massacrés sans la protection spéciale de deux notables musulmans
de la localité : les frères Assin et Muhless Effendis.
Heureusement, la mission de Kilis ayant deux desservants, le
confrère de la pauvre victime a aussitôt informé du désastre l'ar–
chevêché arménien catholique d'Alep, dont Kilis dépend directe–
ment. Quoique les premiers secours y aient été déjà organisés, i l
est cependant indispensable d'assurer, pour un certain temps du
moins, la continuation suivie de ces secours, car, les cinq cents
Arméniens catholiques se sont réfugiés dans l'église, n'ayant pu
trouver un endroit plus sûr dans la ville, surtout depuis que le
càïmakam
(
sous-gouverneur) a relâché les quatre-vingts ou cent
indigènes musulmans, fauteurs présumés des troubles, qu'il avait
fait arrêter et emprisonner
pro forma
pendant vingt-quatre
heures.
I l faut au moins cinq cents piastres par jour à ces pauvres réfu–
giés pour qu'ils ne meurent pas de faim.
Nous ne parlons pas des pertes et des dommages subis par les
Arméniens catholiques, qui montent à une somme considérable.
Des dépêches ont été expédiées à Gonstantinople à l'adresse de
S.B. Mgr Azarian pour solliciter d'urgence l'envoi de subsides
extraordinaires destinés à ces malheureux.
L. M.
X V
L a vérité sur les massacres d'Arménie.
Le rapport du colonnel de V i a l a r .
Nous recevons communication d'un résumé du rapport rédigé
par le colonel de Vialar, attaché militaire de France à Gonstanti–
nople, qui fut chargé de faire une enquête sur le meurtre du père
Fonds A.R.A.M