Parisis à la solde du
Sultan et de ses plus humbles délégués.
L A
G R È V E
D E L ' A M B A S S A D E O T T O M A N E
A
P A R I S .
—
Mouhieddin bey, premier se–
crétaire de l'ambassade ottomane à Paris,
nous adresse la rectification suivante :
Paris, le
12
juin igoi.
Monsieur,
Le n° du
Pro Armenia
du
10
de ce mois
contient une information m'imputant une pro–
position qui n'est jamais entrée dans mon
esprit et que par conséquent j'ai été loin de
faire à mes collègues.
La personne de qui vous tenez ce rensei–
gnement a abusé de votre bonne foi et je
vous prie d'en opérer la rectification dans ce
prochain numéro de votre journal.
Veuillez agréer, Monsieur le Rédacteur en
chef, mes civilités empressées.
Le Premier secrétaire de l'am–
bassade impériale ottomane.
M O U H I E D D I N .
L a rectification du fils de Rachid Pacha
est trop courtoise pour que nous ne l'ac–
cueillions pas en toute bonne grâce. Ja–
mais l'idée d'une grève générale des am–
bassades et légations ne l u i est venue à
l'esprit : c'est entendu. Quant à l a grève
partielle, faut-il ajouter qu'elle a des pré–
cédents? Izzet pacha, ambassadeur à Ma –
drid en donna l'exemple éclatant et i l fut
imité, ces temps derniers, par quelques-
uns des attachés à l'ambassade de Londres.
Paris n'a fait que suivre la mode espa–
gnole et anglaise.
C O N D A M N A T I O N E T M A N D A T S D ' A R R Ê T .
—
Une note officielle éma n a n t de la cour
d'appel de Stamboul annonce qu'Ismaïl
Kémal, natif d'Avlonia (Valona, Albanie)
accusé de s'être sauvé à At hène s , dans
d'autres pays de l'étranger et en Egypte et
d'avoir fait des publications sérieuses con–
tre S. M . I. le Sultan et son gouvernement,
été jugé par contumace. Sa culpabilité
ayant été établie, i l a été condamné à l a
peine de mort, à l a perte de ses droits ci–
viques et à l a confiscation de ses biens
déjà séquestrés.
Une note officielle éma n a n t du parquet
de Stamboul porte que l'albanais Faïk,
accusé pour avoir fait des publications sé–
ditieuses n'ayant pu être arrêté, un nou–
veau délai de dix jours l u i est accordé
pour se p r é s en t e r à l a cour criminelle.
Fonds A.R.A.M