L a question Arménienne.
L'étude qu'on va lire a pour auteur un Arménien habitant Paris.
Nous la signalons à l'attention de nos lecteurs. Elle explique la
question arménienne, son origine et ses vicissitudes et la montre
sous un jour spécial qui ne peut manquer de les intéresser.
Nos politiciens du jour ont pour la plupart présenté la question
arménienne comme n'étant qu'une affaire exclusivement créée par
l'Angleterre.
En connaissance de cause, nous désirons entretenir vos lecteurs
de l'origine et des diverses phases de cette question, dont on parle
beaucoup sans trop la connaître.
Nous allons prouver, par des dates historiques, que le mouve–
ment arménien a son origine dans sa propre nationalité, et remonte
en réalité au commencement du siècle.
En effet, déjà en 1829, par le traité d'Andrinople, la Turquie
reconnaissait à la Russie le droit d'intervention en faveur des chré–
tiens opprimés dans l'Empire ottoman.
En 1839, à l'avènement au trône d'Abd-ul-Médjid, un Hatt-i-
chérif fut promulgué avec promesse de réformes (égalité de tous
les sujets ottomans sans distinction de religion).
Cependant, les Arméniens voyaient avec mécontentement que
ces promesses n'étaient pas tenues, et, en 1840 et 1841, ils adres–
sèrent des pétitions au Sultan pour lui demander une amélioration
de leur sort qui était devenu intolérable. Un nouvel Iradé fut pro–
mulgué en 1844, ordonnant de mettre fin à la persécution des
chrétiens.
En 1856, par le traité de Paris, qui suivit la guerre de Crimée,
Fonds A.R.A.M