sur les actes d'oppression commis dans le district. En voici quel–
ques passages :
«
Dans le village de Mezra, quatre-vingts Kurdes armés j usqu'aux
dents et appartenant à une tribu de Modgan ont enlevé aux Armé–
niens une partie de leur bétail ; le reste a été enlevé plus tard par
des Kurdes appartenant à une autre tribu de Modgan. Une troi–
sième tribu, celle des Sloktzis, a blessé un Arménien et saisi la
récolte des malheureux villageois, qui en sont réduits à mendier
leur pain dans les rues de Bitlis.
Dans le village de Koms, les Kurdes de Modgan ont enlevé aux
Arméniens tout leur bétail. Ils les menacent aujourd'hui de mettre
le feu à leurs habitations, s'ils remuent.
Dans le village de Papshin, ces mêmes Kurdes ont aussi enlevé
le bétail appartenant aux Arméniens qui, sûrs de ne point trouver
de protection auprès de l'autorité, se sont faits tributaires de ces
hordes.
Dans les villages de Gamakh, de Bor, de Khakhriv et de Dzouar,
la tribu des Sloktzis a enlevé tout le bétail des Arméniens, après
avoir tout saccagé.
Dans le village de Parkhant, déjà visité par les Kurdes de
Modgan, qui y ont assassiné deux Arméniens, le nommé Midhat,
chef de la tribu nomade des Temelguetzis, a assommé de coups un
pauvre Arménien, qui, au bout de quatre jours, est mort des suites
de ses blessures. Les autorités n'ont pas arrêté cet assassin
Dans les villages de Khemeltchour, de Markok, d'Ambe et de
Horms, les Kurdes de Modgan ont opprimé si cruellement les
Arméniens, que ceux-ci ont dû émigrer à Bitlis.
Dans les quarante villages de G-uzeldéré et de Dadig, la tribu
des Sloktzis a enlevé aux Arméniens tout leur bétail et leurs
moissons, en blessant grièvement des hommes et des femmes qui
ont essayé quelque résistance. Ces malheureux sont réduits à se
nourrir d'herbes.
Dans le village de Hersonk, des Kurdes appartenant à la tribu
des Hasnantzis ont pénétré dans la maison d'un Arménien, où ils
ont violé les femmes, après avoir garrotté les hommes.
Dans le village de Ghoultik, des Kurdes appartenant aux tribus
Fonds A.R.A.M