Après l'avoir complètement dévalisée, i l veut attenter à son hon–
neur. Sur le refus de l'Arménienne, le Kurde menace de poignarder
l'enfant. Elle persiste dans son refus. L'officier la menace elle-
même de son poignard. Exaspéré de sa résistance, i l lui remet le
poignard en l u i ordonnant de tuer de sa propre main son enfant.
Elle fait semblant de l u i obéir, mais elle pousse le poignard dans
la poitrine du barbare, qui tombe à la renverse. L'Arménienne
ramasse le revolver tombé de la main du Kurde et lui brûle la
cervelle. La détonation attire d'autres Kurdes. Pour ne pas tomber
entre leurs mains, la mère tue d'un coup de revolver son enfant et
se brûle la cervelle d'un troisième coup de la même arme.
X.
V
L e s Massacres de Constantinople en 1895.
Ainsi que nous l'annoncions dans notre dernier numéro, les Armé–
niens ont fait à Constantinople, le 30 septembre, une grande mani–
festation en faveur de l'application des réformes, manifestation qui
a été dirigée par le parti hentchakiste et à laquelle ont pris part des
milliers d'Arméniens persécutés par les autorités turques, soit à
Constantinople, soit dans les provinces de l'Empire.
Les Arméniens s'étaient donné rendez-vous à la cathédrale de
Coum-Capou. Après la messe, quatre dames du Sassoun se pré–
sentent à S. B. Mgr Madthéos Izmirlian, le patriarche de fer des
Arméniens de Turquie, et l'une d'elles décrit, dans une touchante
allocution, le terrible sort des chrétiens en Arménie. « Monsei–
gneur, dit-elle à la fin de son discours, nous avons recours à vous,
pour vous prier de présenter aux puissances européennes notre
désespoir et nos protestations. Adressez-vous à elles, et dites-leur
Fonds A.R.A.M