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qu'il est soumis à la surveillance.
Des
atrocités similaires ont eu
lieu i l y a un an. Un des réfugiés,'nommé Khatchik, assure qu'on
a tué son oncle et sa tante, après avoir violé la dernière. I l déclare
qu'on a tué un prêtre arménien, nommé Gévont, pour avoir refusé
de pratiquer des rites turcs dans son église de Varténis. Le village
comptait trois cent vingt-cinq maisons appartenant aux Arméniens;
i l n'en reste plus que viagt-cinq. En apprenantces récits d'atrocités,
les habitants de Dalvorig, le plus vaste village du Sassoun, ont
attaqué les troupes sur la frontière. Là-dessus, les Turcs envoient
à Dalvorig douze soldats pour apprendre ce qui s'était passé. Les
Arméniens tuent ces soldats. Un corps de troupes turques est alors
envoyé au village avec du canon, et un massacre général a com–
mencé. On a rasé chaque maison.
Selo Bey, chef d'Initzoum, et un Kurde de la cavalerie
Hamidiê
sont allés avec des troupes au village de Sémal et ont arraché à son
église le prêtre arménien. Ils ont profané les vases sacrés, et, après
les avoir placés dans les mains du prêtre, ils l'ont attaché à un âne
et fusillé-le prêtre et l'âne à une distance de quelques mètres. Au
même village, les soldats ont pénétré dans une maison arménienne
et ont tué une femme et sa fille, une enfant de quatorze ans après
les avoir violées. Selo Bey a envoyé huit filles à son harem
d'Initzoum.
Les troupes kurdes et turques pénètrent avant l'aube dans le
village de Kélicuzen et y mettent le feu alors que, les habitants dor–
maient encore. Un homme, nommé Arakiel et sa femme, surpris
dans leur sommeil, ont été torturés de la façon la plus révoltante,
avec du fer rouge et assassinés. Un prêtre du nom de Margos et
vingt personnes qui habitaient sa maison furent tous brûlés vifs.
Le chef du village de Ghénig a été attaché et plongé avec ses
deux filles dans de l'eau bouillante jusqu'à ce qu'ils y aient trouvé la
mort. Des horreurs sans nom ont été perpétrées dans le village de
Sebghant par vingt-cinq soldats appartenant à la cavalm^-TT^TT^
lière. Ils ont violé les filles dans l'école du village et démoli ensuite
l'édifice.
ÉÉË!!
IboBey, un célèbre brigand kurde, du village de Djibran, et un
colonel de l'armée régulière, sont allés avec des troupes dans les
Fonds A.R.A.M