terminer, toute la race comme l'unique moyen de se débar–
rasser de la question arménienne.
«
Le Sassoun était le seul district en Arménie où des mo n –
tagnards arméniens avaient pu défendre pendant des siècles
leur vie et leurs biens contre les attaques des Kurdes et des
Turcs. Le sultan, fidèle à sa politique d'écraser les Armé–
niens, voulut donc supprimer cet unique point de résistance,
et envoya des ordres secrets à Zeki-Pacha, commandant du
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corps d'armée, ayant son quartier général à Erzinghian,
en Arménie. Et Zeki-Pacha, ses troupes régulières, Bachi-
bozouks, Kurdes, attaquèrent avec de l'artillerie et des fusils
Ma r t i n i -Henr y ces pauvres montagnards du Sassoun, à
peine armés de fusils à silex et les exterminèrent.
«
L'opinion publique fut tellement excitée en Angleterre
et ailleurs, que les puissances, et surtout l'Angleterre, la
France et la Russie furent obligées d'intervenir et de deman–
der au sultan d'appliquer les réformes promises i l y a d i x -
sept ans dans le traité de Berlin. »
Tels sont les renseignements précis, fournis par
l'Arménie,
dont le directeur, Minaz Tcheraz, est un ardent patriote
arménien. Les événements qui se sont succédé depuis les
massacres du Sassoun, sont présents à toutes les mémoires,
et i l n'est pas utile d'y revenir. -Disons seulement que ces
tueries de Tannée 1895, ainsi que celles de 1896, ont d i m i –
nué considérablement le chiffre de la population arménienne
en Turquie. Ce qui reste s'attend à être exterminé de j our
en jour : « Si cela continue, i l ne restera plus d'Arméniens
pour profiter des réformes promises, et le projet de réforme
des puissances sera l'épitaphe de la nationalité arménienne. »
Fonds A.R.A.M