par la soldatesque turque, on a enlevé des centaines de jeunes filles;
on a sabré et écrasé sous les sabots des chevaux, des enfants et des
femmes enceintes.
UArdzagang
de Tiflis apprend que le nombre des Arméniens,
vieillards, femmes et enfants, qui ont été massacrés à coups de sabre
e
t
de baïonnette dans les onze villages de Chadakh (Sassoun), s'élève
à 750. Les Sassouniotes qui, retirés sur le mont Andok, avaient
bravement combattu pendant dix-neuf jours, se sont rendus à l'en–
nemi, trompés par une proclamation de Zéki Pacha leur promettant
une amnistie générale ; mais les barbares ont violé les femmes
et affamé et torturé pendant trois jours soixante jeunes Armé–
niens, après quoi ils ont passé ces derniers au fil de l'épée et jeté
dans un puits leurs cadavres. Les villages de Chénik, de Sémal et
de Gleïgouzan ont été réduits en cendre*, en même temps que
quatre églises et trente-trois autres villages ont été saccagés et
détruits. Les Turcs aveuglent le prêtre Ohannès de Sémal et le
forcent à danser ; i) le fait, en chantant le psaume « Ma personne,
bénis le Seigneur », après quoi, ses bourreaux le coupent en mo r –
ceaux avec leurs épées. Le prêtre Donabed de Chénik est égale–
ment tué avec ses cinq compagnons et le maire du village, Grgo
Movsessian. Le prêtre Bédros de Gleïgouzan, qui, Tannée passée,
avait tué sept Kurdes au combat de Dalvorig, est fait prisonnier ;
on lui écorche le tronc, après quoi on arrache à cette partie de son
corps un morceau de chair qu'on fait rôtir à la broche et qu'on
mange avec délices sous ses yeux; Bédros meurt dans quelques
minutes en v r a i stoïcien. Khtcho, maire d'Aghpi, son frère Hébo et
ieurs fils, le prêtre Gabriel Pou r kh et l'archimandrite Vartan
Der-Mgrdtchian d'Ischkhentzor sont tués avec cinq mille six cent
soixante-dix montagnards arméniens, sans compter les blessés,
dont le nombre dépasse mille, ni les prisonniers, deux cent c i n –
quante environ (avec l'héroïque Mourad-Hampartzoum et ses neuf
compagnons d'armes, parmi lesquels s'est distingué le prêtre
Mgrditch).
Le
Nor-Dar
apprend qu'un officier de la cavalerie
Hamidiê
découvre une jeune Arménienne cachée, avec son enfant âgé de
trois ans, parmi les rochers d'une montagne, non loin de Mousch.
Fonds A.R.A.M