attaqué avec 800 bachibozouks le village arménien de Chivilgui,
qui comprend 200 maisons. Les villageois ont dû se réfugier à
Gaban. Yayidj-Oghlou a égalemeut attaqué les villages arméniens
de Yénidjé-Kalé et du désert, qui contiennent plus de 400 familles,
et les a pillés et détruits. Du côté de la montagne de Zeitoun, et
surtout aux environs de Déré-Guiaour, pas une maison armé–
nienne n'est restée debout.
Le 5 novembre, deux corps d'armée ont été envoyés sur Zeitoun
et sur Alabasch. L'un de ces corps, composé de 2.000 soldats régu–
liers et de bachibozouks, est arrivé par voie d'Albistan et recrute
chaque jour de nouveaux accolytes; l'autre, composé de 8000 sol–
dats réguliers et de bachibozouks, s'est campé à la tête du pont
de Djihan. Les forces impériales ont opéré une première attaque
sur Alabasch le 8 novembre ; les habitants ont dû se réfugier à
Zeitoun, et les soldats ont saccagé et incendié les 250 maisons qui
composaient ce village.
Au moment où le prélat de Zeitoun, S. Der-Sarkissian, rece–
vait de Mgr Izmirlian un télégramme recommandaut le calme à la
population, 500 soldats réguliers et des bachibozouks attaquaient
lé village d'Alabasch. Les Arméniens de la montagne, effrayés de
l'attitude hostile des assaillants, dont le nombre augmentait sans
cesse, ont opposé de la résistance. La caserne de Zeitoun a été
assiégée ; après soixante heures de résistance, les officiers et soldats
turcs se sont rendus avec armes et munitions. Ils ont été traités
avec humanité par les Arméniens. Les autorités ont réuni sur les
bords de Djihan, à quatre heures de distance, une armée de 8000
soldats réguliers et bachibozouks, dont elles augmentent de jour
en jour le nombre.
L'anarchie règne dans les villages arméniens des environs.
Turcs et Arméniens s'entr'égorgent. Les montagnards ne peuvent
naturellement pas arriver au secours de tous les villages attaqués,
d'autant plus qu'ils ont à résister à une force numériquement bien
supérieure.
I l est impossible aux Zeitouniotes d'arriver à une entente avec
le gouvernement turc par des négociations directes. Les consuls
d'Alep sont intervenus pour ne pas permettre la répétition des bou-
Fonds A.R.A.M