refusé d'obéir aux ordres du Sultan, se soumettent à la décision
des grandes puissances et quittent les églises, en acclamant avec
enthousiasme les drogmans des ambassadeurs. Ils remettent aux
kavass
leurs armes, deux cent quatre-vingt-huit pièces en tout,
ce qui Indique que sur cent Arméniens, à peine dix étaient armés.
Et si, à côté de treize Turcs, l'on compte un millier d'Arméniens
qui ont disparu ou qui ont été tués ou blessés, le fait démontre
surabondamment qu'il s'agit d'une boucherie à' la Sassoun,
ordonnée et organisée par Hamid-le-Massacreur.
L'
Arménie,
1
e r
novembre 1895.
V I
L e Massacre de Trébizonde en 1895.
On nous écrivait de Trébizonde, le 27 novembre 1895 :
Deux inconnus avaient légèrement blessé, le 2 octobre dernier,
Bakri Pacha, ex-vali de Van, et Férik Hamdi Pacha, commandant
des troupes locales. Poursuivis par quelques Turcs, ils en avaient
blessé l'un, fils de Tavadjoghlou, après quoi ils avaient pris la clé
des champs. Pour les découvrir, notre vali, Kadry Bey, fit distri–
buer des armes aux Turcs de Trébizonde et des villages environ–
nants, perquisitionner les maisons des Arméniens et arrêter un
grand nombre d'innocents.
Le 4 octobre, ces Turcs armés attaquèrent les quartiers armé–
niens de notre ville, sous prétexte de chercher les deux fugitifs.
Les Arméniens repoussèrent cette attaque en tuant trois de leurs
agresseurs et en en blessant huit (un des blessés, Sabry, a suc–
combé au bout de trois jours.
Les Turcs, exaspérés de leur échec, menacèrent d'extermination
Fonds A.R.A.M