maisons ayant été incendiées. Notre honneur et notre sécurité son*
exposés à tous les dangers. »
Décembre 1895.
X . X .
I X
V i l a y e t s d ' Er z e r oum, de S i v a s , etc.
La terreur et la panique continuent de régner dans toute la Tur–
quie d'Asie ; la famine et les rigueurs de l'hiver achèvent l'œuvre
d'extermination à laquelle sont voués des milliers d'innocents. Et
les puissances européennes, qui auraient pu empêcher, si elles
l'avaient voulu, le renouvellement des massacres, se sont simple–
ment coalisées pour assister à la recrudescence de tant d'infamies,
que leur attitude à contribué à encourager. Au reste, les ennemis
du nom chrétien, témoins de cette inertie calculée qui servait si
bien leur rage, n'ont pas manqué d'en profiter contre les pauvres
Arméniens. C'est la conviction générale des chrétiens de l'Orient
dont je me fais ici l'interprète.
Repus de richesses provenant des pillages, et de plus en plus
enhardis par l'impunité, les misérables assassins poussent l'insolence
jusqu'à se moquer ouvertement de la diplomatie européenne. Ainsi
on les voit, dans les rues d'Erzeroum et ailleurs, insulter les Armé–
niens désarmés, en leur tenant, sur un ton ironique, le langage sui–
vant :
«
Où
sont donc les Européens en qui vous aviez confiance? Ne
savez-vous pas que vous êtes et que vous resterez toujours nos
esclaves, et que ce que vous avez nous appartient? Ce que nous avons
fait est peu encore. »
I l faut que l'Europe chrétienne soit informée de ces faits, afin
qu'elle compatisse aux malheurs des survivants et, puisque nous
Fonds A.R.A.M