pas, bien que quelques-uns, comme on l'assure, les aient signées
dans les districts limitrophes. Elles n'ont pas été encore présen–
tées aux protestants, et les protestants n'ont pas encore été jetés
dans les fers n i trop rançonnés, bien que les choses commencent
maintenant à prendre cette tournure.
X . X .
I I I
L e Récit des F u g i t i f s d u S a s s o u n .
Vingt réfugiés sont arrivés du district de Sassoun à Athènes.
Comme ils ne parlent que l'arménien, i l est difficile d'avoir avec
eux une conversation soutenue ; mais, grâce à un interprète, j ' a i
obtenu d'eux les détails suivants sur les atrocités qui les ont
forcés à fuir leur pays. Ceux des réfugiés qui sont venus de Da l -
vorig m'ont informé que plusieurs femmes, qui avaient pris la fuite
avec eux, sont mortes près d'Erzeroum, ayant succombé aux bles–
sures de sabre qu'elles avaient reçues avant leur fuite. Ils assurent
que de nombreux Arméniens fuient leur patrie à cause du régime de
terreur qui y règne, mais que beaucoup de ces fugitifs ont été
arrêtés par les troupes turques et jetés en prison.
Les réfugiés déclarent que la province de Sassoun est assiégée
de troupes turques depuis d i x - hu i t mois environ, sans qu'il soit
permis à personne d'entrer dans le district n i d'en sortir. I l y a
quatre mois, les Turcs ont appris que les habitants d'un village
nommé Varténis, sis en dehors des limites du Sassoun, envoyaient
des provisions au village de Dalvorig, situé dans le district assiégé.
Sur cette information, les troupes ont attaqué le village et c rue l –
lement massacré un grand nombre de ses habitants.
Ce n'est pas le premier massacre qui a lieu dans le district depuis
Fonds A.R.A.M