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Mais après la défaite et le départ des Croisés, les M u –
sulmans se vengèrent sur les Chrétiens indigènes dont
ils détruisirent l'indépendance nationale. Des centaines de
milliers furent massacrés ; autant furent convertis par force
à l'islamisme, et le reste réduit au plus v i l esclavage.
Ceux-ci ont toujours essayé de secouer leur joug, en
tenant les yeux tournés vers les puissances chrétiennes
de l'Europe comme vers leurs aides et protectrices natu–
relles.
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Grâce à l'affaiblissement graduel de l'Empire turc, sous
les coups répétés des Russes, les Arméniens purent obtenir
de ces derniers, victorieux, un article spécial dans le traité de
San Stefano de 1878, l'article 16, par lequel la Russie s'en–
gageait à continuer l'occupation de l'Arménie turque, car
elle occupait à cette époque Erzeroum et le pays environnant,
jusqu'à ce que les Turcs eussent appliqué les réformes. Lord
Salisbury a critiqué tout le traité de San Stefano, y compris
cet article arménien, et l u i et lord Beaconsfield ont réussi à
réunir les puissances européennes en congrès à Berlin, en
1878,
afin de modifier ce traité.
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Une des modifications fut appliquée à l'article 16, relatif
aux Arméniens, dans lequel, sur l'initiative des plénipoten–
tiaires anglais, la clause relative à la continuation de l'occu–
pation russe fut annulée, et les Turcs donnèrent à sa place
une vague promesse d'appliquer ces réformes et d'en rendre
compte aux puissances signataires. On ne l'a jamais fait ; et,
dès ce jour, les Turcs, au lieu de réformer l'administration
du pays, se sont rudement opposés aux Arméniens, ayant
remarqué que ceux-ci avaient trouvé quelque protection en
Europe. Cette découverte eut pour résultat d'exciter la haine
des Osmanlis, qui poursuivirent désormais la politique d'ex-
Fonds A.R.A.M